À la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMG) où le syndicat a déclenché un mouvement de grève le 15 juin dernier, le Premier ministre a demandé, le 21 juin, que le dossier soit désormais transmis aux ministres de la Santé et des Affaires sociales et sa collègue en charge du Travail et de l’Emploi. Au plus fort de la grève, le 20 juin, le directeur général de la CNAMGS a interdit aux grévistes l’accès dans les locaux de la boîte. Assurant agir conformément aux textes qui régissent la CNAMGS et une note du directeur du Travail soulignant le caractère illicite de la grève, il voulait faire plier les syndicalistes. Le chef du gouvernement l’a-t-il désavoué ou tente-t-il de calmer le jeu ?

Alain-Claude Bilie-By-Nze, le 21 juin 2023 à Libreville. © D.R.

 

Au Gabon, le chef du gouvernement a décidé de se saisir du dossier de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) où, le Syndicat national (Syna-CNAMGS) a déclenché un mouvement de grève le 15 juin. Le mouvement qui devait tenir jusqu’au 23 juin, avant la prise d’une autre décision, a pris une autre tournure le 20 juin quand le directeur général, Sévérin Anguilé, a interdit l’accès dans les locaux de la Caisse aux grévistes. Le 21 juin, le Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze a convoqué une séance de travail à laquelle prenaient part le ministre de la Santé et des Affaires sociales, sa collègue en charge de l’Emploi et du Travail, le président du Conseil d’administration (PCA) et le directeur général (DG) de la CNAMGS.

L’échec de la méthode Anguilé ?

L’objectif de cette rencontre, a fait savoir Alain-Claude Bilie-By-Nze sur sa page Facebook, était de trouver des solutions face à ce mouvement d’humeur. «J’ai demandé que le dossier soit désormais transmis au gouvernement par le biais des ministres de la Santé et sa collègue en charge du Travail et de l’Emploi», a informé le chef du gouvernement qui indique que l’idée est d’obtenir une solution concertée avec les syndicats, la CNAMGS étant un outil au cœur de la politique sociale du président Ali Bongo. Selon lui, elle «mérite une réelle sérénité». Après 6 jours de tension, le Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze a-t-il pressenti l’échec de la méthode de Sévérin Anguilé ?

La question vaut son pesant d’or d’autant plus que, dans sa démarche, la direction générale de la CNAMGS qui dit agir conformément aux textes régissant cette structure publique et une note du directeur du Travail soulignant le caractère illicite de la grève voulait faire plier les syndicalistes. Du moins, jusqu’au prochain Conseil d’administration tant, indiquait le conseiller technique du directeur général qui annonçait le prochain Conseil pour le 30 juin, toutes les revendications des syndicalistes relèvent de la compétence du Conseil d’administration. Celui-ci «dispose des pouvoirs les plus étendus pour la réalisation de l’objet social de la caisse (…) arrête les décisions relatives au statut, à la rémunération et à l’octroi d’avantages au personnel».

Instantané de la rencontre avec le chef du gouvernement. © D.R.

Des solutions avant la tenue du Conseil d’administration ?

Dessaisi du dossier ou presque, Sévérin Anguilé a-t-il été désavoué ? La question est tout aussi importante au regard du timing entre sa décision d’interdire l’accès des locaux aux grévistes et la décision du chef du gouvernement de confier le dossier à ses ministres. Dans sa démarche, Sévérin Anguilé a suspendu les contrats de certains agents du fait de leur participation à la grève, lesquels ont d’ailleurs été interdits d’accéder aux locaux de la caisse. Depuis la rencontre avec Bilie-By-Nze, certains aux antipodes de ceux qui le qualifient de «juste, intègre, travailleur», ne donnent pas cher de sa peau dans un contexte où les syndicalistes, en plus de leurs revendications, ont fini par réclamer «la tête du DG».

Qu’à cela ne tienne, le 21 juin, dans la foulée de la rencontre avec le chef du gouvernement, les ministres désormais en charge du dossier ont réuni les différentes parties. Les discussions ouvertes devraient se poursuivre avec la promesse selon laquelle, aucune sanction disciplinaire ne sera appliquée à l’encontre des agents grévistes comme envisagé par Sévérin Anguilé. Pour rappel, les syndicalistes revendiquent la prise en charge à 100% des agents CNAMGS en matière de santé, des prêts internes à taux 0, le crédit automobile au même taux pour tous les collèges, l’acquisition des terrains, les reclassements sur la base de 3 ans un échelon, le paiement de la prime de recouvrement à tous. Auront-ils gain de cause avant la tenue du prochain conseil d’administration ?

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Gayo dit :

    —la prise en charge à 100% des agents CNAMGS en matière de santé, des prêts internes à taux 0, le crédit automobile au même taux pour tous les collèges, l’acquisition des terrains, les reclassements sur la base de 3 ans un échelon, le paiement de la prime de recouvrement à tous— C’est quand même trop demandé. C’est au travailleurs qui cotisent que vous demandez tout ca. La CNAMGS n’est quand même pas une entreprise pétrolière qui produit du cash? Où va-t-on alors que assez souvent la CNAMGS a du mal à garantir les payement des prestation et la continuité du service. Ces caprices sont légitimées par les injustices en matière de rémunération qui sont institués par les pédégiste. En effet comment ne pas se révolter et en vouloir plus lorsque Ali Bongo et Bilié Bi Nzé permettent que les PDG et les directeurs de services touchent des salaires et des primes mirobolants qui ne se justifient pas. Comment les fonctionnaires ne vont pas re révolter et en vouloir plus lorsque l’argent du contribuable sert à payer le fils d’Osseni 75 millions pour 0 compétence et 0 expertise si ce n’est faire des cultes Vodou pour Ali Bongo.— Vous voulez des prêts internes à 0% avec l’argent que les travailleurs versent pour se faire soigner et non pour vous assurez un traitement préférentiel? Ainsi les gabonais payent non pas pour avoir des services de santé dignes mais pour engraisser les agents de la CNAMGS. A cette allure cette structure va périr comme la CNSS.

  2. Otoloto dit :

    Les salariés de la CNAGSS veulent les mêmes salaires que leur collègue de La CNSS. Qui vivra verra …..

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