Gouvernement : Petit aperçu de ce qui attend Nkouma Emane aux Travaux publics
Nommé hier au poste de ministre des Travaux publics, de l’Equipement et des Infrastructures, l’ancien conseiller spécial d’Ali Bongo qui connaît lui-même la maison va faire face à d’immenses et innombrables problèmes…
En interne, depuis deux ans, les syndicats-maison observent un mouvement d’humeur marqué par un sit-in devant le bâtiment abritant les bureaux du ministre. Ils réclament notamment les arriérés de la prime d’incitation à la performance. Ils souhaitent obtenir de meilleures conditions de travail, et ils exigent l’intégration à la Fonction publique de plusieurs promotions de l’école des Travaux publics de Fougamou… Tel est l’aperçu de la cuisine interne que devra faire récurer Toussaint Nkouma Emane, le tout nouveau ministre des Travaux publics.
80% de réseau routier en latérite
Sur le front extérieur, le réseau routier qui a déjà fait tomber de nombreux ministres de ce secteur est toujours en très mauvais état, à l’instar du tronçon Bifoun-Ndjolé, long de 56 kilomètres, sur lequel les usagers font deux heures ; tout comme les tronçons Lalara-Makokou et bien d’autres. En dépit des budgets adoptés et, théoriquement, mis à la disposition du département des Travaux publics, il n’existe pas, dans tout le pays, une route qui soit en bon état sur un linéaire de cent kilomètres. On n’évoquera pas certains chantiers emblématiques et si attendus par le public du fait de susciter beaucoup d’espoirs quant au soulagement des embouteillages : le projet d’autoroute de contournement de l’Aéroport de Libreville (ADL) notamment, en passe de devenir une Arlésienne, ou encore la Transgabonaise.
Passé par ce département, Arnaud Calixte Engandji indiquait, en juillet 2019, que le Gabon compte «80% d’un réseau de près de 11 000 kilomètres encore latéritique». Contrairement aux Etats comme la Guinée-Equatoriale, la Côte d’Ivoire ou le Sénégal, voire le Congo-Brazzaville, le Gabon n’a jamais pu avoir un réseau routier de qualité. Le pays pêche également, à la différence de ses voisins, dans l’entretien des voiries urbaines et des voies nationales.
Depuis Flavien Nzengui Nzoundou
Dans ce prolongement, on pourrait citer l’absence d’équipements dans les directions régionales des Travaux publics. Les derniers équipements reçus par ces entités de l’arrière-pays datent du passage de… Flavien Nzengui Nzoundou sous Omar Bongo ! C’est dire… si la décision prise par Rose-Christiane Ossouka Raponda, de céder le ‘’bébé’’ à quelqu’un d’autre, après un mois de gestion du secteur des travaux publics, est salvatrice pour elle. Au moins, elle ne sera pas jugée par l’opinion sur ce pan gouvernemental.
Ancien Conseiller spécial, chef de département Infrastructures, Aménagement du territoire et Travaux publics à la présidence de la République, Toussaint Nkouma Émane qui est également le président du conseil d’administration du Fonds national d’entretien routier (Faner), n’a pas connu le succès escompté dans ce domaine. Le ministre Léon Armel Bounda Balonzi est «tombé» justement en raison entre autres du manque d’entretien du réseau routier. En tout cas, l’opinion scrutera les cent premiers jours, à la tête du ministère des Travaux publics, de cet ingénieur des techniques et certifié d’Economie des Transports.
0 commentaire
Soyez le premier à commenter.