Le président de la transition gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema, a pris des mesures drastiques en destituant, le 17 juin, deux de ses demi-frères de leurs postes stratégiques. Cette décision, motivée par des comportements jugés inappropriés et embarrassants, marque un tournant significatif dans la gestion de l’administration gabonaise, visant à renforcer la rigueur et l’exemplarité au sein du gouvernement.

En écartant ses frères de la haute administration, M. Oligui Nguema envoie un signal fort à ceux qui prendraient des libertés avec les règles de bonne gouvernance. © Facebook

 

Les choses n’ont absolument pas pu se faire sans l’onction de Brice Clotaire Oligui Nguema himself. Dans un geste d’affirmation de son pouvoir, le président de la transition a effet laissé prendre la lourde décision d’évincer deux de ses demi-frères de postes stratégiques au sein du gouvernement et de l’armée.

Motivée par des comportements jugés inappropriés et embarrassants, la décision a été officialisée par la diffusion de deux notes de service. D’abord celle émise par Charles Mba, ministre des Comptes publics, annonçant «la suspension jusqu’à nouvel ordre» d’Aurélien Marcel Mintsa Mi Nguema, directeur général du Budget et des Finances publiques (DGBFIP). Ensuite, la note de service signée par le général Antoine Balakidra, Commandant en second de la Garde républicaine, annonçant la destitution du lieutenant-colonel Pierre Bibang Bi Nguema de son poste de commandant de la Section d’intervention spéciale (SIS), une unité d’élite du Groupe d’intervention parachutiste (GIP). Il a été remplacé par le capitaine Nguebe Tsioba qui devait prendre ses fonctions dès ce 18 juin.

Indiscipline, arrogance et je-m’en-foutisme

Outrepassant régulièrement ses prérogatives, Aurélien Mintsa Mi Nguema, auditeur de prestige issu de l’ENA de Strasbourg et de Sciences Po Paris, aurait entretenu des relations conflictuelles avec plusieurs ministres, dont son supérieur hiérarchique Charles Mba avec lequel «c’était très tendu», selon l’expression d’un haut fonctionnaire du ministère de l’Économie. «Il se prenait pour le président bis. Il disait partout être à l’origine de la nomination de Charles Mba», ajoute un autre.

Mintsa Mi Nguema a notamment organisé des conférences budgétaires, tâche réservée exclusivement au ministre des Comptes publics. Il a également entrepris une augmentation des primes des agents de la DGBFIP avant qu’il ne soit recadré, la prérogative ne lui revenant pas. Tout dernièrement, il a désigné tout seul des fonctionnaires devant prendre part au premier forum économique Gabon-France, organisé à Paris fin-mai, contournant, là également, l’imprimatur de son chef hiérarchique Charles Mba.

Connu pour son goût immodéré pour les avions privés, son besoin de reconnaissance, et une certaine arrogance, il prenait des initiatives concernant les chantiers routiers sans consulter le ministre des Travaux publics. Une inspection menée à la mi-juin dans le Woleu-Ntem avait révélé de graves manquements dans la gestion et l’exécution de ces projets. Notamment avec des passations de marchés publics importants de gré à gré.

Un signal fort

On ne se sait pas grand-chose des griefs faits au lieutenant-colonel Pierre Bibang Bi Nguema, même si la rumeur parle d’exactions financières commises dans la foulée du coup d’État du 30 août 2023. Par ailleurs, «avec son frère, Aurelien, il voulait faire nommer leur père gouverneur », soutient une source du giron familial. Selon des informations obtenues par le journal panafricain Jeune Afrique, les deux frères sont également soupçonnés d’avoir orchestré des campagnes de dénigrement violentes contre des membres du gouvernement et des personnalités du cabinet présidentiel, situation ayant conduit à l’ouverture d’une enquête.

En les écartant de la haute administration, Oligui Nguema envoie un signal fort à ceux qui prendraient des libertés avec les règles de bonne gouvernance. Au-delà de ce règlement de comptes familial, cette purge intervient à un moment charnière pour le régime. Après les premières avancées permises par la transition, le Général-Président doit désormais accélérer les réformes institutionnelles et économiques pour opérer la refondation tant attendue du pays.

En écartant ses proches au profit de la raison d’État, le président de la transition gabonaise semble décidé à reprendre la main sur un processus jugé jusqu’ici chaotique par certains leaders d’opinion.

 
GR
 

15 Commentaires

  1. Gayo dit :

    C’est un bon signe. C’est ca le patriotisme. La patrie ou la mort, il nous fallait un militaire. Les Bongo pouvaient tuer, voler, faire tous les crimes du monde en toute impunité. Impunité données aussi à leur amies et qui a conduit le Gabon dans le mur. Oligui tu n’a pas besoin de t’entourer des gens de ta famille même quand ils sont pourris mais des gabonais désintéressés et amoureux du Gabon. Tu n’a pas besoin de satisfaire des politiciens de carrières comme Billy Bi Nze, les technocrates et les sécurocraties qui le sens des résultats et du dépassement de soit feront de bons résultats de gouvernance alors que Billy Bi Nze le politicien de carrière veut que tu consacres la transition a la politique et encore la politique et oublie les infrastructures. La sorcellerie contre le peuple de Billy Bi Nze.

    • BEYEM dit :

      @ Gayo,
      Ou est rapport entre le sujet traité et BILLY BI NZE. Félicitez M. le Président de la Transition pour les bonnes décisions prises. Laissez l’autre à un moment donné tranquille. Ne vous faites pas une fixation sur ce dernier, sinon vous le rendez plus important que vous pouvez l’imaginer.

      • Mezzah dit :

        @ BEYEM,
        Je suis tout à fait d’accord avec vous. Le Gabon traverse sa première plus grande crise depuis l’ère de la transition et on vient faire de la politique politicienne. Je ne suis pas un pro ACBBN mais j’estime d’abord qu’il a droit à la parole et ensuite je pense que son nom n’a rien à faire ici.
        C’est tout.

  2. Prince dit :

    Comme les Bongos , les Biya, les Eyadema les Obiang,les Sall …. il a mis tous ses frères sœurs amis et connaissances dans les postes juteux de l’administrations et surtout où ya de l’argent et ses derniers se prennent pour des princes ayant à leur guise l’argent public ? Et c’est à nos enfants qu’on demande de faire des sacrifices à t’elle point qu’on envisage de faire des bacheliers taximens ou bien pire encore écailleurs de poissons ? Notre pays est riche très riche à peine 2 millions d’habitants tout le monde peut trouver son compte pourvu que le Gabon soit pour tous.

  3. Prince dit :

    Ya à peine 2 jours jonas Moulenda à fait un live ou il disais que le frère d’oligui prend chaque vendredi 1 milliard, mais les kounabelistes du ctri ont dit que c’est faux ? Maintenant ? Comme ali oligui c’est entouré des voleurs

  4. ada dit :

    Ma question est : pourquoi les avait-il placé d’abord à ces postes? étaient-ils les meilleurs? je veux savoir pour comprendre pourquoi il vient faire le zoro maintenant.

  5. henri dit :

    Bonjour Gabonreview

    Je tiens d’abord à vous féliciter pour la qualité de votre travail. Je vous écris pour vous interpeller sur l’expression demi-frère qui n’est pas une notion gabonaise, ni africaine, mais plutôt occidentale et plus précisément française. Chez nous, nous sommes frère de sang et même frère de clan, c’est notre réalité et notre identité culturelle. Dans notre culture, l’expression demi-frère frise insolence et le dénie du lien parentale. en votre qualité de média de masse et donc d’influenceur, à votre corps défendant. j’espère que l’adoption de cette notion n’est pas justifié par l’évolution de la société comme on justifie toutes les dérives en occident au nom de la liberté et de cette même évolution.
    Je continuerai à vous suivre

  6. Prince dit :

    Sans complaisance ils ne doivent pas seulement être suspendus mais poursuivis pour détournements de fonds publiques , les autres sont en prison pour les mêmes causes, les voleurs leur places c’est en prison . On attend les mandats d’arrêts du procureur

  7. Rembourakinda dit :

    Je suis d’accord avec ce que vous dites, méfiez-vous nous sommes tous plongés dans nos contradictions. La vôtre est de vous nommer Henri, et nous faire la leçon sur un des fondements de la culture bantou. Pour moi le développement n’est possible que si nous effectuons un toilettage de nos us et coutumes. Par exemple, pourquoi sommes nous si nuls en entreprenariat ? Parce que nous ne savons pas ce qu’est la propriété privée. Mon frère, au sens que vous énoncer, vient dans mon magasin, se sert pour 15.000 fr et s’en va sans payer. Comme j’ai bcp de frères, je suis ruiné, je ferme boutique. Voilà pourquoi nos us et coutumes nous sabotent notre essor vers la félicité. Je nomme mes frères même s’ils sont nuls. Moi j’ai décidé de fonctionner autrement, mon frère n’est pas de mon sang, de mon clan, de mon ethnie. Il partage avec moi les mêmes valeurs :rigueur, intégrité, constance, en permanence à la recherche de l’excellence, l’humilité. Ce n’est pas gagné, il n’y en a pas au Gabon, tous corrompus. Alors, je préfère rester seul.

  8. Jean Jacques dit :

    Les crétins parlent de bon exemple de n’importe quoi ses femmes qui pillent l’argent du contribuable avec les conneries des fondations. Se balader avec l’avion de l’état, lui même olingui est dans corruption son nom est dans les fichiers judiciaires américains avec quel salaire d’officier pour acheter les villas aux États-Unis. Avec argent il donne les voitures aux gens ?

    • Gayo dit :

      Tais-toi tu es un béninois qui n’aime pas le Gabon. Toi qui était un soutien indéfectible d’Ali Bongo et Sylvia les maitre du pillage c’est toi qui va pointer du doigt Oligui? Tes business sulfureux c’est fini. Tu vas rejoindre Accrombessi la ou tu fais fuir l’argent du Gabon au Benin.

  9. Akoma Mba dit :

    Dans tout ce bordel, qui est Premier Ministre, Chef du Gouvernement? LE Yes Massa Ndong Sima? Mon oeil! Le demi-frère dérange parce qu il veut aller troo loin et les moutons bénis oui applaudissent au profit du Super Ministre des Comptes Publics, fouteur de gueule des pensions de misères des retraités. Un fonctionnaire qui gagnait un million se retrouve avec une pension de 480.000 par exemple

  10. Jean Jacques dit :

    Certains fangs qui se croient être plus gabonais qui les gabonais qui ont l’un des parents est étranger(e),né savent pas que les 1ers peuples du Gabon sont les pygmées et les origines des fangs c’est le soudan .C’est un groupe des fangs qui ont eu le plaisir de parler les conneries de gabonais de souche,maintenant les frères d’olingui père, mère so t gabonais de souche ?Pourquoi ils ont été virés de leurs postes?Ce sont les frères de lee write?Ce sont les frères Massard?Ce sont frères d’Accombessi?Ce sont de Tardin?Ce sont les enfants de Mme Sylvia?

  11. Jean Jacques dit :

    Cf.societe et Anthropologie
    Anthropométrie des Fang,sur les origines des fangs

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