Le rapport 2024 de l’Indice Ibrahim de la Gouvernance en Afrique (IIAG) met en lumière une évolution contrastée du Gabon, classé 32e sur 54 pays africains. Bien que des avancées notables aient été enregistrées en matière de développement humain et d’opportunités économiques, le pays continue de faire face à une détérioration inquiétante de la sécurité et de l’État de droit, entravant ainsi sa capacité à transformer ces progrès en réelles améliorations structurelles. Ce bilan s’inscrit dans un contexte continental marqué par des défis similaires, remettant en question les progrès des dernières décennies en Afrique.

Le rapport 2024 de l’Indice Ibrahim de la Gouvernance en Afrique met en lumière une évolution contrastée du Gabon, classé 32e sur 54 pays africains. © GabonReview

 

Avec un score global de 46,6 sur 100, le Gabon gagne une place en une décennie, illustrant ainsi la lenteur de ses avancées dans des domaines cruciaux tels que la sécurité, la transparence et l’État de droit. Si des progrès sont constatés dans certaines catégories, l’ampleur des défis demeure importante.

L’IIAG évalue la gouvernance à travers quatre grandes catégories : Sécurité et État de droit, Participation, Droits et Inclusion, Fondements des opportunités économiques, et Développement humain. Le Gabon affiche des améliorations dans trois de ces catégories, notamment avec une hausse de 2,6 points dans les opportunités économiques, atteignant un score de 42,5, et une progression de 2,0 points dans le développement humain, avec un score de 54,2. Cependant, la sécurité et l’État de droit continuent de se détériorer, enregistrant une baisse de 2,9 points pour atteindre un inquiétant 39,8. Cette situation reflète l’augmentation des tensions sociales et de l’insécurité dans certaines régions, compromettant la stabilité nécessaire au développement durable.

Les défis majeurs du Gabon

Malgré quelques avancées, le Gabon reste confronté à des défis structurels importants. Par exemple, le pays enregistre des performances positives en matière de parité des genres (71,7) et de durabilité environnementale (68,5). Toutefois, les résultats en termes de transparence (23,6) et de lutte contre la corruption (26,3) demeurent préoccupants. Ces scores illustrent la nécessité urgente de renforcer les institutions et de consolider l’État de droit pour garantir une gouvernance durable.

L’analyse du classement 2024 de l’IIAG souligne l’urgence pour le Gabon de renforcer la transparence, d’améliorer la lutte contre la corruption et de rétablir la sécurité. Bien que des progrès aient été réalisés dans certains domaines, il reste crucial de les consolider par des réformes institutionnelles profondes et une meilleure gestion des ressources. L’avenir du Gabon dépendra de sa capacité à inverser la tendance à la dégradation sécuritaire tout en poursuivant ses avancées économiques et sociales. Ainsi, une gouvernance équilibrée, où le développement humain et économique ne s’accompagne pas d’une érosion des droits et de la sécurité, sera déterminante.

Une gouvernance fragile à l’échelle continentale

Le cas du Gabon s’inscrit dans un contexte continental troublé. L’IIAG souligne une stagnation de la gouvernance en Afrique depuis 2022, marquée par la montée des conflits et la régression démocratique dans plusieurs pays. Si des nations comme l’Égypte, le Maroc et la Côte d’Ivoire parviennent à améliorer leur gouvernance, d’autres, telles que le Soudan ou le Burkina Faso, voient une dégradation rapide. Même Maurice, longtemps en tête du classement, est désormais dépassé par les Seychelles, illustrant la fragilité des progrès même parmi les meilleures nations africaines.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Hermann O. dit :

    Transparence et lutte contre la corruption, le Gabon enregistre respectivement 23 et 26 sur 100. Des scores médiocres. La corruption et l’impunité permanente face aux délits financiers et économiques sont malheureusement systémiques. On a beau scruter l’horizon, il n’y a aucun signe d’embellie.

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