Les révélations faites le 24 août dernier par l’organisation non gouvernementale Amnesty International sur l’exécution, le 23 août dernier, de neuf personnes condamnées à mort en Gambie viennent d’être confirmées par le ministère de l’Intérieur de ce pays.

Gabonreview.com - Yahya Jammeh a bien donné l'ordre d'exécuter 9 condamnés à mort - © Reuters/Finbarr O'Reilly

Le ministère gambien de l’Intérieur a publié, le 27 août dernier à Banjul, la liste des neuf prisonniers passés par les armes, affirmant que tous avaient épuisé leurs recours. Une femme et d’anciens militaires figurent parmi eux.

Malgré les protestations et les appels internationaux lancés au sujet de l’annonce faite par le numéro Gambien Yahya Jammeh, dans son discours de l’Aïd-el-Fitr marquant la fin du ramadan à la nation, la Gambie a confirmé avoir fusillé neuf condamnés à mort, mettant ainsi fin à 27 ans de moratoire sur les exécutions capitales. Une situation qui dessine une énorme régression, selon les abolitionnistes.

Les appels à épargner le reste des condamnés à la peine capitale, ne cessent de se multiplier depuis l’annonce officielle de l’exécution des neuf premiers de cet acte répréhensible. Selon Amnesty International, les proches des neuf fusillés n’ont pas été préalablement informés de leur exécution et 38 détenus demeurant dans le couloir de la mort sont privés de communication avec leurs familles.

Amnesty International s’est déclarée «consternée» et a exhorté les autorités gambiennes «à faire en sorte qu’aucune nouvelle exécution n’ait lieu». Alioune Tine, président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho, ONG basée à Dakar), a lui dénoncé «un cas de folie à la tête d’un État, un paranoïaque à la tête de la Gambie et c’est dangereux pour l’Afrique», en réclamant «un isolement total de Yahya Jammeh».

Le nombre de prisonniers visés n’a jamais été officiellement communiqué en Gambie mais dans un communiqué conjoint le 23 août, la Raddho et deux autres ONG basées à Dakar avaient fait état de 47 condamnés à mort détenus en Gambie, incluant, onze prisonniers politiques et huit malades mentaux. Ainsi selon ces listes et le décompte d’Amnesty, 38 détenus demeurent donc dans le couloir de la mort en Gambie.

Ex-militaire, Yahya Jammeh, 47 ans, dirige d’une main de fer ce petit pays anglophone enclavé dans le Sénégal depuis un putsch en 1994. Élu en 1996 et réélu trois fois (2001, 2006, 2011), il se pose en homme aux pouvoirs mystiques et se dit notamment capable de «guérir» le sida.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. ventreaffame dit :

    le diable en personne au pouvoir…

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