Retour sur nos huit derniers mois et sur notre positionnement.

Nous exerçons notre métier conformément à la Charte de Munich. Peu importe les anathèmes, nous nous efforçons de respecter la vérité, de défendre le droit à l’information, au commentaire et à la libre critique. © Droits réservés

 

Nous sortons d’une période difficile, peut-être même très difficile. Durant les huit derniers mois, nous avons été suspendus deux fois : la première, pour des raisons administratives ; la deuxième, en raison de notre détermination à exercer notre droit au libre commentaire. Pendant les sept derniers mois, nos lecteurs du Gabon ont dû user de stratagèmes pour avoir accès à notre production. Certains s’y sont pliés. D’autres ont renoncé. Tout cela a alimenté des débats, souvent passionnés. Sur le rôle de la Haute autorité de la communication (Hac) comme sur notre positionnement ou encore notre conception de la régulation, des choses et d’autres ont été dites. Naturellement, cela ne s’est pas fait dans l’unanimité, les avis étant, à la fois, tranchés et divergents. Aux droits à la liberté d’expression et d’opinion, certains ont opposé l’obéissance à toutes les foucades. A la liberté d’informer, d’autres ont préféré des insinuations malveillantes.

Capacité de résistance

Au moment où nous repassons en clair, toutes ces polémiques doivent trouver chez nous une seule réponse : la fidélité à nos valeurs et à la déontologie de notre métier. Pour ne pas laisser confisquer notre liberté, nous devons continuer à aborder les thèmes majeurs de la vie publique nationale. Sans tabou ni complaisance mais loin de toute permissivité et toute mauvaise foi, nous devons lever des lièvres, aller au-delà des évidences, pour permettre à chacun de se faire sa propre idée. Quitte à nous aliéner certaines sympathies, nous devons remonter aux causes, nous attaquer aux certitudes établies tout en nous projetant vers de nouveaux horizons. Comme depuis le début de notre généreuse aventure, nous ne devons ni céder à la doxa dominante ni user de la novlangue ambiante. Sans jouer les iconoclastes, nous devons nous efforcer de contribuer à l’élargissement du champ de vision et au triomphe de la liberté d’opinion.

Pourtant, les derniers mois nous ont placés face une réalité, pas toujours évidente mais néanmoins déterminante : comme tous les organes de presse, votre web magazine est d’abord une entreprise. Durant cette période, en effet, nous avons dû batailler ferme pour nous acquitter de nos charges, salariales et sociales. Nos recettes ayant vertigineusement chuté, nous avons fait appel au courage, à l’abnégation et à l’engagement de notre équipe, essentiellement composée de jeunes compatriotes aux reins pas assez solides pour affronter le désert. Bon an, mal an, nous avons réussi à leur épargner les affres du chômage, parfois au prix de sacrifices personnels. Malgré les prédictions alarmistes de nos détracteurs, nous avons tenu. Si nous avons parfois plié, jamais nous n’avons rompu. Si nous avons pu montrer des signes d’agacement, à aucun moment nous n’avons douté. A bon droit, nous avons eu foi en notre capacité de résistance. Reste maintenant à faire la preuve de notre capacité de résilience.

Respecter la vérité

Au cours de ces huit derniers mois, une notion a été au centre de notre réflexion : la confiance. Vis-à-vis de nos annonceurs, nous avons joué cartes sur table. En toute franchise et avec honnêteté, nous avons laissé parler les chiffres. En donnant à nos partenaires des raisons de respecter leurs engagements, notre taux de fréquentation nous a permis de déjouer bien des pronostics. Si nous avons généralement été écoutés, beaucoup de nos interlocuteurs nous ont compris. En ce sens, si nous sommes de retour aujourd’hui, c’est aussi, quelque part, grâce à eux, à leur constance, à leur sens de l’engagement et de la parole donnée. Tout en disant notre gratitude, nous voudrions, ici, rappeler une vérité : éditrices d’un ou de plusieurs journaux, les entreprises de presse sont avant tout des entités économiques et commerciales. Si la régulation a pour but de garantir l’exercice du rôle social des médias dans le respect des normes déontologiques, elle ne doit pas attenter à la viabilité des entreprises.

Pour autant, ce rappel ne saurait être compris comme un plaidoyer pour la licence. Depuis le premier jour, nous exerçons notre métier conformément à la Charte de Munich. Peu importe les anathèmes, nous nous efforçons de respecter la vérité, de défendre le droit à l’information, au commentaire et à la libre critique. Etablissant un distinguo clair entre le métier de journaliste et celui de publicitaire ou propagandiste, nous rejetons toute pression et n’acceptons aucune directive rédactionnelle extérieure. Au moment où nous repassons en clair, nous voudrions le réaffirmer : Gabonreview restera fidèle à son esprit. Ses journalistes agiront par fidélité à eux-mêmes et notre éthique.

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GR
 

11 Commentaires

  1. Serge Makaya dit :

    Félicitations gabonreview. Bonne continuation.

  2. IKO dit :

    Bonne année 2020 à GR…

    Vos articles pertinents nous ont vraiment manqué.
    Restez professionnels et ne cédez en rien sur ce qui fait votre rôle institutionnel. Vous êtes/resterez le 4ième pouvoir dans tout pays démocratique et ce, quel que soit les entités/systèmes en place….

    Bon retour et bon courage à vous

  3. MASSIMA Kopa Elvire.M dit :

    Effectivement,j’avais du mal à accéder à votre site.je me documente bcp de vos actualités.Dedicace à mn grand frère Timothée.K,un des vos équipes.Bonne continuation dans le soucis de nous informer.

  4. PNM dit :

    Bravo pour le courage et la fidélité en vos valeurs. Vous êtes une référence nationale. Ne tombez pas dans le piège comme Gaboneco lorsque ce média jadis représentait la voix des sans voix.
    Votre professionnalisme n’est plus à démontrer. Faites de chaque épreuve ou difficulté, une opportunité de grandir et de devenir plus fort. Et quand enfin ce sera notre essor vers la félicite votre récompense ultime vous reviendra.

  5. Ricky dit :

    Bonjour,

    pourquoi ne pas créer une cagnotte ou un litchee ?
    J’aimerais participer financièrement à préserver votre indépendance.

    Ricky

  6. Don Corleone dit :

    Bon retour votre journal nous a manqué pendant ces 7 mois

  7. Lemacom dit :

    Je suis toujours resté à votre contact, à vous lire, parcs que pour moi, et bien d’autres, je me permet de l’affirmer, vous êtes une référence de média en ligne dans notre pays.
    Continuez à nous donner l’information vraie, une analyse froide avec courage, détermination, pertinence et professionnelle.

  8. Cocotte dit :

    Bravo bravo! Félicitations Gabonreview. J’ai malheureusement fait partie de ceux qui ont « laissé tomber » le coeur bien lourd, mais très contente de vous revoir en clair. Vous êtes les meilleurs.

  9. Fille dit :

    Bravo à vous. Tenez bon et émerger pour de vrai et pour de bon, pour la Liberté et la Vérité. Vous faîtes un métier difficile mais choisi. Vos lecteurs que nous sommes saurons vous le dire tout de go si vous prenez la tangente. Et malgré tout, nous continuerons à vous lire, même à l’insu de votre plein gré ): Bonne continuation.

  10. Jerry BIBANG dit :

    Dans un contexte où le paysage médiatique subi des critiques, à tort ou à raison, votre professionnalisme est digne d’admiration.
    Félicitations et encouragements.

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