Au Gabon, le débat enfle autour de la question de la nationalité. Au Dialogue national inclusif (DNI), des propositions ont d’ailleurs été faites pour la sécuriser et le 28 juin dernier, la ministre de la Réforme des institutions, Murielle Minkoué-Mintsa, acteur majeur de ce DNI, a fait savoir que «chaque pays a son histoire et met en place ses règles». Or, tirant leçon de son histoire, le Gabon entend donc, selon elle, poser des actes forts pour protéger sa nationalité.

La ministre de la Réformes des institutions, Murielle Minkoué-Mintsa, acteur majeur du DNI, le 28 juin 2024. © GabonReview

 

L’actualité autour de la question de la nationalité gabonaise a amené la ministre de la Réforme des institutions, Murielle Minkoué-Mintsa, à se prononcer sur ce sujet alimentant les débats dans les chaumières. En conférence de presse, le 28 juin dernier, elle s’est exprimée sur ce sujet, faisant savoir qu’«il y a des choses graves qui se sont passées» et qu’ «il faut poser des actes et des actes forts».

Plusieurs propositions contenues dans le rapport du récent Dialogue national inclusif (DNI) passent mal auprès d’une frange de la population. Notamment, la problématique de la nationalité. La Constitution en gestation pourrait d’ailleurs interdire aux Gabonais n’ayant ni mère et ni père gabonais d’origine d’accéder à certaines fonctions. Ce qui a conduit certains acteurs politiques à porter le débat sur la place publique et à combattre ce qu’ils estiment être «une discrimination de certains Gabonaises et Gabonais».

Face aux journalistes, Murielle Minkoué-Mintsa a indiqué que la terminologie appropriée est «Gabonais d’origine» et non «Gabonais de souche». Partant du fait que certains Gabonais d’adoption (naturalisés) n’ont convenablement pas rempli les charges qui leur avaient été confiées dans la haute administration, dans les précédents régimes, au DNI, des commissaires ont souhaité que les Gabonais nés de père ou de mère étranger n’accèdent plus à ces responsabilités. 

«Il y a les fonctions pour lesquelles nous avons pensé, au Dialogue, qu’il faut que ce soient des Gabonais de père et de mère qui les occupent ; pour des questions de sécurité», a déclaré la ministre, soulignant qu’«il y a d’autres pays qui le font, mais ce sont parfois des règles non écrites». «Pourquoi voulons-nous faire comme si les blessures qui sont les nôtres aujourd’hui n’ont jamais existé ou elles sont cicatrisées ?» a-t-elle questionné.  

Celle qui a été rapporteuse des Assises nationales et Coordinatrice du Comité constitutionnel national rappelle en effet que le 30 août 2023 n’est pas si lointain. «Nous sommes en train de mener des actions, le gouvernement de la Transition et le CTRI -Comité pour la transition et la restauration des institutions-, pour que ces blessures soient le moins béantes», a-t-elle dit. 

«Pourquoi voulons-nous faire comme si rien ne s’est passé? Il y a quelque chose de grave qui s’est passé. C’est pour cela que les militaires se sont interposés.  Il faut poser des actes et des actes forts», a-t-elle fait savoir, non sans préciser qu’il y a des fonctions pour lesquelles, «les Gabonais ne veulent plus que des binationaux». «Et cela a été fortement affirmé au Dialogue», a-t-elle martelé, prenant l’exemple de la fonction de chef de l’État. 

Au regard des propositions faites au Dialogue, s’il n’en tenait qu’à certains, a-t-elle indiqué, on ne devrait plus avoir à la tête de certains départements ministériels des binationaux. Ce, pour des questions de sécurité. La chef du département de la Réforme des institutions explique : «Si nous avons un ministre de la Défense qui a des origines d’un pays voisin, s’il y a conflit, comment fait-on ?» «Il faut que nous prenions certaines choses avec sérieux et responsabilité», a-t-elle préconisé. 

Le Gabon tire donc ainsi les enseignements sur son vécu. «Ce n’est pas un autre peuple qui l’a vécu», a-t-elle déclaré, affirmant par ailleurs que «chaque pays a son histoire et met en place ses règles». 

Au Dialogue, des Commissaires en sont même arrivés à proposer que des enfants nés hors du Gabon, à l’image des États-Unis, ne puissent pas se présenter à l’élection présidentielle. 

 
GR
 

9 Commentaires

  1. Jean Jacques dit :

    De n’importe quoi,pure ignorance c’est quoi gabonais d’origine ? Le sang de votre putschiste a une autre couleur que ping?On a quoi ?Votre cynique ,raciste,homophobe, et discrimatoire le seul objectif est empêcher Barro,ping de se présenter à l’élection présidentielle, c’est tout.
    Même cette dame sa peau. Ou elle frotte les produits chimiques?

  2. Ngota dit :

    Ah Seigneur, fais que cette loi soit définitive.

    Il y a dans la République de nombreux emplois à attribuer aux binationaux ou aux gabonais d’adoption. Certains autres emplois et fonctions doivent être réservés aux gabonais d’origine. POINT !

    • abe dit :

      En france (très souvent notre réference) la constitution consacre l’égalité de tous les Francais! il n’y a donc point de distinction entre les nationaux et les binationaux. Ainsi, l’interdiction de certains emplois aux binationaux poserait un « problème au principe d’égalité » Donc à moins d’inscrire dans la nouvelle constitution que tous les Gabonais ne sont pas égaux (Ce qui créerait des gabonais de première zone, seconde zone comme assumé à l’époque de la colonisation ou seuls les blancs et les noirs évolués avaient droit aux postes administratifs. Un peuple unit est fort! un peuple qui en sa « constitution » possède les germes de sa division est amené à disparaitre ….

  3. Marcus Garvey dit :

    Je partage l’avis du ministre. Le gabonais oublie vite le traumatisme et la tyrannie infligés par l’ancien régime diabolique. Dans d’autres pays il existe des lois non-écrites qui écartent les binationaux lorsqu’il s’agit d’accéder à certaines fonctions stratégiques.
    Dire que le gabonais est plus raciste que les autres africains, les européens, les asiatiques ou les américains, est une faiblesse d’esprit. Comme les autres pays le Gabon a le droit de se protéger contre l’espionnage et la trahison de certains compatriotes.

    • Tata Nzame dit :

      La loi est générale.
      Il ne peut exister plusieurs catégories de citoyens dans un même pays sauf à consacrer une discrimination entre citoyen. Rien ne vous empêche de réguler l’accès à la nationalité gabonaise.
      Et de plus, les fossoyeurs du Gabon, ne sont-ils pas avant tout les gabonais…

  4. MILAME FIRMIN dit :

    Que chacun Reste chez soi en temps de Paix, de Guerre, de Famine, de Tsunami, de Génocide, d’invasion, d’attaque Extra-terrestre…Bref! On n’emprunte pas aux autres leur terre, on ne squattent les terres voisines, on les visite et on repart! L’humanité se Portera ainsi Beaucoup Mieux! Car partout sur cette Planète, le problème des Migrations et des Migrants est à l’origine de l’approche de l’Apocalypse actuel. En tête du Malheur de la terre il y a les Religions qui sont aussi dûes à tous ces Nomades à dos de Chameaux, de Lama, de Chevaux…Donc toujours des Migrants!

  5. Cyr tiburce MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. le 7 eme paragraphe sonne comme un ressentiment. les cas MOUSSONO ET KANGA au foot, M.A en politique(2009)sont autant de preuves à même de faire changer les choses drastiquement. Cependant qu’adviendrait il si les « parrains de cette authenticité venaient à ne plus être au pouvoir. Car, les choses sont claires comme de l’eau de roche ce changement affecte tout le seuil de tolérance de la population gabonaise. Autrement dit, près de 40%.

    Wait and see.

    Amen.

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