Gabon : vers l’optimisation de l’organisation et du fonctionnement des services judiciaires
Après le premier Symposium sur le système judiciaire, qui a permis de procéder à un diagnostic sans complaisance des maux dont souffre la justice gabonaise et d’esquisser des perspectives de solution, un atelier d’optimisation de l’organisation et du fonctionnement des services judiciaires s’est ouvert ce mardi 21 janvier à Libreville. Inscrit dans le cadre de la restauration de la Justice, il vise le renforcement substantiel des capacités de ses acteurs.
L’objet des lois d’organisation judiciaire, rappelle le ministère de la Justice Garde des sceaux, est de garantir la bonne administration de la justice. Alors que depuis son accession à la souveraineté internationale, le Gabon a souvent revisité ses lois relatives à l’organisation et au fonctionnement de la justice, l’impact des réformes sur les performances de son système judiciaire n’a jamais réellement été évalué. Mieux, les rapports annuels de l’Inspection générale des services judiciaires soulignent de graves dysfonctionnements et les changements répétitifs des premiers responsables desdits services ne sont pas parvenus à les éradiquer.
«On s’est souvent intéressé aux causes des maux, sans pour autant accorder tout l’intérêt qui sied aux véritables raisons de leur persistance», note le ministère qui relève que l’une des raisons fondamentales est le déficit d’appropriation et d’implémentation des textes fixant le cadre statutaire des services de la justice. Pour promouvoir ce cadre, l’atelier d’optimisation de l’organisation et du fonctionnement des services judiciaires ouvert ce mardi 21 janvier a été pensé. Concernant les chefs des juridictions de l’ordre judiciaire, ceux du parquet de l’ordre judiciaire, la direction générale de l’École nationale de la magistrature, le directeur général des Affaires civiles, celui des Affaires pénales, il fait suite au premier Symposium sur le système judiciaire.
Restaurer les institutions judiciaires
Si ces assises ont permis de procéder à un diagnostic sans complaisance des maux dont souffre la justice gabonaise et d’esquisser des perspectives de solution, l’atelier qui s’achève le 22 janvier s’inscrit dans le cadre de la restauration des institutions judiciaires. Il veut analyser et évaluer l’environnement de l’administration de la justice de l’ordre judiciaire, moyennant une confrontation méticuleuse du cadre légal et réglementaire et des pratiques des juridictions et services en plus de détecter les faiblesses d’ordre fonctionnel en proposant des mesures correctives. «Les dysfonctionnements dont souffre notre justice sont à la fois graves et multiformes», a déclaré le Garde des Sceaux.
Alors que le contraste entre la délinquance réelle que tout le monde sent et la délinquance légale et judiciaire rend illusoire la sécurité des biens et des personnes, que les métiers de la justice sont galvaudés, que les revendications d’ordre matériel prennent le dessus sur la quête de ces valeurs nécessaires à une Justice fiable, Paul-Marie Gondjout espère que «cet atelier pose les bases des manuels de procédure à concevoir pour une administration efficiente de la justice». L’atelier devrait tout aussi permettre la préparation de l’audit de l’organisation et du fonctionnement des services judiciaires en plus d’uniformiser l’organisation et le fonctionnement des services de même nature.
1 Commentaire
Rien que des ateliers mais les résultats sur le terrain zéro