Le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a reçu le 12 novembre 2024 une délégation du Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS), menée par sa directrice adjointe, Scyrielle Sende Etali. L’objectif : établir un cadre juridique pour une contribution carbone imposée aux compagnies aériennes et maritimes en transit au Gabon. Ce projet novateur vise à renforcer les finances vertes du pays, tout en s’alignant sur les politiques environnementales globales.

Un avion atterrissant à Libreville (illustration). © D.R.

 

Dans un contexte de mobilisation pour la lutte contre le réchauffement climatique, le Gabon envisage l’introduction d’une «contribution carbone» pour les compagnies aériennes et maritimes qui transitent sur son territoire. Cette initiative, discutée lors d’une rencontre entre le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, et une délégation du FGIS, représente un pas en avant dans la valorisation du rôle environnemental de la forêt gabonaise et dans l’application du principe «pollueur payeur».

«Le marché de ce gaz est une source de financement vert et durable pour le Gabon, qui absorbe des millions de tonnes de dioxyde de carbone», a expliqué Scyrielle Sende Etali, directrice adjointe du FGIS. «La contribution carbone est en réalité une redevance qui, aujourd’hui, est essentiellement perçue par les pays d’origine de ces compagnies en Europe. Mais avec ce cadre juridique, nous espérons récupérer 50% de ces fonds qui nous reviennent de droit pour compenser l’impact carbone sur notre territoire».

Le concept de la contribution carbone

Un moment de l’échange entre la délégation du FGIS, les partenaires djiboutiens conduit par Scyrielle Sende Etali et le président de la transition, autour de la question de la contribution carbone. © Com. présidentielle

Le principe de contribution carbone repose sur le principe du «pollueur payeur», qui oblige les entreprises à compenser les dommages environnementaux causés par leurs activités. Au Gabon, cette contribution serait spécifiquement destinée aux compagnies aériennes et maritimes en transit, qui, jusqu’à présent, ne reversaient pas de redevances pour compenser leur impact carbone sur le territoire. La mise en place de cette mesure doit permettre de financer des initiatives nationales de réduction des émissions et de conservation des forêts, lesquelles jouent un rôle de premier plan dans la séquestration de CO₂.

L’introduction de cette contribution carbone pourrait constituer une source de financement pour les programmes environnementaux gabonais. La forêt gabonaise, véritable puits de carbone naturel, absorbe en moyenne 100 millions de tonnes de CO₂ par an, contribuant largement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale. Grâce aux fonds perçus via cette nouvelle législation, le Gabon pourrait accélérer ses projets de reforestation, d’entretien des parcs nationaux et de promotion de l’énergie propre.

«Nous sommes venus échanger avec le président pour définir le cadre juridique qui nous permettra de percevoir cette contribution pour le Gabon», a ajouté Scyrielle Sende Etali. Elle a également souligné le rôle du FGIS en tant que levier de développement durable, soutenant des projets qui contribuent à l’équilibre entre croissance économique et préservation de l’environnement.

Un appui technique international

Le Gabon collabore étroitement avec des partenaires internationaux pour concrétiser cette initiative. Des experts venus de Djibouti partagent leur expertise avec le Gabon pour l’élaboration de ce cadre juridique. Cette coopération renforce l’ambition du pays de devenir un leader régional dans le domaine de la finance verte.

Avec cette contribution carbone, le Gabon aspire non seulement à renforcer sa position dans la lutte contre le changement climatique, mais aussi à garantir que les acteurs du transport international assument leur part de responsabilité envers l’environnement.

 
GR
 

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