Gabon : Vers le premier recensement des éléphants depuis 30 ans
Une équipe de scientifiques dirigée par la Wildlife Conservation Society (WCS) a comparé les méthodes de recensement des éléphants de forêt d’Afrique. Menée au Gabon, l’étude s’inscrit dans le cadre du prochain recensement des éléphants dans le pays, le premier depuis 30 ans, en vue de mieux protéger les pachydermes en danger critique d’extinction.
En vue de trouver les voies et moyens appropriés pour protéger ses éléphants, désormais en danger critique d’extinction, le Gabon va procéder à un recensement national de ses pachydermes. Mené en partenariat avec la société privé Vulcan Inc., ce recensement dont les résultats sont attendus courant 2021, sera le premier depuis 30 ans dans le pays.
Dans le cadre de ce dénombrement détaillé des pachydermes au Gabon, une équipe de scientifiques dirigée par la Wildlife Conservation Society (WCS), en collaboration avec des experts de l’Agence nationale pour la protection de la nature (ANPN), a comparé les méthodes de recensement des éléphants de forêt d’Afrique.
Contrairement aux éléphants de savane qui peuvent être comptés directement, généralement par le biais d’une enquête aérienne, il est plus difficile de recenser avec précision les insaisissables éléphants de forêt. Il était donc nécessaire d’affiner les méthodes. En publiant une nouvelle méthode de recensement des éléphants de forêt dans la revue Global Ecology and Conservation, l’équipe a comparé les méthodologies traditionnelles de comptage des tas d’excréments d’éléphants le long de transects linéaires avec les techniques de capture-recapture spatiale (SCR) utilisant à la fois des pièges à caméra et l’analyse de l’ADN des excréments. La SCR permet d’estimer les populations en mesurant combien de fois et à quel endroit les animaux individuels sont recomptés.
Déclin de 65 % du nombre d’éléphants de forêt entre 2002 et 2013
Les chercheurs ont évalué les performances des méthodologies sur trois populations d’éléphants de forêt relativement importantes au Gabon. Ils ont constaté que la méthode SCR qui utilisait l’échantillonnage de l’ADN des excréments était d’une précision comparable à celle de la méthode du transect linéaire, mais qu’elle était moins coûteuse à plus grande échelle. «Plus nous serons précis dans le dénombrement des animaux, plus nous serons en mesure d’évaluer la qualité de la vie. Plus nous pouvons compter les éléphants de forêt avec précision, plus nous pouvons mesurer le succès des efforts de conservation», a confié à scitechdaily.com, l’auteur principal de l’étude, membre du programme Gabon de la WCS.
Alice Laguardia espère ainsi que les résultats de cette étude aideront les gouvernements et les partenaires de la conservation à «protéger cette espèce en danger critique d’extinction dans toute son aire de répartition».
Les éléphants de forêt ont été décimés par les braconniers d’ivoire ces dernières années. Un recensement mené par la WCS et publié en 2014 a documenté un déclin de 65 % du nombre d’éléphants de forêt entre 2002 et 2013. Grâce à cette nouvelle étude, les chercheurs pourront mieux comprendre combien il reste d’éléphants de forêt et où ils résident. Les efforts se sont concentrés sur le Gabon, car le pays abriterait plus de 50 % de la population restante d’éléphants de forêt, bien qu’il représente moins de 15 % de l’aire de répartition de l’espèce. Ce qui fait du Gabon le pays le plus important pour la conservation des éléphants de forêt.
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