Les dérives reprochées à Aurélien Mintsa Nguema, demi-frère du président de la transition et ex-patron de la direction générale du Budget et des Finances publiques limogé jeudi, semblent avoir décidé les autorités à envisager la création d’un instrument indépendant chargé du contrôle budgétaire. L’objectif étant de séparer les fonctions d’ordonnateur et de contrôleur.

Les autorités gabonaises de transition envisagent la création d’une direction du contrôle budgétaire et financier. © D.R.

 

Suspendu de ses fonctions lundi, Aurélien Marcel Mintsa Nguema, demi-frère du président de la Transition, a finalement été limogé ce jeudi 20 juin en Conseil des ministres. Pour le remplacer à la tête de la direction générale du Budget et des Finances publiques (DGBFIP), celui qui était jusque-là son adjoint, Wilfried Nzamba Mangala. Si le général Brice Clotaire Oligui Nguema semble vouloir faire un exemple de cette éviction, décidée le même jour, la création d’une direction générale du Contrôle budgétaire et financier (DGCBF) est censée prouver la détermination des militaires à imposer un véritable changement de paradigme dans la gestion de l’argent public.

Comme ses prédécesseurs ces neuf dernières années, Aurélien Marcel Mintsa Nguema à qui un certain nombre de dérives étaient reprochées, dont le fait de marcher sur les plates bandes du ministre des Comptes publics, son supérieur hiérarchique, était investi de trop de pouvoirs. Pire, à défaut d’un outil dédié, il assurait lui-même le contrôle de ses actions en tant que DGBFIP. Or, la création de la DGCBF implique que son successeur et ceux qui viendront après celui-ci auront désormais à composer avec la présence et le regard d’«un acteur indépendant dédié au contrôle budgétaire». Pour jouer ce rôle, deux personnes ont été nommées le même jeudi : Hughes Mfa Nguema et Rodrigue Nyama, respectivement DG et DGA. Le premier étant présenté comme un autre de ses demi-frères. Décidément !

Qu’à cela ne tienne, les militaires au pouvoir expliquent que la création de la DGCBF «vise à répondre à la nécessité impérieuse de se conformer aux principes généraux d’exécution du budget, notamment le principe de séparation des fonctions d’ordonnateur et de contrôleur». «De nombreux dépassements des autorisations parlementaires, en violation de la loi et portant atteinte à la crédibilité de l’exécutif» sont observés depuis 2015 à la DGBFIP, indiquent-ils. En cause : la concentration des prérogatives de contrôle d’exécution budgétaire. 

 
GR
 

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