En concluant sa mission d’article IV au Gabon, le Fonds monétaire international (FMI) a noté que le gouvernement de la transition a hérité d’une situation budgétaire fragile. Entre dépenses liées aux élections ayant creusé le déficit non pétrolier et solde du compte courant devant progressivement diminuer en raison de la baisse des recettes pétrolières, les autorités devront miser sur des réformes pour amortir le choc.

Brice Clotaire Oligui Nguema et ses équipes devront accélérer des réformes structurelles pour garantir la soutenabilité budgétaire et une bonne gestion des finances publiques. © Com. PR

 

Au Gabon au titre de l’Article IV de 2024, les consultations de la mission du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Aliona Cebotari ont entre autres porté sur la relance de la croissance économique et la stabilisation de la situation budgétaire du pays. Au terme de sa mission, Aliona Ceborati a noté que le pays est confronté à des défis importants, y compris, la baisse de la production pétrolière, la stagnation du revenu par habitant, un taux de chômage élevé, et une situation budgétaire fragile. «Le gouvernement a hérité d’une situation budgétaire difficile», a-t-elle déclaré.

Des arbitrages difficiles

Selon le FMI, en 2022 et 2023 les dépenses liées aux élections ont creusé le déficit non pétrolier. Ce déficit «est passé à deux chiffres en pourcentage du PIB hors pétrolier», et a été financé en partie par une accumulation substantielle d’arriérés. «En l’absence d’un ajustement budgétaire immédiat, les niveaux de déficit pour 2024-25 pourraient être difficiles à financer, et la dette publique continuerait à croitre», prévient l’institution de Bretton Woods. Si elle en veut pour preuve l’environnement financier mondial actuellement sous tension, elle souligne qu’«après un fort excédent ces dernières années grâce à la hausse des prix des matières premières, le solde du compte courant devrait diminuer progressivement à moyen terme en raison de la baisse des recettes pétrolières».

Un contexte de fortes contraintes budgétaires qui exigera du gouvernement des arbitrages. Notamment, une priorisation des besoins en matière de dépenses et une relance des efforts de mobilisation des recettes face à la nécessité d’améliorer les conditions de vie de la population et de stimuler la croissance. «Ces arbitrages difficiles peuvent être atténués en mettant l’accent sur les investissements à fort impact et à faible risque qui éliminent les obstacles à la croissance, sur les dépenses sociales, et sur l’élargissement de l’assiette fiscale en s’attaquant aux exonérations et en intégrant les ressources sous-utilisées dans l’ensemble du secteur public», a mentionné Aliona Ceborati.

Des réformes pour améliorer la gestion des finances publiques

Pour le FMI, la redynamisation de la croissance économique et l’augmentation du niveau de vie dans le pays sont donc adossées aux réformes entamées visant à améliorer la gestion des finances publiques. «Celles-ci seront essentielles pour renforcer la situation budgétaire», a affirmé Aliona Ceborati. Au nombre des réformes, la centralisation de toutes les ressources et de tous les paiements dans le Compte unique du Trésor et une gestion prudente de la liquidité, la mise en place d’un cadre réglementaire pour la gouvernance et le contrôle des entreprises publiques, une meilleure gestion des processus d’investissement. «Certaines d’entre elles ont déjà été lancées», a-t-elle dit.

Les efforts à faire, a-t-elle souligné, devraient se concentrer sur l’élimination des principales contraintes pesant sur l’environnement des affaires. Précisément, en donnant la priorité aux dépenses d’infrastructures, en renforçant la gouvernance, en garantissant la prévisibilité de l’environnement fiscal et en payant les arriérés de l’État. Ce, pour accélérer la diversification économique nécessaire à la croissance du revenu par habitant. À en croire son propos, les autorités gabonaises en ont conscience.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Jean Jacques dit :

    FMI,c’est mieux de faire vos propositions dans les vraies Républiques, pas dans les Républiques de bananes, le pays qui a chômage des diplômes sans emploi, une dette qui ne cesse d’augmenter se tape le luxe d’avoir 1 vice président de la transition 2 PMs,sans compter la liste des conseillers.

  2. Ngomboh ghedogha dit :

    Waoooh c’est chaud!!!!!!!!

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