Invoquant des risques budgétaires et de liquidité accrus, l’agence de notation Moody’s a dégradé la note souveraine du Gabon de Caa2 à Caa1, tout en saluant les efforts de transparence du gouvernement de la transition.

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L’agence Moody’s, qui évalue la capacité des pays à payer leurs dettes, a abaissé la note concernant la dette à long terme du Gabon, la faisant passer de Caa2 à Caa1, avec une perspective stable. Autrement dit, le pays est considéré comme ayant des difficultés à rembourser ses emprunts.

Pour expliquer cette situation, Moody’s indique que le gouvernement précédent a dépensé trop d’argent sans réellement le comptabiliser. Lorsque le nouveau gouvernement a pris le pouvoir en août 2023 après l’intervention militaire, il a découvert que les dépenses étaient bien plus élevées que ce qui était officiellement présenté. Le pays s’est donc retrouvé avec beaucoup de dettes cachées.

Il n’en reste pas moins que le nouveau gouvernement dépense également beaucoup d’argent pour répondre aux demandes de la population en termes d’investissements, de projets sociaux, d’augmentation des salaires des fonctionnaires, etc. Plus concrètement, il est question d’une hausse de 12% de la masse salariale publique, de nouveaux transferts, de subventions et une augmentation de 67% des investissements publics prévus au budget 2024.

Ces déficits et cette relance des dépenses, combinés aux efforts d’apurement des arriérés, devrait creuser les déficits à 3,6% du PIB cette année et 5,1% en 2025, contre 1,8% en 2023. La dette publique totale devrait ainsi atteindre près de 78% du PIB d’ici fin 2025. Ce qui indique, même si on n’y est pas encore, que le pays ne puisse plus rembourser ses dettes à l’avenir.

Moody’s reconnaît cependant que le nouveau gouvernement essaie d’être plus transparent sur les finances publiques. S’il continue dans cette voie, cela pourrait aider à mieux gérer le budget de l’État à long terme. Le pays doit faire attention à ne pas trop s’endetter sans pouvoir rembourser.

 
GR
 

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