Gabon : une émission de 122,5 milliards FCFA pour financer le Plan national de développement
Le Gabon procède ce mercredi 9 octobre 2024 à une émission de Bons et Obligations du Trésor d’une valeur totale de 122,5 milliards de francs CFA. Cette opération, réalisée sur le marché financier de la zone CEMAC, vise à soutenir les projets structurants du Plan national de développement pour la Transition (PNDT) et à apurer la dette publique.
Ce mercredi 9 octobre 2024, la Direction générale de la comptabilité publique et du Trésor de la République gabonaise, en partenariat avec les spécialistes en valeurs du Trésor, lance une importante opération de levée de fonds. À travers une émission de bons du Trésor assimilable (BTA) et d’Obligations du Trésor Assimilables (OTA), le gouvernement cherche à mobiliser 122,5 milliards de francs CFA (environ 205 millions de dollars) sur le marché financier sous-régional CEMAC. Les fonds récoltés serviront à financer les projets phares du Plan national de développement pour la Transition (PNDT) et à restructurer la dette publique via la titrisation de créances.
Les BTA proposés incluent des titres à 26 semaines (échéance au 11 avril 2025) et à 52 semaines (échéance au 10 octobre 2025), chacun pour un montant de 12,5 milliards FCFA. Quant aux OTA, elles offrent des maturités variées, allant de 3 à 10 ans, avec des taux d’intérêt annuels compris entre 5,50% et 8,25%. Par exemple, l’obligation à 10 ans, avec un rendement attractif de 8,25%, propose une valeur nominale unitaire de 10 000 FCFA, idéale pour les investisseurs à la recherche de placements à long terme.
Un contexte financier délicat
Malgré l’importance de cette nouvelle émission, le Gabon doit composer avec un climat d’incertitude économique et politique. Les récentes tentatives de mobilisation de fonds ont enregistré des résultats mitigés. L’emprunt obligataire lancé en mars 2024 à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC) n’a pas atteint les objectifs fixés, forçant le gouvernement à prolonger la période de souscription à deux reprises. L’opération du 18 septembre dernier n’a été souscrite qu’à hauteur de 69,6%, révélant ainsi une certaine réticence des investisseurs face aux titres gabonais.
Cette méfiance des marchés pourrait s’expliquer par l’instabilité économique régionale et les incertitudes politiques qui planent sur le pays. Néanmoins, le gouvernement persiste dans sa stratégie de financement pour concrétiser le PNDT, un programme ambitieux de 293 projets structurants étalé sur la période 2024-2026, nécessitant un investissement global de 4536 milliards FCFA.
Au-delà du financement de ces projets, cette nouvelle levée de fonds vise également à restructurer la dette publique gabonaise, dont une partie est liée à des créances moratoires. En recourant à la titrisation, le gouvernement espère alléger son fardeau financier tout en relançant des projets d’infrastructures essentiels pour le développement économique.
Un test pour la confiance des investisseurs
Malgré les précédents résultats mitigés, cette nouvelle émission de Bons et Obligations du Trésor revêt une importance cruciale pour le Gabon. Elle marque la volonté du gouvernement de persister dans l’utilisation du marché financier sous-régional comme levier de mobilisation des ressources nécessaires à son programme de développement. Elle offre également aux investisseurs, qu’ils soient institutionnels ou particuliers, des opportunités de placement intéressantes, notamment avec les obligations à long terme offrant des taux attractifs.
Toutefois, le succès de cette opération dépendra en grande partie de la confiance des investisseurs dans la stabilité économique et politique du pays. Si cette nouvelle émission parvient à attirer une large participation, elle pourrait envoyer un signal fort aux marchés, consolidant ainsi la crédibilité du Gabon sur la scène financière régionale.
Les souscriptions à ces titres dématérialisés sont ouvertes jusqu’au mercredi 9 octobre 2024. Pour les investisseurs, cette opération représente une occasion d’allier rentabilité et diversification de portefeuille, tout en soutenant le développement économique du pays.
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