Bien que participant à la création des richesses, le tissu industriel gabonais ne contribue encore que très peu à l’économie nationale, en raison notamment du difficile accès aux financements auquel ses acteurs sont confrontés. Le vice-premier ministre, Alexandre Barro Chambrier, croit que le forum ouvert ce jeudi est un début de solution au problème.

Le vice-premier ministre, Alexandre Barro Chambrier, le 21 mars 2024 à Libreville. © D.R.

 

En procédant au lancement officiel du Forum sur le financement des industries gabonaises ce jeudi 21 mars à Libreville, Alexandre Barro Chambrier a dit nourrir beaucoup d’espoir quant à l’initiative du ministère de l’Industrie dont l’objectif est de présenter aux participants les mécanismes de financement du secteur industriel par les représentants des partenaires au développement et des établissements bancaires et financiers. Le vice-premier ministre estime que cette rencontre prévue sur deux journées «offre aux gouvernants et aux opérateurs économiques, particulièrement aux industriels, l’opportunité de repenser la stratégie d’industrialisation de notre pays», au regard du peu d’impact que ce secteur a dans l’économie nationale. Ancien du Fonds monétaire international (FMI), il regrette le «caractère encore embryonnaire» du tissu industriel gabonais 63 ans après l’Indépendance du pays.

En 2024, «l’industrie ne représente que 10% de la création de la richesse nationale», renseigne le membre du gouvernement qui soutient pourtant que «l’industrie joue un rôle déterminant dans une économie, car c’est le principal lieu de développement des innovations et des gains de productivité». «En fait, relève-t-il, si nous pouvons transformer notre production de base localement et l’écouler sur les marchés régionaux et internationaux, alors notre pays pourra être compétitif sur le marché mondial des produits transformés et des services à haute valeur ajoutée.» Seulement, aujourd’hui encore, rappelle Alexandre Barro Chambrier, «notre pays enregistre une croissance économique fragile, dépendante des exportations de ses produits de rente».

Si le secteur industriel ne participe pas assez à la diversification de l’économie nationale, c’est parce que l’un des piliers du secteur, le financement, reste difficilement accessible, pointe le numéro 2 du gouvernement de la Transition. «Le financement de l’industrialisation demeure un problème pour nombre de pays d’Afrique et notamment pour notre pays. Le système bancaire et financier du pays reste lui aussi à développer, et sa contribution au financement de l’industrialisation et à la formation de son PIB est faible. La deuxième remarque, c’est qu’il accorde des crédits à court terme plutôt qu’à long terme, et l’accès à ces crédits est sujet à au dépôt de garantie de niveau prohibitif. Dans ces conditions, les financements disponibles pour les PME sont donc peu appropriés à l’accompagnement des projets d’industrialisation», analyse-t-il.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Nathan Dzime dit :

    D’accord avec vous Monsieur le Vice-premier Ministre. Cet état de fait est le constat que les gabonais font tous les jours, quand ils leur vient la mauvaise idée de devenir entrepreneur.
    L’origine de ce marasme vient de ce que le régime rétrograde qui a été déposé le 30-08-2023, n’a au grand jamais voulu voir des gabonais se passer de la politique pour s’enrichir sans devoir piller les caisses de l’Etat. De cette façon, on était sûr comme bon Bantou, que tout le monde devait aller faire des salamaleks à qui on sait, afin de respirer…et que personne ne trahira personne dans cette association de malfaisance.

    L’Etat a donc fonctionné depuis près de 60 ans, comme assassin de l’entreprenariat gabonais. Il a donc travaillé à tuer tout initiative dans ce sens, dans l’esprit des gabonais en incitant les etrangers à l’investissement. Voilà pourquoi nous nous accrochons mordicus à nos petits postes dans la Fonction publique, même dans le « Privé »…
    De plus, et pour renforcer cette politique, le Gabon n’a jamais cherché à assouplir les taux des crédits bancaires, en plus de n’accorder plus facilement les crédits que dans les futilités comme l’achat de voitures.
    Mais, par honnêteté intellectuelle, il faut aussi indexer le poids du Franc CFA qui rappelons-le, est imprimé, garanti et stocké par une puissance étrangère hors d’Afrique. Hors tout cela coûte en petsonnel, en matériel, en énergie et par voie de conséquence, en frais opposables…aussi quand cet argent nous parvient sous le soleil des tropiques, il est devenu trop lourd et les taux de remboursement des crédits s’envolent. Pour rappel, en France les taux avoisinent 2,9% pour les plus chers, tandis qu’au Gabon nous sommes en moyenne à 23% pour les banques les plus « gentilles ». Ajoutons à cela la corruption. Oui, les banquiers, qui font pourtant le travail pour lequel ils sont payés chaque mois, vont vous demander en sourdine, de 3 à 5% du montant du crédit sinon vous ne l’obtenez pas. Je sais bien de quoi je parle. En définitive ce crédit vous en coûtera en moyenne 30% de sa valeur. Pour faire simple, si vous demandez un credit d’un million, en ayant bien évalué vos besoins, vous n’en obtenez que sept cents mille. Monsieur le V-PM, que peut-on faire avec ça?

    Avec tout le respect dû, nous n’attendons pas de vous de proposer un constat des choses que tout le monde sait, cela s’appelle « enfoncer des portes ouvertes ». Nous attendons que vous nous proposiez des solutions sur les problématiques suivantes qui à mon sens, freinent l’industrie et l’entreprenariat en général au Gabon, à savoir:

    1- Comment alléger le poids du franc CFA sur les crédits, pour rabaisser les taux de remboursement conséquemment (une des pistes est l’abandon du CFA comme monnaie; l’autre un peu plus originale est la création d’une monnaie locale gérée localement, et convertible avec le Dollar US, mais utilisée uniquement dans les grands projets et autres dépenses de l’industries; le CFA restant pour les achats simples ou les credits de bien de consommation courante);

    2- Quel mécanisme mettre en place pour supporter les risques du crédit (une des pistes est la mise en place par un gouvernement de volontaires, d’une banque de l’investissement pour financer les TPE-PME-PMI avec allègements des conditions d’octroi des-dits crédits);

    3- Commer inciter les gabonais à investir dans les industries (une des solutions est de commencer à protéger les industries, des fonds-vautours, qui ne cherchent que des gains à courts et moyens termes, avec un investissement minimal voire inexistant comme le cas d’ Addax; et promouvoir des consortiums de gabonais mûs par le désir de prospérer dans ce secteur, et en ayant les capacités);

    4-Comment promouvoir l’investissement dans l’industrie dans l’esprit des gabonais (une des solutions est la mise en place d’une campagne de mise en lumière des gabonais créateurs d’industries; et la prpmotion des metiers de l’industrie dès le secondaire);

    5- Comment s’assurer que les crédits octroyés sont bien employés aux fins initiales (une des solutions est de créer une Commission au sein de la banque ci-dessus, chargée du suivi des dépenses et des décaissements durant les 5 premières années d’existence de la structure; on s’assure ainsi que les fonds alloués ne serviront pas à épouser la troisième femme ou à jouer au « boss » dans échoppes de la ville);

    6- Comment s’assurer d’une gestion éclairée des fonds octroyés (une des solutions est de mettre en place des formations obligatoires en gestion d’entreprises pour les dirigeants des structures créées);

    7- Comment profiter des expériences des pays AFRICAINS plus avancés dans le domaine(une des solution est de nouer des partenariats strategiques avec ces derniers pour la formation de nos entrepreneurs, en scellant avec eux, des consortiums d’entrepreneurs, puis mettre en sourdine le bruit fait sur des partenariats inutiles comme LA FRANCOPHONIE);

    8- Comment rendre nos industries compétitives (une des solutions réside dans la mise en place d’une politique d’incitation à l’exportation de produits industriels gabonais…par exemple par la création d’un fond d’aide à l’exportation au seul bénéfice des industriels gabonais… du moins dans les premiers 5 a années de production);

    9- Comment inciter le gabonais lamda à investir dans l’industrie en qualité d’actionnaire (une des solutions est la mise en place d’une politique incitative dans les banques en direction de leurs clients, pour l’achat d’actions dans les industries des gabonais; en plus de mettre en place une réduction des impôts taxes sur les fourtunes issues des industries)

    10- Comment mettre en place toutes ces mesures? Seule la volonté est maîtresse de nos actions. Il nous faut une équipe gouvernementale composée de volontaires qui se disent chaque jour, que nous ne disposons de rien d’autre que des industries pour faire notre prospérité. Il faut des Ministres de l’iIndustrie, des Finances, de la Prospective, des Comptes publics, du Pétrole, du Commerce, de l’Agriculture, pêche et élevage; qui travaillent en rang serré afin de nous livrer des solutions optimales sans considerations partisannes; car l’avenir de notre Nation en dépend.

    Patriotiquement Vôtre!

  2. Nathan Dzime dit :

    11- Comment réduire les charges sur l’importation des machines-outils industriels (une solution est la réduction voire l’annulatoon de la taxe à l’importation de ces machines, à l’exemple de ce qui a été mis en place pour les engins agricoles; l’autre est la créationde coopératives subventionnées pour l’omportation de ces machines couteuses).

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