Gabon : Un Plan stratégique d’investissement pour relancer le secteur de l’énergie

Face aux fréquents délestages qui affectent aussi bien la capitale Libreville que les autres villes du pays, le Gabon mise sur un Plan stratégique d’investissement dans le secteur de l’énergie. Un atelier tenu le 23 avril, sous la présidence du ministre de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, a permis de jeter les bases de ce programme couvrant la période 2025-2027. Objectif : répondre de manière concrète et durable à une crise énergétique devenue structurelle dans le pays où les besoins en financement sont estimés à plus de 3 000 milliards de francs CFA.

Instantané de la rencontre du 23 avril 2025. © D.R.
Libreville, Port-Gentil, Oyem, Tchibanga, etc., aucune ville gabonaise n’échappe aux coupures d’électricité. Une situation devenue critique tant ces délestages plombent le quotidien des ménages et freinent l’activité économique, mais à laquelle le Gabon veut répondre avec des solutions durables pour reprendre le contrôle de son secteur énergétique. Le 23 avril, le gouvernement a lancé les bases d’un Plan stratégique d’investissement dans l’énergie et l’eau, un programme triennal (2025-2027) destiné à combler le déficit. Les discussions ont réuni les principaux acteurs du secteur, ainsi que des partenaires au développement.
Selon les estimations, les besoins de financement dans le domaine énergétique s’élèvent à plus de 3 000 milliards de francs CFA. Présidant cet atelier de travail, le ministre de l’Énergie, Séraphin Akure-Davain, a insisté sur la nécessité d’un état des lieux exhaustif et sans complaisance, préalable à l’ordonnancement des investissements à engager. «Il est impératif dans la mise en place de ce programme de tenir compte de l’évolution démographique des populations et des ambitions légitimes des nouvelles autorités», a-t-il déclaré soulignant dans sa démarche, le rôle clé des partenaires techniques et financiers dans la réussite de ce plan.
L’État ne veut pas avancer seul
Notamment pour structurer la demande et calibrer les besoins selon les standards internationaux. Le plan stratégique s’étalera sur trois ans, avec des priorités clairement identifiées, a précisé Steeve Saurel Legnongo, l’administrateur provisoire de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG). «L’objectif sera de faire en sorte que tous les projets qui sont annoncés puissent véritablement voir le jour sans glissement pour qu’on puisse tenir les délais», a renchéri Aristide Ngari, le directeur de l’Énergie à la SEEG. Si de grands projets énergétiques sont en développement dans le pays dont le projet de Kinguele aval qui est en construction, le financement reste le nerf de la guerre.
«Seul, l’État gabonais ne pourra pas porter tous ces investissements. GPC offre la solution de pouvoir bénéficier de l’expertise d’autres partenaires techniques et financiers qui ont su tirer profit des investissements privés dans le secteur de l’énergie», a indiqué Philipe Junior Ossoucah, le directeur général Gabon Power Company (GPC). Le gouvernement mise donc sur les partenariats public-privé pour mobiliser rapidement les ressources nécessaires. Dans ce contexte, le rôle des bailleurs de fonds et partenaires techniques s’annonce crucial. Leur appui est attendu non seulement pour les financements, mais aussi pour l’ingénierie et le pilotage de projets structurants.

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