Contestant la légalité du décret portant désignation des participants au Dialogue national inclusif, la plateforme Vision 2025 avec désormais à sa tête Hervé Patrick Opiangah craint que les assises d’avril prochain soient déjà biaisées, car organisées, selon elle, pour servir les seuls intérêts des militaires au pouvoir et leurs soutiens. Elle menace de ne pas y participer.

Bonaventure Nzigou Manfoumbi, ex-président de Vision 2025, donnant lecture de la déclaration de la plateforme, le 30 mars 2024 à Libreville. © GabonReview

 

C’est couru d’avance. C’est du moins le sentiment de Vision 2025 exprimé ce samedi 30 mars à la faveur d’une déclaration à Libreville. Bien que louant l’initiative d’un dialogue national à la suite du coup d’État perpétré fin-août 2023 par les Forces armées gabonaises (FAG), la jeune plateforme désormais dirigée par Hervé Patrick Opiangah craint que cette concertation ne bénéficie réellement qu’aux mêmes militaires dont le nombre de participants est jugé bien trop important, alors que plusieurs leaders politiques ont été écartés. La présence remarquée des membres du gouvernement comme celle des cadres ministériels n’est pas plus rassurante. 

Hervé Patrick Opiangah, nouveau chef de file de la plateforme. © GabonReview

«Nous constatons avec désapprobation que ceux qui sont censés mettre en application [les résolutions du dialogue] deviennent juges et parties. Alors, quelle valeur allons-nous donner à cette concertation biaisée d’avance ?» s’interroge la plateforme, estimant que ces pourparlers sont en réalité organisés «pour la préservation des intérêts inavoués» du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) et «ses affidés».

S’agissant d’ailleurs du décret portant désignation des participants à ces assises, Vision 2025 le juge illégal. Rendu public à une heure tardive, le 26 mars dernier, ce texte, juge-t-elle, a été pris en «contradiction flagrante» de la loi relative aux partis politiques. Ce décret, regrette la plateforme, «aliène par son caractère clivant les principes démocratiques et de l’État de droit». «Nous regrettons le musèlement des partis politiques qui disposent pourtant d’un fonctionnement autonome, en vertu de la loi», a déclaré Bonaventure Nzigou Manfoumbi, ex-président de la structure composée de 30 partis politiques sur les 140 légalement reconnus au Gabon qui dit se réserver le droit de refuser toute participation à un «dialogue exclusif» comme celui qui est prévu dès la semaine prochaine.

 
GR
 

7 Commentaires

  1. Nathan Dzime dit :

    Ceux qui croient que les gabonais sont bêtes, sont en réalité plus stupides que le pied de l’âne.

    Supposons que moi, gabonais, je suis aussi stupide que le prétendait le pouvoir rétrograde de danseurs et de jouisseurs qui a été déposé le 30-08-2023. Mais si ces opportunistes de Vision 2025 étaient sérieux, pourquoi ont-ils attendu que:

    1- Leur porte étendard M.O soit remercié du gouvernement ?

    2- Que l’audit de la « Holding mafieuse » Delta Synergie soit lancé ? Quand nous savons tous que dans Delta Synergie, il y a S.G.S et que M. O a été, sinon est DG de cette société S.G.S… que chercherait-t-il à camoufler en faisant du bruit?

    3- Que M. O eût accordé des contracts avec la Comilog au bénéfice de sa société (ce qui aurait constitué la véritable raison de son eviction du gouvernement)

    4- Que nous soyons à un jour ouvré du Dialogue national, si ce n’est pour faire du « bruit »?

    En somme, le « bruit » que l' »autre » avait demandé a bien commencé. Au moins, les gabonais savent maintenant qu’elle est la figure pensante de ce bruit, grabuge.

    Une sagesse africaine en direction du PCTRI: quand on tue une vipère dans la brousse, il faut lui couper la tête et l’enterrer profondément immédiatement; puis il faut lui briser sa colonne vertébrale.

    Vous vous êtes attaqué à l’Hydre à 7 têtes DELTA SYNERGIE, soyez prêt, mais surtout reposez-vous sur le peuple gabonais, car lui seul peut constituer votre vrai rempart. Tout ceci n’est que le début.

    Patriotiquement Vôtre!

    • Gayo dit :

      Bassé et ce SGS une entreprise où Opiangah et les Bongo se sont enrichis en esclavagisant les gabonais. Des salaires misérables sur les individus avec presque 0 investissement sur eux. Il ont tout fait pour que SGS n’ai pas de concurrence. Ces gens cupides et méchant ce sont vraiment enrichi sur la misère du peuple.

    • Gayo dit :

      Des voyous! Pourtant ils se liguent contre la transition pour se liguer derrière un milliardaires véreux, pièces maitresse de la confiscation de notre économie par Delta Synergie et esclavagiste des entreprises au monopole illicite comme SGS.

  2. Rembourakinda dit :

    Au Gabon, on n’organise pas une élection pour la perdre. Tous les gabonais sont des pdgistes, même à l’insu de leur plein gré. Ceux qui ne le sont pas, dénoncent systématiquement les combinés de ce parti démon, et refusent de se faire corrompre. Oligui est le bon petit des Bongo, il appliqué la méthode de son mentor, cad qu’il des gens fidèles aux postes stratégiques, il corrompt le maximum d’opposants, selon l’adage:qui n’est pas avec moi est contre moi. Omar Bongo à gouverné le pays pendant 42 ans sans jamais avoir gagné une élection. Oligui N. veut rester en place, donc il place ses sbires. Rien de nouveau sous le soleil. 5 milliards pour quoi faire ? Au Gabon nous sommes tous naïfs, nous aimons l’argent facile, les femmes et le kongossa. Patriotisme zéro. Nous avons vendu notre pays, pauvre Gabon. Des activistes sont devenus kounabelistes ctri, sans blagues !! Donc Vision 2025,vous avez raison, même si je n’aime pas HPO.

    • Gayo dit :

      Pour vous l’alternative à Oligui c’est un homme aussi cupide et pourri qu’Opiangah? Il sera dans très bientôt neutralisé. Il se prend pour ce qu’il n’est pas. Des partis gazelles corrompus et instrumentalisés.

  3. Gayo dit :

    Combien de milliards Opiangah, jadis soutien inconditionnel du régime d’Ali Bongo qui nous a martyrisé a donné aux dirigeants de ces partis gazelles? Voila Oligui qui a voulu donner le même poids au partis avec une assise populaire et les partis qui ne représentent que le ventre de leurs leaders. Il n’y a que quatre parti qui méritent qu’on leur accorde l’attention: Le PDG bien que son assise entretenue par la corruption n’était que fictive, l’UN, le RPM, les démocrates. On peut ajouter d’autres partis sans assise politique mais dont les leaders se distinguent par leur contribution régulière au débat et leurs alliances: PLC et Réagir par exemple. Si il doit avoir un opposant contre le CTRI, ca ne doit pas être Opiangah qui doit être neutralisé rapidement. Il n’a aucune leçon à donner aux gabonais pas lui, le grand complice de Delta Synergie qui a pris en otage le secteur du gardiennage où il n’y a aucune concurrence contre SGS parce que les Bongo et Opiangah ont tout verrouillé.

  4. Gayo dit :

    Ces partis gazelles sans assise, leur participations comme leur non participation est un non évènement. Avec les partis qui n’existent que de nom, il faudra légiférer pour trouver un moyen de faire du ménage. Interdire les partis sera peut-être anticonstitutionnel, mais au moins on peut empêcher les partis qui ont eu moins de 200 élus sur les dix dernières années de recevoir les subventions du contribuable et de revendiquer une quelconque représentation dans les discussions avec le gouvernement. C’est pour éviter le chantage par des partis qui n’existe que de nom et que le peuple ne connait même pas. Combien de gabonais connaissent le parti de Manfoumbi?

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