Libreville accueille du 3 au 5 mars 2025 un atelier scientifique organisé par l’initiative One Forest Vision (OFVi). Experts gabonais et français y discutent des enjeux de conservation de la faune et des forêts du bassin du Congo. Objectif : renforcer les connaissances scientifiques, former une nouvelle génération de chercheurs et développer des stratégies durables, notamment à travers la valorisation des services écosystémiques.

Le Pr Alfred Ngomanda, commissaire général du Cenarest (micro) introduisant les travaux, le 3 mars 2025. © GaboReview

 

Le Gabon, avec ses 88 % de couverture forestière, joue un rôle clé dans la conservation de la biodiversité en Afrique centrale. Afin de poursuivre les engagements pris lors du One Forest Summit, l’initiative One Forest Vision (OFVi) organise un atelier scientifique du 3 au 5 mars 2025 à Libreville. Cet événement rassemble une trentaine d’experts gabonais et français, dont des scientifiques, des gestionnaires d’aires protégées et des partenaires institutionnels. L’objectif est de renforcer les connaissances sur la faune gabonaise et de développer des stratégies de gestion durable.

«Comment notre biodiversité animale, qui est contenue dans nos forêts, peut-elle être également un élément fondamental pour la gestion durable et le développement économique ? C’est l’atelier que nous organisons aujourd’hui. Nous allons regrouper des chercheurs français et européens et des chercheurs gabonais pour discuter sur les sujets qui feront l’objet d’études prochaines et qui vont faire l’objet de formations doctorales pour les jeunes Gabonais», a expliqué le Pr Alfred Ngomanda, commissaire général du Cenarest.

Pendant trois jours, les discussions porteront sur plusieurs thématiques essentielles : l’évaluation et le suivi de la biodiversité animale, la coexistence homme-faune, les services écosystémiques, la santé et les zoonoses, le renforcement des capacités ainsi que la gestion et la valorisation des données nationales. Le Pr Ngomanda souligne également l’importance de la monétisation des services écosystémiques : «Les forêts du bassin du Congo, c’est un vrai puits de carbone et nous avons à solliciter des pays qui émettent le plus de CO₂ le paiement de ces services que nos forêts rendent. Mais pour faire ces paiements de services, il faut avoir la donnée scientifique et donc le travail que nous faisons, c’est de mettre à disposition cette donnée scientifique pour que les pays qui sont des grands émetteurs de CO₂ puissent acheter ces crédits».

À long terme, cet atelier vise des objectifs précis, notamment la formation des chercheurs gabonais. «Pour nous, la perspective fondamentale de ce projet, c’est d’abord la formation. On veut renforcer nos capacités en ressources humaines parce que dans notre pays, nous n’avons pas assez de chercheurs qui soient capables de fournir de l’information de qualité et qui soient capables de la traduire en innovation», a fait savoir le commissaire général du Cenarest.

L’appui de l’ANPN dans la protection de la biodiversité

Vue de la salle et des participants. © GabonReview

L’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) participe également à cet atelier scientifique afin de faire ressortir son rôle dans la protection de la biodiversité locale. «Lorsque les chercheurs vont dans les parcs, ils vont avec un objectif précis qui est celui de travailler sur la question de recherche précise. Les données qui sont collectées sont contrôlées par les experts thématiques, notamment qui sont à l’ANPN», explique Stephan Ntie, conseiller scientifique à l’ANPN.

L’agence joue un rôle central dans la gestion des conflits homme-faune, en suivant les espèces concernées et en apportant des réponses adaptées. «L’ANPN se charge de pouvoir suivre les espèces qui sont incriminées en guillemets et de pouvoir permettre d’apporter la réponse la plus informée possible». Actuellement, l’ANPN gère 35 aires protégées, dont 13 parcs nationaux, 6 sites Ramsar et 11 réserves aquatiques.

Cette rencontre, qui prendra fin le 5 mars 2025, doit permettre de définir des stratégies concrètes afin que le Gabon puisse pleinement tirer parti de son potentiel environnemental tout en assurant la conservation durable de sa biodiversité.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. KIEM dit :

    Mon fils est chercheur dans la conservation de la biodiversité à KEW GARDEN et à l’Université de Cambridge depuis 2018, il vient d’être désigné chef de projet pour un programme sur le bassin du Congo

  2. KIEM dit :

    Un article de France info ce matin :
    Une étude évalue à 7000 le nombre d’espèces de plantes restant à découvrir. Des espèces certes inconnues mais qu’il faut pourtant protéger, estiment les chercheurs à l’origine de cette étude.

    D’après une étude, 7 000 espèces de la flore terrestre seraient encore inconnues. Comparées aux quelque 342 000 espèces qui ont déjà été répertoriées, cela fait autour de 2% des plantes au monde que nous n’avons encore jamais vues, mais qui poussent, là, quelque part. C’est ce qu’a conclu cette équipe de chercheurs menée par le Britannique Ian Ondo, qui fait partie du Centre mondial de surveillance de la conservation du Programme des Nations unies pour l’environnement.

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