Gabon-Tunisie : Pierre Ntsiet N’golo accrédité, son jeune compatriote injustement incarcéré

Si le nouvel ambassadeur du Gabon en Tunisie a remis, lundi 27 janvier à Tunis, une copie figurée de ses lettres de créances au chef de la diplomatie tunisienne, sa rencontre avec Mohamed Ali Nafti a eu lieu dans un contexte particulier avec l’arrestation puis l’incarcération d’un étudiant gabonais dans le pays depuis une douzaine de jours pour des raisons trouble.

Le nouvel ambassadeur du Gabon, Pierre Ntsiet N’golo, et le ministre des Affaires étrangères de la Tunisie Mohamed Ali Nafti, le 27 janvier 2025 à Tunis. © D.R.

Lundi 27 janvier à Tunis, Pierre Ntsiet N’golo, le nouvel ambassadeur du Gabon en Tunisie, a remis une copie figurée de ses lettres de créance à Mohamed Ali Nafti, le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger. Selon un communiqué du département des Affaires étrangères, au cours de leur rencontre, les deux hommes ont exprimé la volonté commune de renforcer les relations de coopération bilatérale dans différents domaines, à l’instar de l’économie, de l’enseignement supérieur et du commerce. Ils ont notamment convenu de réfléchir à la mise en place d’un cadre de travail permettant d’y parvenir. Le but étant d’«insuffler une nouvelle dynamique aux relations de coopération entre les deux pays, afin de répondre aux aspirations des deux peuples frères», rapporte la presse tunisienne.

Une ombre au tableau

Si les ambitions du patron de la diplomatie tunisienne et du diplomate gabonais sont louables, celles-ci se heurtent toutefois à une actualité pour le moins triste avec la détention depuis près de deux semaines d’un Gabonais à Tunis. Révélée par le quotidien L’union ce mardi 28 janvier, l’affaire a sans doute été abordée par les deux personnalités au cours de leur entretien au siège du ministère des Affaires étrangères. Mais les canaux de communication officielle du département dirigé par Mohamed Ali Nafti n’en disent rien.

Le jeune compatriote, MKAD, étudiant en Master et âgé de 24 ans, a été interpellé le 15 janvier dernier par des policiers alors qu’il se trouvait en compagnie de deux jeunes femmes, vraisemblablement des prostituées déjà fichées par la police. Ses parents assurent qu’il n’en savait rien. Ce qui ne l’a pas empêché d’être présenté au juge et de se voir jeter en prison. Depuis, le jeune homme ne bénéficierait d’aucune défense.

Ses proches racontent en effet que l’avocat commis à sa défense par le chancelier est jusqu’à lors injoignable. Deux premiers avocats avaient déjà été contactés pour cette affaire, dont un avait déjà touché de l’argent. Aujourd’hui, les parents de MKAD souhaitent l’intervention des autorités gabonaises.