Gabon : «Soldat têtu», Karine Arissani débarquée de l’ARTF

Karine Cécilia Arissani a été débarquée de son poste de secrétaire exécutif de l’Agence de régulation des transports ferroviaire (ARTF) à l’issue Conseil des ministres tenu le 8 mai. Remplacée par Prosper Ekomesse Nguema, la figure de proue du mouvement politique «Soldats têtus» soutenant Ali Bongo devient conseiller du ministre de la Culture et des Arts.

Karine Arissani, « Ultra » d’Ali Bongo. © D.R.

L’Agence de régulation des transports ferroviaire (ARTF) a un nouveau secrétaire exécutif. Karine Arissani a été démise de ce poste à l’issue du Conseil des ministres tenu le 8 mai à Libreville sous la présidence d’Ali Bongo. Remplacée par Prosper Ekomesse Nguema, le vibrante dame a été reléguée au rang de simple conseiller du ministre de la Culture et des Arts, Michel Menga M’Essonne. Hors de tout principe de plan de carrière, elle descend ainsi en grade.

Originaire du Haut-Ogooué, Karine Cécilia Arissani est l’un des soutiens inconditionnels d’Ali Bongo. Connue pour ses sorties parfois tonitruantes sur le terrain et les réseaux sociaux, l’ex-secrétaire exécutive de l’ARTF où elle a été nommée en juillet 2019, est la figure de proue d’un mouvement politique dénommé «Soldats têtus» s’étant donné pour mission de défendre bec et oncles Ali Bongo contre les attaques de ses détracteurs, mais aussi mobiliser des aficionados sur le terrain.

Karine Arissani a été à l’origine de la suspension, le 30 avril dernier, du journal en ligne Gabon Media Time. Ayant jugé insultant, diffamatoire, répugnant et mensonger à son encontre un article publié par le journal, la « Soldate têtue » avait saisi la Haute autorité de la communication (Hac). Ce qui a récemment débouché sur une suspension du journal pour une durée de trois mois.

Le 4 mai dernier, elle était à la gare d’Owendo en vue de superviser l’acheminement de l’aide alimentaire (280 tonnes) envoyée aux couches sociales vulnérables du Haut-Ogooué et de l’Ogooué-Lolo par le Coordinateur général des affaires présidentielles, Noureddin Bongo Valentin.

Moquée ou défendue, la descente du piédestal administratif de cette « Ultra » d’Ali Bongo a suscité une vive controverse sur les réseaux sociaux, certains évoquant une guerre de clans dans les cercles du pouvoir, d’autres l’ingratitude du régime envers ceux qui s’engagent corps et âme pour lui.