Au Gabon où une bonne partie de l’opinion s’interroge sur ce qu’il s’est passé avec le Parti démocratique gabonais (PDG) qui s’est remis en scène sans avoir été rappelé à l’ordre après les recommandations que le Dialogue national inclusif (DNI), le conseiller spécial en charge du département Communication du président de la République a estimé, le 16 octobre, que le peuple ne s’est pas exprimé sur cette question. «Si tant est que le PDG est impopulaire, on le verra dans les urnes», a lâché Télesphore Obame Ngomo.

Télesphore Obame Ngomo s’exprimant, le 16 octobre 2024. © Com. présidentielle

 

Que s’est-il passé avec le Parti démocratique gabonais (PDG) ? Depuis la rentrée politique de l’ex-parti au pouvoir, une bonne partie de l’opinion s’interroge, tant le PDG s’est remis en scène sans avoir été rappelé à l’ordre alors que le Dialogue national inclusif (DNI) qui s’était prononcé pour l’ouverture d’enquêtes sur les agissements de ses dirigeants anciens et actuels, avait tout aussi recommandé sa suspension pour une période de trois ans.

Fallait-il nécessairement ce rappel à l’ordre ? «Lorsqu’il y a eu le Dialogue national inclusif, il y a eu des recommandations. Ce n’était pas des décisions», a répondu le 16 octobre, le conseiller spécial du président de la République en charge du département Communication.

«Plus précisément 38 000. Vous vous doutez bien que lorsqu’il a fallu rédiger la Constitution et d’autres textes qui peuvent accompagner l’esprit de la Constitution, les 38 000 n’ont pas été retenues», a poursuivi Télesphore Obame Ngomo. «La suspension du PDG n’a pas été retenue», a-t-il soutenu.

Lors de cette rentrée politique, Paul Biyoghe Mba affirmait que le PDG doit être disposé à apporter son soutien responsable au président du CTRI et au CTRI tout entier dès lors que les intérêts globaux de ce parti «sont garantis comme cela est bien perceptible actuellement», laissant croire que Brice Clotaire Oligui Nguema et le CTRI ont joué un rôle majeur dans la reprise des activités du PDG.

Éviter une faute devant l’histoire

Le directoire du PDG en liesse le 12 octobre 2024. © GabonReview

Mais le conseiller spécial affirme, faisant tout aussi allusion au «Oui» du PDG au référendum, «ce n’est pas le CTRI ou le président de la Transition qui a sollicité le soutien de ce parti politique. Ils se sont librement exprimés comme bien d’autres ont choisi de soutenir le Non». «À partir de là que voulez-vous qu’on dise si ce n’est de respecter la liberté des uns et des autres ?» a-t-il interrogé estimant que la meilleure manière de faire le procès du PDG ou d’appeler à sa fin, c’est sur le terrain. «C’est le peuple qui va déterminer», a-t-il dit. Dans sa démarche, il rappelle que lorsque l’Union nationale (UN) avait été dissoute des voix qui croyaient en la démocratie et en la liberté d’expression avaient fustigé ce caractère dictatorial de dissoudre un parti politique.

Pour lui, il ne revient donc pas aux dirigeants actuels de reprendre les mêmes travers dénoncés autrefois. «Cela me paraît être une erreur, une faute devant l’histoire. Laissons à chaque fois le peuple juger», a-t-il déclaré. «Si on considère que le PDG est faible, le PDG ne vaut rien, alors c’est sur le terrain que nous devons observer la démonstration de la faiblesse ou la petitesse du PDG», a-t-il enchaîné.  «Si tant est que le PDG est impopulaire, on le verra dans les urnes. Laissons le peuple décider. Considérons que la question du PDG seul le peuple décidera dans les urnes», a conclu Télesphore Obame Ngomo.

 
GR
 

6 Commentaires

  1. prince dit :

    Mr la n’est pas la question que le Pdg soit populaire pour pas le problème est que ce parti c’est rendu coupable de haute trahison en se maintenant au pouvoir par la tricherie aux élections vous même au CTRI vous avez justifier votre faux coup d’état par la proclamation des résultats tronquées a la dernière présidentielle , en plus des détournements massifs la mauvaise gestion , le pdg doit tout simplement disparaitre , bien sur il est revenu grâce a sa branche militaire qui lui a permis de retrouver le pouvoir perdu dans les urnes en 2023

  2. Gayo dit :

    Le conseiller d’Oligui, franc-maçon, soutient le PDG et Mborantsuo malgré les torts qu’ils ont causés. Le PDG et Mborantsuo, responsables de l’imposition d’un président incapable de gouverner, de la promotion et de la validation du bulletin inique, et de l’organisation répétée d’élections aux résultats falsifiés, semblent échapper à toute conséquence. Par ailleurs, Télésphore s’attaque aux leaders de la société civile et de l’ancienne opposition, luttant pour restaurer un ordre ancien qui permettait à des frères maçons avides et opportunistes de s’accaparer le pays pour des intérêts occultes et égoïstes, tout en appauvrissant la majorité de la population. Le PDG, en effet, garantit mieux les intérêts des « frères de lumière ». Peut-être espère-t-il également une nouvelle dépénalisation de certains actes dépravés dont il a la connaissance.

  3. Gayo dit :

    Pour ainsi dire ce dialogue Oligui l’a organisé pour mieux narguer les gabonais avec son PDG et non pas pour écouter le peuple en vu de mener le changement qu’ils souhaitent et leur rendre justice contre 56 ans d’une gouvernance criminelle.

  4. Hermann O. dit :

    Voila ce qui advient quand on devient laudateur zélé. Donc les résultats (les vrais!!!) des élections d’aout 2023, avec le bulletin inique, les contributions des gabonais au DNI et les recommandations qui en sont issues, et plus trivialement les manifestations spontanées de joie au matin du 30 Aout 2023 ne sont pas, conjugués, des éléments suffisants pour apprécier l’aversion d’une partie majoritaire du peuple pour le PDG? Je trouve votre argumentaire très léger.

  5. Gayo dit :

    La suspension du PDG n’a pas été retenue. Et pourant c’est dans le rapport. Vraiment Oligui c’est ce que tu as envoyé Obame Ngomo dire cela aux gabonais? Les narguer, ou il représente la voix du PDG? Il vient non pas parler en toute neutralité comme représentant le président mais comme représentant le PDG dont il est membre.

    Voila ce que ca donne lorsque on se choisit une girouette sans conviction qui a fait plusieurs va et vient entre opposition et bongoisme.

  6. Gayo dit :

    Telesphore Obame Ngomo considère-t-il que l’interdiction du parti nazi ou des SS constitue une atteinte à la démocratie? Ce n’est pas le fait que le PDG soit un parti politique qui pose problème, mais qu’il ait commis divers crimes et délits contre la nation et son peuple. À l’inverse, l’UN a été interdit pour des raisons fallacieuses, sans jamais avoir dirigé le pays ni commis de crimes contre la nation.

    La démocratie ne permet pas à un parti au pouvoir de faire n’importe quoi et de trahir le peuple et la nation.

    De plus, le PDG a été une institution étatique. Comment a-t-on pu transformer une institution publique en une organisation partisane sans se rendre compte que cela fausse le jeu démocratique dès le départ? Les salaires des Gabonais ont été prélevés à la source pour financer le PDG, une pratique jamais appliquée à d’autres partis. Bien que ce financement ne soit plus en vigueur, la loi qui l’autorisait figure encore dans le code du travail gabonais, démontrant ainsi que le PDG reste une institution d’État. Pour se conformer pleinement à une démocratie multipartite, le PDG devrait être dissous et ne pas s’ériger en organe partisan, comme si un groupe usurpait une part de la souveraineté nationale.

    Si le CTRI manque d’argument pour justifier la dissolution du PDG, je lui en donne. Une institution de l’état ne peut pas être transformé en organisation partisane en totale violation de l’esprit de la démocratie qui stipule un traitement équitable de l’état pour tous les parties.

    Une démocratie où le PDG est un parti qui concoure contre les autres, c’est comme si l’état avait insidieusement pipés les dés de notre démocratie depuis le départ. Il faut rééquilibrer le jeu démocratique.

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