Lors de l’audience de rentrée solennelle de la Cour constitutionnelle, sa présidente avait invité les partis politiques à former leurs militants et à se concerter pour éviter les dissensions avant les prochaines échéances électorales. Un discours que n’a visiblement pas apprécié le président du Parti social-démocrate (PSD) qui, lors d’une sortie le 11 avril, a estimé que la Cour constitutionnelle se moque des partis politiques.

Pierre-Claver Maganga Moussavou s’exprimant le 11 avril. © Capture d’écran/Gabonreview

 

Le 11 avril, Pierre-Claver Maganga Moussavou, le président du Parti social-démocrate (PSD), s’est exprimé devant la presse. Si d’entrée il a évoqué la question des consultations nationales en dénonçant des rencontres «déjà pipées», il a surtout accusé la Cour constitutionnelle de se moquer des partis politiques. «Au bout du parcours de la Cour constitutionnelle, je peux dire qu’elle n’a pas toujours joué son rôle», a déclaré le président du PSD.

Lors de l’audience de rentrée solennelle de la Cour constitutionnelle, sa présidente avait invité les partis politiques à former leurs militants et à se concerter pour éviter les dissensions avant les prochaines échéances électorales. Une adresse pas au goût de Pierre-Claver Maganga Moussavou.

Pour lui, une concertation suppose que les résolutions qui en sortiront seront appliquées à la lettre, or ce n’est pas toujours le cas au Gabon. «Quel crédit accorder à cette Cour quand ce que nous arrêtons n’est pas appliqué ?», s’est-il interrogé. «Lorsque la Cour nous demande de nous concerter avant toute échéance, elle se moque de nous les partis politiques» a-t-il poursuivi, estimant que le Conseil national de la démocratie (CND) est le lieu indiqué pour cette concertation permanente. «Mais lorsque le CND se concerte, que fait la Cour pour l’application de ces mesures ?», a-t-il interrogé la Cour sur le travail du CND par rapport à la transparence électorale.

«Et quand elle vient pour se dédouaner, à nous faire des leçons, à nous demander de nous concerter, elle se moque des partis politiques», a insisté Pierre-Claver Maganga Moussavou qui dénie par ailleurs à la Cour, le rôle de recenseur. «Nous l’avons subi jusque-là, mais nous disons qu’à un moment donné les éléments de la Cour devront rendre compte devant l’histoire sur ce qui a été fait dans ce domaine», a-t-il déclaré. Selon lui, depuis que la Cour s’occupe du recensement de la population, l’opinion n’accorde plus du crédit aux chiffres. «Aujourd’hui on est à 2,2millions demain on sera à 2,5millions puis à 5 millions sans que véritablement on ait pu recenser la population», a-t-il dit.

«De la même manière dont on donne l’argent à la Cour pour aller recenser les populations comme s’il n’y avait plus de ministère de l’Économie en charge du recensement de la population, de la même manière on lui donne l’argent pour indiquer aux partis politiques ce qu’il y a à faire comme s’il n’y avait plus de ministère de l’Intérieur et pendant ce temps, la Cour sait que le gouvernement viole la loi, les partis politiques n’ont pas d’argent même ceux qui en ont droit depuis 6 ans», a-t-il commenté.

 
GR
 

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