Après son «protégé» Francky Meba Ondo, François Ndong Obiang va-t-il lâcher le parti Réagir ? La question taraude bien d’esprits au Gabon où, le 19 octobre Réagir s’est officiellement réorganisé avec à la clé, l’installation de ses nouveaux responsables en l’absence de François Ndong Obiang qui dans l’après-midi du 19 octobre, faisait une déclaration sans ses frères d’arme de Réagir réunis en matinée à leur siège. Entre les propos du président par intérim de Réagir en matinée et ceux de François Ndong Obiang en après-midi, il ne fait l’ombre d’aucun doute que ce parti navigue en eau trouble.

François Ndong Obiang va-t-il lâcher Réagir ? © D.R.

 

Que se passe-t-il au parti Réagir (Réappropriation du Gabon, de son indépendance, pour sa reconstruction) ? Le 19 octobre, un an après le passage de témoin entre son président et le président par intérim, ce parti a officiellement installé des nouveaux responsables en l’absence remarquée de son président François Ndong Obiang, mis au banc par l’article 16 des statuts de Réagir qui crée l’incompatibilité de sa nouvelle fonction dans le bureau du Parlement et celle de son parti. Une réorganisation, a indiqué son président par intérim Guy Roger Aurat Reteno, motivée par la nécessité de combler les vides laissés par la démission et les indisponibilités de certains membres de ses organes centraux.

Des contradictions mal digérées

Mais à Réagir, des voix dissonantes retentiraient de plus en plus au point de faire planer le spectre d’une scission imminente. Estimant que ceux qui quittent ce parti y avaient adhéré par opportunisme et pour le détruire, Guy Roger Aurat Reteno s’exprimant le 19 octobre en matinée, a semblé regretter l’atmosphère qui prévaut au sein de la structure politique où certains vivraient mal les contradictions. «Pour certains, le fait d’être en contradiction veut dire qu’on est en conflit», a-t-il déclaré. «Certains vont dans les médias, démissionnent avec fracas, inventent des ennemis dans le parti alors qu’il est tout  fait normal que nous soyons en contradiction mais que la raison, le sens de la mesure et l’objectif de préserver le parti avec ses valeurs aient la priorité», a-t-il ajouté.

«A Réagir nous prônons le principe du débat contradictoire au sein de nos organes», a soutenu le président par intérim convaincu que cela participe de la démocratie, permet de comprendre le bienfondé de qui a tort, qui a raison et de se plier à la majorité qui a raison. «Mais lorsqu’on est minoritaire et qu’on ne l’accepte pas, ça veut dire qu’on n’est plus en phase avec l’idéologie du parti», a-t-il ajouté. Alors que d’aucuns appréhendent de nouvelles démissions voire l’installation d’un bicéphalisme comme ce fut le cas avec d’autres partis politiques, il assure qu’il n’y aura pas de bicéphalisme au sein de Réagir. «Il n’y a pas tant que ça, de malaise», a-t-il relativisé.

Que dira François Ndong Obiang ?

Pour lui, Réagir a su susciter une confiance aux hommes politiques, après que le Gabon ait vécu pendant 14 ans, une expérience pernicieuse de désespoir, déclin et d’expropriation des gabonais. Un point sur lequel est bien d’accord François Ndong Obiang qui dans l’après-midi du 19 octobre, animait pour sa part une rencontre politique en l’absence de ses frères d’arme de Réagir réunis en matinée au siège de Réagir. Un autre signe du malaise qui prévaut ? François Ndong Obiang qui était plutôt entouré du démissionnaire Francky Meba Ondo, des démissionnaires de l’ex-parti au pouvoir et autres acteurs politiques du 2e arrondissement de la commune de Libreville, a revendiqué son titre de président de Réagir depuis sa création.

Ce, soulignant qu’il a également été porté à la tête de la plateforme Alternance 2023 prenant avec ses frères d’arme des risques énormes en travaillant sans relâche pour préparer le terrain à la Transition au Gabon. «Vais-je participer à la préparation d’une sauce et cracher dessus juste après ?», a-t-il interrogé. «Je suis un acteur et partenaire de la Transition en cours dans notre pays aux côtés du CTRI et du gouvernement», a-t-il ajouté. Face aux interprétations sur son silence, François Ndong Obiang dit être resté le même, animé par la volonté de servir son peuple et d’œuvrer pour la paix et la prospérité du Gabon.

«C’est le sens de mon engagement politique qui guidera par ailleurs les décisions futures que je partagerai avec vous dans un avenir proche», a-t-il déclaré laissant plus d’un dubitatif.

 
GR
 

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