Dénoncer un dysfonctionnement de la chose publique peut-il mener en prison ? Overmax Novelas, jeune lanceur d’alerte, a été interpellé après avoir révélé une coupure d’électricité au CHUL, mettant en danger des vies. Pendant que les autorités s’acharnent sur lui, les témoignages s’accumulent : ces coupures seraient fréquentes et mortelles. Pourquoi réprimer ceux qui alertent plutôt que de régler le problème ?

Overmax Novelas dans sa vidéo au CHUL, le 2 février 2025. © GabonReview (Capture d’écran)

 

L’iarrestation d’Overmax Novelas, interpellé par la Direction générale des recherches (DGR) après avoir dénoncé une coupure d’électricité au Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL), est symptomatique d’une dérive répressive inquiétante. L’alerte de son interpellation par la gendarmerie a d’abord été lancée par le député de la Transition, Geoffroy Foumboula Libeka, avant d’être reprise par de nombreuses autres personnes, dont des journalistes. La question est récurrente sur les réseaux sociaux : faut-il désormais se taire face aux défaillances du système de santé par crainte de représailles ?

Selon des sources bien informée de l’affaire dont une source du Parlement de la transition, le vidéaste amateur a été l’objet d’une plainte qui «aurait été initiée» par la direction du CHUL. Celle-ci étant cornaquée par un militaire, le Pr Béatrice Yvette Nguema Edzang, l’interpellation n’aurait-elle pas été que plus facilitée ?

Les faits sont pourtant clairs : une panne a bel et bien plongé une partie de l’hôpital dans le noir, le 2 février, affectant notamment les services des urgences, de réanimation et d’hospitalisation. Lors d’une décente de GabonReview sur le terrain le lendemain, des témoins, infirmiers, médecins, usagers habituels ayant requis l’anonymat, confirment que ces coupures entraînent assez souvent des décès. «Il y a des gens qui décèdent, ceux qui sont sous machine-branchée. À chaque fois qu’on coupe le courant, il y en a toujours un ou deux». L’alerte lancée par le jeune homme était donc légitime.

Pourquoi, alors, en faire une affaire d’État ? Loin de chercher à résoudre le problème, les autorités ont préféré s’en prendre au messager. Pire, elles ont attendu que l’affaire prenne de l’ampleur pour se rendre sur place. Dans un geste plus politique que pragmatique, en effet, le ministre de la Santé et celui de l’Énergie se sont rendus au CHUL  le lendemain de la dénonciation du surnommé Overmax Novela.

Le message est en tout cas clair : dénoncer, c’est risquer la prison, du moins être inquiété par les forces de l’ordre. Un dangereux précédent qui laisse planer une menace sur la liberté d’expression. Pendant ce temps, les patients vont sans doute continuer de mourir dans l’ombre d’un silence imposé.

Aux dernières nouvelles glanées sur la toile et difficiles à vérifier, Overmax Novelas serait sorti de la DGR et libre de tout mouvement. Y compris celui de continuer à lancer des alertes au public ?

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Jean Jacques dit :

    Mandela n’a pas gagné le prix Nobel pour rien,il a montré aux tyrants quand ils ont le petit pouvoir,le negre abruti même la mort la personne pense vivre 1000 ans.Mandela a fait 5 ans 1 seul,mandat il a transformé son pays. A une vraie, Mandat pouvait rester longtemps au pouvoir, mais il a laissé le pouvoir. Mandat n-a jamais kidnapper ,sesquester et torturer ses citoyens.

  2. Dieudonné MOULENGUE dit :

    La fin de votre article nous interpelle tous. Sa libération est-elle réelle ou fantaisiste ou encore complaisante?
    Nous pensons que les citoyens que nous sommes avons le droit d’alerter et d’interpeller les autorités compétentes lorsque les choses ne fonctionnent pas normalement afin de trouver des solutions adéquates aux problèmes posés.
    Le mutisme ne peut pas nous conduire vers l’excellence voire l’émergence tant voulue.

  3. Yann Levy Boussougou-Bouassa dit :

    D’accord. Mais la stèle, elle, est bien réelle. Cela ne vous suffit pas ?

    cordialement

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