Gabon : Produits de l’Ista, les compétences gabonaises mal exploitées
De 2012 à 2023, c’est-à-dire en 12 ans, l’Institut sous-régional multisectoriel de technologie appliquée, de planification et d’évaluation de projets (Ista) de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) a formé 85 experts gabonais, diplômés en Analyse et Évaluation de projets (AEP) et en Gestion logistique et Transport (GLT). Jusqu’à ce jour, ils sont abandonnés à leur sort en dépit des multiples démarches entreprises auprès des autorités compétentes. Ils lancent un cri d’alarme et interpellent les nouvelles autorités gabonaises.
Institution spécialisée de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), l’Institut sous-régional multisectoriel de technologie appliquée, de planification et d’évaluation de projets (ou Ista) est placé sous la tutelle du ministère de l’Économie au même titre que l’Institut de l’économie et des finances (IEF), par exemple. Il forme des experts capables d’accompagner les États membres à mieux maîtriser les projets socio-économiques dans le cadre des objectifs fixés dans leur plan de développement. Sauf qu’au Gabon, les diplômés issus de cette grande école estiment qu’ils sont à l’abandon. Ils sont sans emploi et en appellent à l’intervention des autorités du pays.
Les concernés font savoir qu’à l’issue de leur formation et de l’obtention de leur diplôme, ils ne bénéficient pas, jusqu’à ce jour, d’un suivi pour leur insertion professionnelle etc., depuis plusieurs années.
S’ils reconnaissent que l’Institut, au préalable, était destiné aux fonctionnaires pour un recyclage, ce qui ne posait pas de problème d’intégration, dès lors que l’État gabonais, à l’image de certains autres pays de la sous-région, a résolument pris la décision d’ouvrir ses portes aux stagiaires externes, par voie de concours, ils font par ailleurs noter qu’il est incompréhensible que ces experts gabonais ne puissent pas bénéficier d’une intégration comme leurs collègues des autres États signataires, de la sous-région.
Ce qui les amène à inviter les plus hautes autorités à se pencher sur ce dossier qui pourrait permettre à ces experts diplômés gabonais de l’Ista de «servir la nation en intégrant les effectifs par exemple du ministères de l’Economie, de la planification, des PME/PMI, du Transport, etc.».
Au regard de cette situation, qui pour ces diplômés sans intégration, est «alarmante» et ne «cesse de prendre de l’ampleur au fil des promotions», il devient plus que nécessaire que cette école soit redynamisée par une véritable politique de recrutement dont les bénéficiaires seront formés en fonction des besoins exprimés par les différents ministères concernés. Ceci pour faciliter l’intégration de ces derniers comme le font parfaitement les autres États de la sous-région.
Créée en 1980 à Brazzaville, l’Ista est une institution communautaire regroupant les six États de la Cemac – Gabon, Guinée-Equatoriale, Congo République, Tchad, Cameroun et Centre Afrique-. Il a pour missions principales de former des experts capables d’accompagner les États membres de cette communauté à mieux maîtriser les projets socio-économiques dans le cadre des objectifs fixés dans leur plan de développement. A la base, l’Ista était exclusivement réservé aux agents publics pour un renforcement des capacités avec en toile de fond, un reclassement sans problème d’intégration jusqu’en 2010.
À partir de 2011, face à une volonté de rehausser les effectifs des experts diplômés exprimée par certains pays, l’Ista s’est ouvert aux stagiaires externes des pays membres de la Cemac par voie de concours, avec comme incidence le problème d’intégration. Et, à la différence des autres institutions spécialisées comme l’Institut de l’économie et des finances (IEF), l’Institut sous régional de statistique et d’économie appliquée (Issea), l’École nationale d’hôtellerie et du tourisme (ENAHT), l’École inter État des douanes de la Cemac (EIED), l’Ista qui est l’une des plus anciennes écoles sous régionales et qui a la particularité d’avoir son siège à Libreville, au Gabon, voit ses diplômés abandonnés à l’issue de leurs formations postuniversitaire.
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