Gabon : Pour ses propos haineux, Max Anicet Koumba à la barre le 25 novembre

Malgré ses excuses publiques, le président du Rassemblement des Gaulois, Max Anicet Koumba, devra répondre de ses actes devant la justice. C’est du moins ce que souhaitent quelques hommes politiques et élites fangs, emmenés par l’ancien ministre délégué Jonathan Ntoutoume Ngome, qui ont déposé une plainte, le 2 novembre, au tribunal de Libreville.

Les excuses de Max Anicet Koumba après ses propos contre les Fangs n’ont pas calmé les émotions. Une plainte a été finalement déposée contre lui au tribunal de Libreville. © Union.sonapresse

Le tollé déclenché, le 28 octobre, par Max Anicet Kouma, le président du Rassemblement des Gaulois, avec ses propos qualifiés de tribalistes à l’égard de la communauté fang à la tribune du Conseil national de la démocratie (CND) est loin de s’estomper. Si le ministre de l’Intérieur a annoncé sa suspension de toute activité politique et que l’intéressé a fait des excuses publiques, quelques personnalités fangs ont porté plainte ce 2 novembre au tribunal de Libreville. Il devra répondre de ses actes certainement le 25 novembre.

Les têtes de proue de cette délégation sont l’ancien ministre délégué Jonathan Ntoutoume Ngome et Paskhal Nkoulou, président du Bloc démocratique populaire (BDP).

Pour Jonathan Ntoutoume, les excuses du président du Rassemblement des Gaulois n’ont pas respecté le parallélisme des formes. «Il a offensé les communautés fang. Il n’a pas offensé tous les Gabonais. Ces excuses auraient dû être d’abord adressées à la communauté fang avant d’être adressées à toutes les autres communautés», a fait remarquer l’ancien membre du gouvernement qui fait par ailleurs constater qu’«il les a présenté à la République, à la Nation telle qu’exigé par le Ministre de l’Intérieur». «Or nous pensons que c’est nous manquer une fois de plus de respect et de ce point de vue, nous avons estimé qu’il fallait ester en justice pour qu’il comprenne que le silence qui a été le nôtre depuis que nous subissons ce harcèlement ne peut pas continuer», a-t-il expliqué.

Paskhal Nkoulou, quant à lui, fait savoir qu’ils ont voulu qu’il y ait «une réponse citoyenne à cette situation pour que toutes initiatives visant à exploiter, sur le plan de l’instrumentalisation politique, les propos de monsieur Max Anicet Koumba, fassent échec».

«C’est pour cela que nous sommes venus saisir le procureur de la République, en déposant une plainte contre monsieur Max Anicet Koumba. Nous avons été entendus et nous serons là en procès, puisque la date nous a été communiquée, le 25 novembre», a déclaré le président du Bloc démocratique populaire (BDP).

En rappel, le 28 octobre au Conseil national de la démocratie, Max Anicet Koumba déclarait : «les dysfonctionnements constatés dans la conduite des affaires du Gabon sont causés par l’incivisme et l’indiscipline d’un petit nombre de nos compatriotes. Je tiens à dire ici, je l’affirme et je le répète, le Gabon est bloqué par l’imposture des Pahouins et le tribalisme…». Il indexait, pour ainsi dire, la communauté fang.