Gabon : Poignardée à Dragages sous les regards indifférents
Un fait divers rocambolesque s’est récemment déroulé à Dragages, un quartier du 6e arrondissement de Libreville. Parce qu’il n’aimait tout simplement pas la quinquagénaire, locataire du box commercial de son petit-frère, Adrien Moussavou, Gabonais de 36 ans, n’a rien trouvé de mieux que d’assener des coups de couteau à l’infortunée, Aurélie G. Une scène glaciale et effroyable filmée par les populations médusées et abondamment partagée sur les réseaux sociaux.
25 ! C’est le nombre de points de suture qu’a reçu dame Aurélie, 57 ans, pour lui éviter de passer de vie à trépas à la suite d’une agression au couteau qu’elle a subi à Nzeng-Ayong-Dragages, un quartier du 6e arrondissement de Libreville. Juste parce qu’elle n’était pas aimée du frère de son bailleur, Adrien Moussavou, un Gabonais de 36 ans, elle a été poignardée de nombreuses fois, poursuivie sur la voie publique et re-poignardée sans aucune intervention de la population qui n’a fait que filmer.
Personne n’a osé s’interposer
Si les vidéos, devenues virales sur les réseaux sociaux, sont d’une rare violence, on y voit l’homme de 36 ans, sans emploi, «adepte des stupéfiants» poursuivre la dame et lui assener les coups de couteau. Personne n’a osé s’interposer.
Le quotidien L’Union de ce jeudi 30 novembre, qui rapporte ce fait divers, explique que le forcené, interpellé par les agents du Commissariat du 6e arrondissement, a déclaré : «la maman là me montait trop le scanner». Autrement dit, dans le jargon de la rue, il déclarait simplement ne pas aimer voir la maman.
Pourquoi en est-il arrivé à ce point de non-retour ? Adrien Moussavou vit en effet dans la concession familiale. Chômeur, il a un box à usage commercial en location tout comme son frère cadet. Les deux boxes sont côte à côte. Et la dame est donc locataire de celle du petit-frère de l’indélicat.
L’adrénaline est alors montée du fait que l’agresseur estime que la locataire et ses clients empiétaient sur l’espace autour de son box en allant par exemple uriner dans les environs. «Mon petit-frère et moi possédons, chacun, un box dans la concession familiale. Mais depuis un moment, j’ai constaté que la dame et ses clients préfèrent uriner dans les alentours de mon box, laissant leurs toilettes», rapporte notre confrère. Il ajoute : «j’ai attiré l’attention de cette dernière à plusieurs reprises, sans succès».
Avec les cailloux, puis le couteau
Avec ce climat délétère, Adrien Moussavou n’a pas supporté de voir la dame, vêtue d’un simple tissu-pagne, dans leur concession, loin de son box. «En sortant de la maison, j’ai trouvé qu’elle était dans la concession familiale. Et moi, ne voulant pas la voir, lu lui ai demandé de partir de là. Mais elle a refusé de s’exécuter», a-t-il raconté.
La suite se passe de commentaires. Avec les cailloux, puis le couteau, l’agresseur avait visiblement décidé d’écourter les jours de la quinquagénaire. «Je suis venue le matin pour nettoyer mon petit maquis. J’ai sorti les verres pour nettoyer. Je me suis dirigée vers la dame qui le sceau pour aller puiser l’eau au puits. C’est alors qu’il m’interpelle. Il me dit : tu ne puises plus l’eau dans notre puits. J’ai dit d’accord; si je ne puise plus l’eau dans votre puits, il y a un autre devant, dans la barrière. Je vais aller puiser l’eau là-bas. Quand je suis descendue, il m’a suivi derrière et c’est comme ça qu’il m’a giflé. Il m’a poussé et je suis tombée. Il a pris les cailloux, il m’a tapé sur la tête», a raconté la victime, avant de se désoler du fait que «les gens étaient seulement en train de regarder». «Ils n’ont rien fait», a-t-elle regretté.
«Quand je vais aller en prison, papa va aller payer»
Elle raconte ensuite que quand elle a voulu s’enfuir et se mettre à l’abri chez le boutiquier, il l’a suivi avec le caillou et il lui a encore cogné à la tête. «Puis, il est remonté pour aller prendre le couteau. Et il a dit : je termine avec toi. Tu crois que quoi ! Quand je vais aller en prison, papa va aller payer. Mon père a l’argent ! Tu crois que quoi ? À chaque fois c’est comme ça», a fait savoir la victime ajoutant que «quand il va en prison, le père vient payer et il revient se gargariser».
En clair, l’homme semble bien connu des services de police pour être un repris de justice. Avec certainement ce énième acte de violence inouïe, abondamment partagé sur les réseaux sociaux et suscitant l’effroi notamment au regard la non-assistance à personne en danger, cet adepte des stupéfiants devrait répondre de son acte, sans commune mesure. Pis, il a fait savoir qu’il ne resterait pas longtemps derrière les barreaux, non sans menacer de revenir la tuer sa victime.
Il faut donc plus de vigilance à l’égard de ce «quasi monstre» vu que «son père soudoyait les policiers et les magistrats pour le faire libérer». Dame Aurélie n’a eu la vie sauve que grâce à l’un des neveux de Moussavou qui, au regard de la détermination de ce dernier à poignarder à mort la dame, s’est jeté sur lui pour le maitriser.
1 Commentaire
Si on etait dans un pays qui a le souci l’application de la loi ou que Oligui avait vraiment la vision de faire reculer la corruption qui a tué notre pays, ce qui est dit sur la corruption de la justice et des forces de l’ordre devait inciter Oligui à se saisir de cette occasion pour donner un coup et un éclat qui va pousser les magistrats à ne plus jouer avec les droits et la sécurité des populations. Il faut investiguer sur ces sortis illicite de prison qui ont failli couter la vie avec une mère et endeuiller une famille.