Cette année, selon les prévisions du gouvernement, le Gabon va enregistrer une augmentation de 4% de sa production de pétrole. Cette bonne nouvelle s’accompagne de nouvelles stratégies pour renforcer le secteur pétrolier du pays. Le Gabon doit, cependant, également penser à l’avenir, aux changements dans le monde de l’énergie et aux contraintes de ses choix écologiques. Les espoirs et les défis du Gabon dans ce domaine important pour son économie.

Une plateforme pétrolière off-shore, au large de Port-Gentil au Gabon (image d’archive). © Justin Tallis/AFP

 

Dans un contexte mondial marqué par des fluctuations incessantes du marché pétrolier, le Gabon affiche un optimisme somme toute prudent quant à l’évolution de son secteur pétrolier pour l’année 2024. Selon les prévisions du ministère de l’Économie et des Participations, la production nationale devrait connaître une hausse significative de 4,6%, atteignant 11,678 millions de tonnes, contre 11,160 millions de tonnes en 2023.

Cette projection, issue du «Tableau de bord de l’économie : situation 2023-perspectives 2024-2025», publié par la Direction générale de l’Économie et de la politique fiscale (DGEPF), souligne une tendance à la hausse qui pourrait cependant s’essouffler dès 2025, avec une production estimée à 11,126 millions de tonnes.

Un premier trimestre 2024 prometteur

Les premiers indicateurs de l’année en cours semblent en tout cas corroborer ces prévisions optimistes. La Note de conjoncture sectorielle du premier trimestre 2024 fait état d’une consolidation de 3,1% de l’indice de production pétrolière en glissement trimestriel. Cette performance serait attribuable à la mise en service de nouveaux puits et à l’amélioration du rendement des champs matures, fruits d’investissements stratégiques.

Il convient toutefois de s’interroger sur la pérennité de cette croissance dans un secteur soumis aux aléas du marché international et aux défis environnementaux croissants. Le gouvernement de transition, conscient de ces enjeux, a déployé depuis janvier 2024 un arsenal de mesures visant à dynamiser le secteur.

Parmi les initiatives phares, on note le rachat des actifs d’Assala Energy, une opération qui s’inscrit dans une volonté de renforcement du contrôle national sur les ressources pétrolières. Cette stratégie s’accompagne d’une politique de préférence nationale dans l’attribution des champs pétroliers marginaux, visant à favoriser l’émergence d’opérateurs gabonais dans le secteur.

Une stratégie nationale ambitieuse face aux défis globaux

Le gouvernement ambitionne également de signer au moins cinq contrats d’exploration, de production et/ou d’évaluation technique pétrolière au cours de l’exercice 2024. Cette démarche s’accompagne d’une volonté affichée de promouvoir le contenu local, en facilitant l’intégration des entreprises et de la main-d’œuvre gabonaises dans les processus de production des hydrocarbures.

Sur le plan de la gouvernance, des actions de renforcement des sociétés sous tutelle du ministère du Pétrole sont prévues, tant dans le secteur aval qu’amont. Le chantier de rénovation du corpus juridique et réglementaire du secteur pétrolier, avec la finalisation des textes d’application du Code des hydrocarbures adopté en 2019, témoigne d’une volonté de modernisation du cadre légal.

Si elles se concrétisent, ces initiatives pourraient effectivement contribuer à une augmentation des recettes pétrolières. La DGEPF table sur un prix du baril de pétrole gabonais à 77 dollars, soit environ 46 354 francs CFA, une prévision qui reste toutefois soumise aux fluctuations du marché international.

Il est cependant crucial de noter que cette stratégie de relance du secteur pétrolier intervient à un moment où la transition énergétique s’impose comme un impératif global. Le Gabon, comme de nombreux pays producteurs de pétrole, se trouve face à un dilemme : maximiser ses revenus pétroliers à court terme tout en préparant une diversification économique inéluctable à long terme.

Une question essentielle se pose donc : comment le Gabon peut-il concilier ses ambitions pétrolières avec les exigences de durabilité et de transition énergétique ? La réponse à cette question déterminera non seulement l’avenir du secteur pétrolier gabonais, mais aussi la trajectoire de développement du pays dans les décennies à venir.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Jean Jacques dit :

    L’argent qui devrait servir tous les gabonais, mais ira dans les poches ,ministres, députés, sénateurs,Directeurs, généraux, les conneries des fondations, conseillers.

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