Gabon : plus de 100 milliards de FCFA alloués aux élections de 2023
Jugeant «disproportionné» le budget de 100,63 milliards de FCFA alloué à l’organisation des prochaines élections politiques au Gabon, le Copil citoyen a introduit ce mardi 27 décembre à la Cour constitutionnelle une requête en annulation de la Loi de finances 2023, dont 16 milliards sont déjà consacrés aux inévitables contentieux après scrutin.
Après l’Assemblée nationale, le Sénat a adopté, lundi 26 décembre, le projet de loi de finances 2023. Le Copil citoyen, qui n’a pas manqué de relever plusieurs incongruités, a introduit ce mardi une requête en annulation auprès de la Cour constitutionnelle. Parmi les principaux griefs faits au document figure «le caractère disproportionné des 100,63 milliards affectés à l’organisation des élections de 2023». La plateforme citoyenne fait d’ailleurs remarquer que le budget cumulé de toutes les élections précédentes depuis 2005 n’a pas atteint ce montant. «C’est inacceptable !» peste Geoffroy Foumboula Libeka Makosso.
Et si le porte-parole du Copil citoyen paraît si remonté, c’est également à cause du caractère, là aussi, jugé disproportionné des 16 milliards de FCFA que gouvernement entend consacrer au règlement du contentieux électoral qui ne manquera probablement pas de survenir à la suite des futurs scrutins, particulièrement pour la présidentielle. Or, l’organisation assure que ce contentieux peut être évité ou à défaut atténué grâce à une nouvelle réforme du Code électoral tel que souhaité par une partie de la classe politique et de la société civile, dont les leaders religieux.
Dépenser utile
Le Copil citoyen est par ailleurs convaincu que le budget de l’État peut être dépensé utilement. Aussi, invite-t-il la Cour à déclarer inconstitutionnelle la Loi de finances 2023. Ce qui permettrait au gouvernement, selon lui, «de limiter à moins de 50 milliards le budget des élections et en réaffectant le montant économisé pour solutionner les priorités des Gabonais».
Et parmi ces priorités, la plateforme citoyenne cite, entre autres, la régularisation de la situation des retraités et celle de milliers de fonctionnaires, la mise aux normes des prisons provinciales, la réfection des internats et celle des 135 établissements primaires publics dans les provinces, le soutien aux politiques culturelles par la construction d’une véritable salle de spectacle, le financement du Conseil national et des conseils provinciaux de jeunesse, etc.
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