Gabon : Pas de reprise des visites pour tous les prisonniers

En plus d’un changement de programme qui n’a été communiqué aux parents que le dimanche 23 mai sur place, les visites à la prison centrale de Libreville ne sont pas totalement effectives pour toutes les catégories de prisonniers. Ceux en détention préventive en seraient encore privés, tout comme certains prisonniers n’auraient plus le droit d’être approvisionnés en produits de première nécessité le dimanche.

Au Gabon, la reprise des visites n’est encore effective pour tous les prisonniers. © D.R.
Le 18 mai dernier, dans une note, le général de division Jean Germain Effayong-Onong avait assuré que les visites sont désormais effectives à la prison centrale de Libreville après plus d’un an de suspension en raison de la pandémie de Covid-19. Le constat fait sur place par l’ONG SOS Prisonniers Gabon (SPG), dimanche 23 mai 2021, laisse penser le contraire. Celles-ci, assure pour sa part l’organisation, «ne sont pas réellement effectives». Ce serait au contraire «un véritable capharnaüm» qui prévaut à «Sans-Famille».
«Les prisonniers ne peuvent plus recevoir à manger le dimanche», informe SPG dans un communiqué de presse. Les membres de l’organisation présidée par Lionel Ella Engonga qui ont effectué le déplacement pour la prison centrale de Libreville ont en effet fait le constat que «les familles et proches venues avec des approvisionnements destinés aux prisonniers ont été refoulées avec leurs marchandises, sous prétexte que les jours des dépôts des approvisionnements sont désormais les lundi, mercredi et vendredi». Une information qui ne leur a été communiquée que sur place.
Seulement, l’administration pénitentiaire admet encore que les prisonniers «VIP» des quartiers annexe 1, 2 et autres, puissent recevoir leurs colis dimanche. Pour SOS Prisonniers Gabon, il s’agit clairement d’une «discrimination entre prisonniers», et regrette que cette information n’ait pas été rendue officielle avant.
Tests PCR valides, mais accès refusé
En rendant à nouveau possibles les visites des prisonniers, le Commandement en chef de la sécurité pénitentiaire les a conditionnées par la présentation d’un test PCR négatif au Covid-19. Seulement, là encore, tous les prisonniers ne seraient pas logés à la même enseigne, selon le constat de SPG. «Pour les personnes en attente de jugement (détention préventive), le tribunal de Libreville ne délivre pas encore de permis de communiquer.»
«SPG a constaté que certaines familles qui venaient avec un test Covid-19 ne se sont pas vues délivrer un permis de communiquer de l’administration pénitentiaire pour les prisonniers condamnés. D’autres, qui avaient des permis de communiquer et le test Covid-19, comme la famille de Bertrand Zibi Abeghe, n’ont pas pu avoir accès à leur parent incarcéré», informe l’organisation qui «invite l’administration pénitentiaire et le gouvernement à clarifier et appliquer le droit de visite dans les prisons de l’ensemble du Gabon».

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