S’il se présente comme un homme de compromis sachant faire preuve de «flexibilité tactique», l’ancien candidat à la présidentielle d’août 2023, qui revendique toujours son statut de «président élu» du Gabon, n’entend rien céder cette année aux militaires qu’il invite à renoncer au pouvoir. Il dit n’être intéressé ni par un poste de ministre ni même par celui de vice-président de la République.

Le Pr Albert Ondo Ossa reçu, le 5 décembre 2024, par le général Brice Clotaire Oligui Nguema. © Communication présidentielle

 

Pour 2025, une année qu’il prédit «radieuse et exaltante», le Pr Albert Ondo Ossa n’émet qu’un vœu : récupérer le pouvoir qui lui aurait été ravi par le coup d’État du 30 août 2023. À l’image de Jean Ping après la présidentielle de 2016, plus d’un an après le coup d’État, l’universitaire, qui revendique toujours son statut de «président élu», attend encore d’Oligui Nguema qu’il quitte le pouvoir à son profit. «Il est encore temps pour le PDG-CTRI de renoncer au pouvoir et de le remettre à celui qui a gagné l’élection présidentielle en août 2023», a-t-il lancé lors de son adresse, le 30 décembre dernier.

Aussi, l’ancien candidat de la plateforme Alternance 2023 entend-il ne rien céder aux militaires, bien qu’il se présente comme un homme de compromis. Il ne souhaite, par exemple, pas «accompagner le chef du CTRI dans son action» sans qu’il en connaisse les contours. Pourtant, rappelle-t-il, contrairement à l’image d’homme «rigide [et] excessif» que certains lui affublent en raison de son positionnement actuel, le Pr Albert Ondo Ossa rappel qu’il a accepté d’accompagner trois ans durant Omar Bongo Ondimba en entrant dans son gouvernement, qu’il a accepté d’aller rencontrer le président de la transition à la présidence, qu’il l’a accompagné à Oyem lors de sa tournée républicaine et qu’il a répondu dernièrement à son appel et a accepté son invitation pour l’écouter sur ses projections pour 2025. «C’est cela aussi la démocratie», défend-il.

Toutefois, l’ex-opposant appelle à ne pas «entretenir une confusion entre la flexibilité tactique et la rigidité stratégique, pas plus entre compromis et compromission». Or, prévient-il, si le pouvoir actuel, au lieu de négocier véritablement, semble vouloir le mettre dans les rangs, il n’en sera rien. «Malheureusement pour eux, Albert Ondo Ossa ne rentrera jamais dans le rang !» a assuré celui qui invite, «par des moyens démocratiques, à mettre le pouvoir PDG-CTRI hors d’état de nuire», au risque de voir l’instauration au Gabon d’une nouvelle dictature et surtout de l’institution du «règne de la pensée unique».

Pour sa part, il a insisté particulièrement à l’adresse de ceux qui tentent de le convaincre d’accepter un poste de vice-président de la République ou de ministre : «le président Albert Ondo Ossa est un chrétien.  Et comme tel, il ne participera à aucune mascarade ni à tout ce qui est faux».

 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Tu n’entres pas dans les rangs, ok! Mais Albert Ondo Ossa ne soit pas ridicule. Ceux qui devaient te remettre le pouvoir c’était le pouvoir d’Ali Bongo et de Bilié Bi Nzé, pas le CTRI qui ne te dois pas ce pouvoir qui allait échoir par huld up électoral à Ali Bongo une fois de plus. Les gabonais était tous d’accord qu’il fallait tout remettre à plat, faire un dialogue pour bâtir de nouvelle institution. Tu n’as jamais été un démocrate, si tu l’avais été tu ne serait aussi en déphasage avec des aspiration longtaine de ce peuple qui a salué le coup d’état et la mise à plat des institutions, ce même peuple qui t’a élu à trouvé que la solution du CTRI est un moindre mal. En 2025 soit candidat et démontre que tu n’as pas été élu par défaut porté sur le dos d’Alternance 2023 alors que tu n’as aucune assise politique propre. Soit candidat et bas Oligui au lieu de faire du bruit. 2023 a été un environment de confusion créé par les modifications de la loi par Ali et ACBBN qui a poussé des leaders bien plus populaires que toi à te céder la place pour faire barage au piège du bulletin unique.

  2. Hermann O. dit :

    Bien que son argumentaire relatif aux objectifs « revisités » de la transition soit recevable, force est de constater que le professeur semble être dans le déni ou simplement un jeu de rôle savamment agréé avec les autorités de la transition. Sinon comment comprendre qu’après près de 2 ans et à quelques mois de l’épilogue de la transition, le professeur postule qu’il sera au pouvoir en 2025. On a beau scruter sa stratégie ( ni défiance, ni allégeance, etc..),on voit mal cette vision se concrétiser. Le peuple, invoqué, semble lui, dans sa grande majorité, se projeter avec le général. Wait and see.

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