Gabon : Maître Bwitiste, Atome Ribenga a «transcendé pour le monde immuable»
Révélé au grand public il y a bientôt trois décennies par l’émission de télévision «Dieu en Question», le grand maître du Bwiti a tiré sa révérence ce 8 août à Libreville, des suites de maladie. Fervent défenseur, acteur phare de la valorisation de la culture, des traditions africaines et gabonaises en particulier, panafricaniste, Marcelin Eyene Abaga, plus connu sous le pseudonyme Atome Ribenga, a œuvré durant ces 30 dernières années au rayonnement de la culture gabonaise.
Homme de culture, traditionaliste, dépositaire du rite Bwiti, Marcelin Eyene Abaga, – de son de scène Maître Atome Ribenga – né à Bitam, dans le Woleu-Ntem, est décédé ce 8 août à Libreville, des suites d’une maladie. Auteur de plusieurs ouvrages consacrés principalement au rite initiatique auquel il a donné des atours théoriques et scientifiques, mais aussi à l’éveil des consciences du peuple gabonais et Africain, il faisait remarquer qu’«un pays sans culture est un pays sans âme» et que «quelqu’un qui n’a pas d’âme est un être mort».
Ancien gendarme admis à la retraite en 1994, autodidacte, il a étudié la philosophie et la littérature mystico-spirituelle dans «les écoles de mystères divins européennes et dans les traditions initiatiques africaines particulièrement au sein de la Tradition mystico-spirituelle Bwitiste gabonaise». Pendant plus d’une trentaine d’années, en tant que prête Bwitiste, il figurait cet homme hautement spirituel, qui a donné une dimension philosophique et intellectuelle au Bwiti.
Tous les exégètes de cet rite s’accordent d’ailleurs à le présenter comme «un monument» de la culture gabonaise dont le travail a permis d’approfondir les connaissances sur cette tradition et sur le monde spirituel. À sa retraite, en effet, il a consacré sa vie à la tradition bwitiste dont il était initié, initiateur, consultant et formateur. «Il est l’un des premiers Gabonais à déclarer publiquement que la tradition Bwitiste n’est pas satanique et à le défendre, afin que celle-ci soit considérée comme une véritable et authentique tradition spirituelle», peut-on lire sur les notes du Festival international du livre gabonais et des arts (Filiga), l’un des derniers événements où il est apparu en public.
Maître Atome Ribenga s’est véritablement révélé au grand public, il y a quelques décennies, grâce à l’émission «Dieu en question» animée par Jean-Clair Total Békalé sur la Télévision nationale et sur laquelle il était devenu l’une des figures emblématiques. Beaucoup plus tard, autour de 2013, il crée le Centre initiatique traditionnel Bwitiste (Citrab) dans le but de promouvoir les connaissances et enseignements relatifs au Bwiti au Gabon. Lors de la dernière édition du Filiga, du 25 au 27 mai 2022, il y a fait la dédicace de son essai «La tradition Bwitiste au Gabon : voie directe de communication avec le divin». Ce, après l’animation d’une conférence consacrée à «La tradition Bwitiste : quelle utilité pour l’humanité et la civilisation».
Maître Atome Ribenga est d’ailleurs l’auteur de plusieurs ouvrages traitant de différents aspects de la tradition Bwitiste parmi lesquels «La tradition bwitiste au Gabon : voie directe de communication avec le Divin» ; «Tradition biblique et tradition bwitiste : Quels Rapports ?» ; «L’initiation bwitiste au Gabon: Voie de connaissance de soi, de Dieu, de ses lois et de ses manifestations»; «L’Eboga ou Iboga : bois sacré, arbre de la connaissance du bien et du mal». Depuis quelques temps, il animait également, sur sa page Facebook, un live hebdomadaire à travers lequel il échangeait avec les internautes, transmettait des connaissances notamment sur divers thèmes en rapport au Bwiti. Né le 13 janvier 1940, il avait 82 ans.
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5 Commentaires
Nous nous souviendrons, RIP!!
Bjr. Paix à son âme. Amen.
Grand homme qui a beaucoup oeuvrer pour la culture du bwiti.
Vraiment que ton âme repose en paix après de tes ancêtre
s.tu as beaucoup donné.
Tout Un livre de la culture gabonaise s’en est allé. Paix à son âme.
Mais pour rien pour le Gabon. Le monsieur et sa doctrine ont rendu les mondes gabonais dans les nuages. D’où en grande partie insensibilité vis à vis du bon sens ahurissante chez ce petit peuple perdu dans la forêt.