Gabon : «L’un des pays les plus contestataires en matière électorale dans le monde»

«Gabon, l’un des pays les plus contestataires en matière électorale dans le monde». C’est par cette expression que le syndicaliste, analyste politique, Michel Ndong Essoh, échangeant, le 30 juillet dernier, avec le ministre de l’Intérieur, dans l’émission «Face à vous» a décrit l’univers gabonais postélectoral. Est-ce une affaire de liste électorale, de lois mal interprétées ? Lambert-Noël Matha apporte des précisions sur ces questions qui font déjà débat à moins de deux années de l’élection présidentielle.

Le ministre d’Etat, en charge de l’Intérieur, Lambert-Noël Matha, lors de son passage, le 30 juillet 2021, à l’émission «Face à vous». © Gabonreview/Capture d’écran

Invité de l’émission gouvernementale «Face à vous» diffusée sur les principales chaines de radio et de télévision nationale, le ministre d’Etat en charge de l’Intérieur, Lambert-Noël Matha, a apporté des éclaircissements sur plusieurs sujets en débat, notamment celui de la liste électorale. Pour lui, la contestation des résultats électoraux n’a rien à voir avec la fiabilité de la liste électorale.

La présidentielle de 2023 étant désormais en ligne de mire, Mike Jocktane, président du parti politique Le Gabon nouveau (LGN), a récemment exhorté ses compagnons de l’opposition à s’engager contre un ennemi commun : la fraude électorale qui, selon lui, est déjà en train de s’orchestrer par le pouvoir en place dans le but de maintenir le chef de l’État actuel, quand bien même ce dernier ne s’est pas encore prononcé sur une éventuelle candidature.

S’exprimant sur cette question de fraude et particulièrement de liste électorale, Lambert-Noël Matha explique que dans cette question, il y a deux volets: «celui de la liste électorale qui ne concentre sur elle aucun grief depuis 2013». «C’est patent, c’est vérifié et je défie quiconque de montrer que notre liste électorale n’est pas fiable», a-t-il dit.

D’autre part, il fait remarquer qu’il y a «l’élection qui est un exercice passionnant et passionnel, avec la contestation des résultats électoraux, qui n’a rien à voir avec la fiabilité de la liste électorale». «A chaque élection, ses contestations», a déclaré le ministre de l’Intérieur. Selon ce dernier, «les règles du jeu en matière électorale, au Gabon, sont fixées par les acteurs politiques eux-mêmes». «Nous sommes l’un des rares pays sur la planète où la loi électorale n’est pas écrite par l’exécutif, par le Parlement, mais par les hommes politiques. La liste électorale est l’émanation de leurs différentes concertations politiques», a-t-il fait savoir, ajoutant que «ce qui est important, ce qui est intéressant, c’est qu’au gré des modifications, se trouvent intégrés des éléments, pour de plus en plus, de transparence. Et c’est ce qui est positif».