S’achemine-t-on vers la fin de la crise touchant, depuis des décennies, l’Institut africain d’informatique (IAI) ? Le 21 décembre à Libreville, le ministre de l’Économie numérique et des Nouvelles technologies de l’information, le général Bonjean Rodrigue Mbanza, en a lancé les travaux de restauration. Selon la vision des militaires au pouvoir, l’établissement pourrait devenir un centre d’innovation technologique régional, au service de la transition numérique en Afrique.

Officiels et experts autour du ministre de l’Économie numérique et des Nouvelles technologies de l’information, Bonjean Rodrigue Mbanza (militaire, au centre). © D.R.

 

L’Institut africain d’informatique (IAI) doit devenir un centre d’innovation technologique régional, au service de la transition numérique en Afrique. C’est du moins l’annonce du président du Conseil d’administration de cet établissement, le général Bonjean Rodrigue Mbanza, ministre de l’Économie numérique et des Nouvelles technologies de l’information. Un engagement du Gabon exprimé le 21 décembre à Libreville, à l’occasion d’une session de travail axée sur la restauration de cet établissement, grande école inter-États créée il y a 51 ans et faisant face à de nombreux défis.

Ainsi, du 21 au 23 décembre, des experts internationaux vont tabler et présenter les pistes de solutions pour sortir cet institut de l’ornière dans laquelle il se trouve depuis des décennies. Les travaux vont notamment s’attarder sur la modernisation des structures et les offres de formation de la grande école inter-États, mais aussi le renforcement de son modèle économique et juridique. L’objectif étant de les rendre durables et alignés sur les besoins actuels, stimuler la coopération et renforcer la collaboration technologique régionale, pour une Afrique numérique intégrée et innovante.

«Les objectifs de cet atelier sont clairs : trouver des solutions pour sortir l’IAI de la crise. Il nous faut donc élaborer un projet ambitieux pour en faire un centre d’innovation technologique régional et définir les orientations budgétaires nécessaires», a fait savoir le ministre Bonjean Rodrigue Mbanza.

Depuis de longues années, l’Institut africain d’informatique est confronté à d’importantes difficultés structurelles et financières. Celles-ci concernent notamment des arriérés de salaire, la non-régularisation de la situation des retraités et la vétusté des installations.

«Au moment où les nouvelles technologies prennent de plus en plus de place dans la vie courante des individus et des institutions, il est bien apprécié que cette école aboutisse à sa mue, de façon excellente pour en faire un levier clef pour la transformation numérique», a indiqué, Thierry Nzamba Nzamba, délégué du représentant par intérim de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).

Dans ce contexte, les experts venus des 10 pays fondateurs de l’établissement supérieur vont, en outre, plancher sur la redéfinition de la vision initiale, la mise à jour des modes et pratiques d’enseignements, la modernisation des curricula et des contenus, moyens et pratiques de partage de connaissances. Concrètement la réforme de cette grande école, dont la vocation était de former les hauts cadres africains en informatique, va intégrer de nouveaux enjeux technologiques parmi lesquels l’Intelligence artificielle et la cyber sécurité.

En son temps, l’ancien gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), et ex-Premier ministre gabonais, Casimir Oyé Mba, demandait, dans une tribune publiée sur Gabonreview, (lire «L’IAI des débuts est déjà morte et ne reviendra plus») de nationaliser l’établissement inter-État. «Ne continuons pas à nous voiler la face. L’IAI n’intéresse plus les autres pays membres. Le Gabon doit en tirer les conséquences et le «nationaliser»», préconisait-il. Est-ce la voie à suivre ? Les conclusions des travaux serviront de feuille de route au Conseil d’administration devant se tenir prochainement.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. @ngomabial$ dit :

    Faisons ca la Silicone Valley africaine pour des technologies plus ou moins maitrisables Tendre vers l’avènement de l’IA est superfétatoire, prétentieux, inatteignable, mensonger et inutile pour un territoire qui doit d’abord fournir la main d’œuvre aux personnes et non aux Robots.

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