Gabon : «Libreville, mon amour», le nouveau livre d’Éric Joël Bekalé en Librairie
Et si Libreville m’était contée. Tel aurait pu être le titre du nouvel ouvrage d’Éric Joël Bekalé intitulé «Libreville, mon amour». Paru en octobre 2021 aux Éditions Matrice, à Abidjan, ce livre de 228 pages promène le lecteur dans les arcanes de Libreville. Ses odeurs, couleurs, sons, rues… sont exposés dans ce livre à travers lequel l’auteur exhibe la capitale gabonaise d’aujourd’hui et d’hier, avec ses bars, ses plages, ses maisons en matériaux provisoires, ses habitudes, ses «matitis», ses «mapanes» mais aussi ses hauts lieux.
Paru en octobre 2021 aux Éditions Matrice dans la capitale ivoirienne, «Libreville, mon amour» est le dernier livre mis en librairie par l’un des plus prolifiques écrivains gabonais, Éric Joël Bekalé. Ce livre de 228 pages, au-delà des histoires de Divungui, «Le Roi de Libreville» et de son ami Jean-Vincent, les deux principaux protagonistes de l’œuvre, brosse le tableau de la ville, peint ses tares et ses plaies : chômage, misère, précarité, enfants de la rue, etc.
L’amour de Libreville de l’auteur, mis en exergue à travers les vicissitudes des personnages, n’est qu’un moyen dont use ce dernier pour mettre en lumière les difficultés rencontrées et vécues par cette ville riche d’histoire et ses habitants.
Si la toponymie est perceptible et facilement reconnaissable pour celui qui pratique Libreville, l’auteur utilise les noms des rues et des lieux tels que consignés dans le plan cadastral pour indiquer le parcours de ses personnages. «A partir de la place de l’indépendance, Divungui admira le nouveau mausolée Léon Mba. Pour son centenaire, si ce dernier avait vécu jusque-là, le père Bongo avait décidé de lui consacrer un lieu pour son souvenir et l’histoire politique des années de l’indépendance du pays». «Il s’engagea sur la Rue Ange Mba-Ndong, la descendit et s’orienta vers le parking de la Poste centrale. Il allait rendre visite à Jean-Vincent». Des lieux connus ou pas du tout connus des Librevillois.
A travers le regard et le cheminement de Divungui, cet homme sans emploi, Libreville racontée porte en lui le chômage, la misère et la précarité : «Divungui pestait contre le jour et tout ce qui lui est attaché : le chant du coq, le soleil, les aboiements des chiens galeux, les bêlements des moutons du quartier Nombakélé, les coups de pilon provenant des cuisines et le couinement des clandos sur les routes chaotiques». «Ce n’était pas une vie, mais un purgatoire».
A travers 17 chapitres, écrits avec un style simple mais riche en images, l’auteur expose «dans un réaliste cru la misère et les préoccupations de la quotidienneté des Librevillois». La faim, les inondations, les routes cabossées, les poubelles géantes, l’insalubrité, le commérage dans des bars, salons de coiffure, les affaires de couples, le phénomène des enfants de la rue… sont narrées via la trajectoire des personnages par cet écrivain qui vit pleinement son époque.
Un livre agréable à lire, captivant à souhait et dans lequel le lecteur reconnaitra assurément une scène de son quotidien, un lieu, un bruit ou un son et une couleur de Libreville.
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