Gabon | Levée du couvre-feu anti-covid : où en est-on ?
La République démocratique du Congo (RDC) vient de lever un couvre-feu datant de deux ans. L’Angleterre a mis fin à l’essentiel des mesures anti-covid. Bien d’autres pays vont dans le même sens (Belgique, Espagne, Danemark, Suisse, Autriche, Allemagne et même… France). À quand un retour à la normale au Gabon quand des pays ayant été autrement plus touchés par le virus s’inscrivent déjà dans l’ère post-covid ? Lambert-Noël Matha annonce la couleur.
A la faveur de la séance plénière dédiée aux «questions au gouvernement», le 16 février à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur a laissé entendre que le couvre-feu pourrait, dans les jours à venir, être assoupli ou supprimé. «En fonction de l’évolution de la pandémie et du taux de vaccination, il est évident que nous parviendrons dans les délais très raisonnables, soit à un nouvel assouplissement notable, soit à sa levée définitive», a précisément déclaré Lambert-Noël Matha devant les députés.
Aucun mort depuis le 8 février
La déclaration du premier policier du Gabon ne conserve pas moins une sorte de chantage au vaccin. Il emboite tout simplement les pas à Ali Bongo qui annonçait, le 31 décembre dernier : «si la vaccination continue de progresser comme c’est le cas aujourd’hui, les mesures de restriction selon levées (…) entre le mois d’avril et le mois de juin de l’année». Le président de la République parlait des mesures «qui limitent notre mobilité sociale, comme le couvre-feu, l’accès limité ou sous conditions à certains lieux publics ou certains évènements» Or, le 15 février dernier, sur 2188 tests réalisés, les chiffres officiels du Copil indiquaient 21 nouveaux cas, zéro hospitalisations et zéro décès. Deux jours auparavant, le Copil annonçait 20 nouveaux cas, zéro décès et 5 hospitalisations. Comme quoi, les 5 dernières personnes hospitalisées ont été guéries en deux jours. On note, depuis le 8 février, que le pays n’a enregistré aucun mort.
Avec 12% environ de personnes vaccinées depuis mars 2021 et malgré toute la communication incitative, malgré certaines dispositions contraignantes, les Gabonais ont administré aux gouvernants la preuve de leur refus du vaccin. Il se trouve qu’annonçant, le 22 mars, le lancement de la campagne de vaccination, Ali Bongo avait souligné : «le vaccin n’est pas obligatoire, mais fortement recommandé». Pourquoi donc, aujourd’hui, continuer à conditionner la levée des mesures drastiques de lutte contre le coronavirus à la progression du taux de vaccination ? Pourquoi insister sur une stratégie ayant échoué dans les pays ayant vacciné plus de 50% de leurs populations, à l’instar d’Israël, du Chili, des États-Unis et même de la France ? Pourquoi continuer d’insister sur le vaccin quand la majorité de la population le refuse, la condition d’un «consentement libre et éclairé» ayant produit un effet pervers ?
Fin du dispositif anti-pandémie un peu partout dans le monde
Le 3 janvier dernier, le conseil des ministres confirmait la présence du variant Omicron sur le territoire national gabonais. Le taux de positivité au Covid était alors monté jusqu’à 31,5%. Il est redescendu à 6,7% dès le 16 janvier. Fort contagieux et moins virulent, le variant Omicron a sonné un peu partout dans le monde le crépuscule de la pandémie.
Depuis le 2 février, la France a levé un certain nombre de restrictions liées à la pandémie de Covid-19 dont le port du masque à l’extérieur, même les discothèques y ont rouvert. Cette semaine, la Belgique rouvre son industrie de la nuit et a annoncé lever les dernières restrictions en mars. L’Islande et le Danemark ont officiellement annoncé de lever toutes les restrictions liées au Covid-19 ce mardi 1er février. La Suisse, l’Autriche et l’Allemagne vont également lever presque toutes les restrictions.
Premier pays d’Afrique à s’inscrire dans l’ère post-covid, la République démocratique du Congo (RDC) vient de lever le couvre-feu décrété en décembre 2020. Elle n’impose plus de test Covid-19 aux voyageurs «complétement vaccinés». Le Gabon, dont les autorités aiment se situer à l’avant-garde de la modernité, va-t-il continuer longtemps à brider son économie et à restreindre les libertés individuelles pour une maladie qui aura tué, en deux ans, beaucoup moins que le paludisme en une seule année ?
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