Troisième vice-président du Sénat de la Transition, figure emblématique de la Société civile gabonaise, Marc Ona Essangui estime qu’il faut atténuer le pouvoir du président avec des contre-pouvoirs. S’exprimant mardi sur RFI, il dénonce l’«hyper-présidentialisation» née des recommandations du dernier Dialogue national inclusif (DNI) qui préconise un régime présidentiel au Gabon. L’ancien activiste craint que le futur chef de l’État et son gouvernement puissent échapper à tout contrôle parlementaire.

Marc Ona Essangui, sénateur de la Transition. © Com. Sénat

 

Au Gabon, les autorités de la Transition s’acheminent vers l’organisation d’un référendum qui devrait valider la nouvelle Constitution du pays. Des choses et d’autres ont été proposées et devraient figurer dans cette nouvelle loi fondamentale. S’exprimant, mardi 20 août, sur le dossier, sur les antennes de Radio France internationale (RFI), le troisième vice-président du Sénat sous le régime de la Transition, Marc Ona Esangui, pense qu’il faut «en ce moment, expérimenter un certain nombre de systèmes pour pouvoir asseoir une gouvernance crédible». Il souligne notamment que «ce sont les recommandations du Dialogue national».

Ce DNI avait en effet préconisé un régime présidentiel, avec suppression du poste de Premier ministre. Une forme d’«hyper-présidentialisation» qui ne laisse, pour le moment, personne indifférent dans le pays, soulevant d’ailleurs des inquiétudes et des questionnements quant au contrôle de l’action des pouvoirs publics. 

S’il n’est pas contre cette idée, Marc Ona Esangui fait savoir qu’«il appartient maintenant à ceux qui seront élus au pouvoir de mettre en exécution ces décisions». «Nous verrons. Si le système marche, tant mieux. Si le système ne marche pas, eh bien nous sommes en démocratie et à chaque fois, il faut modifier la Constitution pour l’adapter au principe du nouveau Gabon, comme nous sommes en train de le créer à travers cette Constitution», a-t-il dit.

Sauf qu’il estime qu’il faut absolument atténuer les pouvoirs du président. «II faut les atténuer avec des contre-pouvoirs», a-t-il proposé, relevant que «ce sont les contre-pouvoirs bien élaborés qui font en sorte que le système – quelle que soit sa nature – puisse bien fonctionner, et nous sommes en train de nous battre pour que les contre-pouvoirs soient aussi forts que le pouvoir exécutif, qui a toujours été présenté comme un pouvoir extrêmement fort».

Le troisième vice-président du Sénat propose donc de renforcer le pouvoir judiciaire afin de faire en sorte que le président ne pense pas qu’il est le décideur ou l’alpha et l’oméga de toute chose. Il pense en outre qu’un pouvoir législatif fort a aussi un rôle à jouer.

La nouvelle Constitution en cours d’élaboration devrait d’abord passer au parlement, sénateurs et députés, avant sa validation par le peuple, par référendum. Pour de nombreux Gabonais, ce texte sera la base du nouveau Gabon et d’un nouveau départ après les dernières années de gouvernance jugées chaotiques.

 
GR
 

7 Commentaires

  1. Rembourakinda dit :

    Mais bien sûr !!! Merci Mr Marc Ona. Les gabonais sont bizarres, réveillez-vous, le peuple est souverain, nous nous disons république gabonaise et nous fonctionnons comme un royaume, allez comprendre !!!

  2. Akoma Mba dit :

    Pfff Dans tout pays décent il y a un Premier Ministre issu du Parti qui gagne les Elections Législatives. Le reste serait revenir au Bongoïsme d’antan.
    Attention au Béni-oui-isme et le Général et ses Généraux vont se croire tout permis et chanteront à l’unisson « nothing can stop me now »

    • Yann Lévy Boussougou-Bouassa dit :

      Aux USA il n’y a pas de premier ministre, pourtant il s’agit d’une grande démocratie d’après les observateurs de la vie politique de ce pays. Un fait très important à noter tout de même est le rôle majeur de la cour suprême dans le fonctionnement des pouvoirs publics et la protection des droits et libertés. Cela rappelle quelque peu la proposition de Marc Ona Essangui de renforcer le pouvoir juridiciaire.

      En France, il y a certes un premier ministre, mais le Conseil d’Etat dans sa jurisprudence accepte que le président de la République puisse le vampiriser en s’accaparant ses compétences (le conseil d’Etat autorise le président à signer tous les décrets y compris ceux qui tombent dans le champ de compétence du premier ministre, en les passant en conseil des ministres).

      Au regard de ce constat, il est moins question d’avoir un exécutif bicéphale que de trouver la bonne formule institutionnelle pour le Gabon. Seul le temps nous dira, en cas de oui au référendum, si nous avons trouvé ce qui est bon pour nous.

  3. Cyr tiburce MOUNDOUNGA dit :

    Morceau au choix « Si le système ne marche pas, eh bien nous sommes en démocratie et à chaque fois, il faut modifier la Constitution pour l’adapter au principe du nouveau Gabon.

    1-Comment peut on envisager après ce que l’on a vécu pendant près de 14 ans une possibilité que les choses ne marche pas ?

    2- l’intéressé se doit de peser de tout son poids avec ses collègues au niveau du Sénat ou il est acteur afin cette hantise ne se réalise. A REFAIRE comme dirais l’autre, impensable. Amen.

  4. Jean Jacques dit :

    Mange en paix res milliards,olingui n’est pas président de la république,on kidnappé, séquestré et torturé les citoyens, personne ouvre sa bouche, la justice, sénat et Assemblée nationale, le traitement des agents de la seeg, le cas de Gaetan à moanda, vous dit quoi?

  5. KIEM dit :

    Je ne suis pas expert en politique, mais les diverses chambres servent à quoi ? il suffit tout simplement de leur donner leurs pleins pouvoirs.

  6. Akoma Mba dit :

    Mon Cher Yan le vice président aux Etats unis ne dirige rien sauf en cas de vacance de pouvoir. Ne nous mélangeons pas les pédales et soyons bien nanti sur certaine choses. Ce sont les Chambres qui décident pas le Vice Président et le Congrès Américain selon le parti qui en a la majorité peut bloquerble Président. Dons ne pas confondre une figure représentative avec un Premier Ministre.

Poster un commentaire