Gabon : Les munitions découvertes à Lambaréné auraient-elles pu servir à autre chose qu’à la chasse ?
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La récente découverte d’un réseau de trafic de munitions alimenté par des commerçants camerounais et gabonais suscite des interrogations autant qu’elle inquiète. Celle-ci, qui intervient à deux mois de la prochaine présidentielle, pourrait laisser penser qu’une insurrection serait en préparation, en prélude à cette élection majeure organisée par les militaires au pouvoir.
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Des munitions ont récemment été saisies à Lambaréné avant leur départ pour Port-Gentil (photo d’illustration). © D.R.
C’est un fait. Au Gabon, plus d’un an après leur coup d’État, les militaires au pouvoir n’ont plus autant la côte auprès des populations. Ils sont de moins en moins considérés comme les «libérateurs» qu’ils disaient être au début de la transition. Conséquence : de plus en plus de critiques se font entendre sur leur gestion des affaires. Et l’annonce de la présidentielle anticipée fixée au 12 avril prochain n’a pas manqué de mettre le feu aux poudres. Ce qui augure de chaudes empoignades dès le 29 mars, date de l’ouverture de la campagne électorale dont Brice Clotaire Oligui Nguema sera inévitablement un des protagonistes.
C’est dans ce climat de tension déjà perceptible qu’a été découverte, la semaine dernière à Lambaréné, l’existence d’un réseau de trafic de munitions entre le Gabon et le Cameroun. Le 5 février, des éléments de la Direction générale des services spéciaux (DGSS) ont en effet intercepté une cargaison de 1 100 cartouches Chevrotine calibre double zéro 12-70 dissimulées dans des sacs de manioc à bord d’un véhicule de type Canter. La marchandise prohibée était en provenance du Cameroun voisin. Selon les limiers gabonais, cette interception a eu lieu peu avant l’embarcation des munitions à bord d’une pirogue qui devait rallier Port-Gentil. Or, en termes de tensions politiques, la capitale économique du Gabon n’a que très peu à envier à Libreville.
Des munitions pour une insurrection ?
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Trois des membres présumées du réseau interpellées. © D.R.
Dès lors, beaucoup s’interrogent. À quoi auraient pu servir ces munitions ? Cette cargaison de cartouches était-elle destinée à alimenter un trafic au profit des chasseurs ou devait-elle servir à autre chose, notamment à armer une potentielle insurrection lors de la présidentielle ? Connaissant la réputation de Port-Gentil, principale ville frondeuse du Gabon, l’idée même de la circulation de munitions en dehors du cadre légal et sans la surveillance des autorités compétentes ne peut que susciter de vives inquiétudes. Les enquêtes, qui se poursuivent, doivent déterminer l’ampleur du trafic et dégager les responsabilités.
En attendant, une compatriote, Angèle Yeno Mfoula, a déjà été interpellée grâce à l’aide de son frère qu’elle avait chargé de réceptionner la marchandise une fois arrivée à Libreville avant de l’expédier à Port-Gentil où elle-même réside. Âgée de 49 ans, cette commerçante est le cerveau présumé de ce trafic, aidée en cela par deux autres commerçantes, Zita N.E, une Gabonaise de 45 ans, et Naomie M.K, une Congolaise de 44 ans. À ce trio, il faut ajouter Wanks J.C, un commerçant camerounais. Les jours qui viennent devraient permettre d’en savoir plus.
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1 Commentaire
Bizarre, vous avez dit bizarre? comme c’est bizarre!
Ca ne peut être qu’un trafic de munitions destinés aux braconnages dans la zone des Lacs entre LAMBARENE de POG.
Bon, laissons la PJ et la DGR faire leur travail et préparons les élections avenir dans la PAIX et la CONFIANCE.