Avec l’ambition de faire réélire son père à qui il comptait bien succéder avec l’aide de sa mère, Noureddin Bongo Valentin aurait également sollicité le soutien de plusieurs cabinets de conseil, dont le français Roland Berger qui facturait 1,12 million d’euros d’honoraires pour son intervention dans la campagne et l’après-campagne électorales d’Ali Bongo.

Ali Bongo et son fils, Noureddin Bongo Valentin au palais Rénovation en 2021. © D.R.

 

Le projet ne verra jamais le jour et le document élaboré des mois durant aux frais du contribuable ne sera finalement pas exploité du fait que son principal commanditaire est actuellement en prison, inculpé pour divers faits présumés, mais surtout parce que le coup d’État du 30 août 2023 est passé par là. Pourtant, la tentative de réélection d’Ali Bongo a coûté beaucoup d’argent au Gabon. C’est, en tout cas, ce que croit savoir le site Consultor qui se définit comme un «média indépendant du conseil en stratégie».

À l’en croire, pour le maintien de son père à la tête du pays à la suite des élections générales du 26 août dernier, Noureddin Bongo Valentin aurait sollicité l’aide de plusieurs consultants hors du Gabon au nombre desquels aurait figuré Roland Berger. Et ce cabinet de conseil qui se présente comme «le seul européen d’envergure internationale et l’un des principaux représentants de (son) secteur» aurait coûté 1,12 million d’euros d’honoraires. Laurent Benarousse, patron de son bureau en France, serait personnellement intervenu à Libreville dans la conception du document axé sur les 100 premiers jours après la réélection d’Ali Bongo.

Sur ce même dossier, le fils du président gabonais déchu «avait fait intervenir Global Sovereign Advisory (GSA) dont la patronne, Anne-Laure Kiechel, ex-associée-gérante de Rothschild, s’était rendue plusieurs fois à Libreville pour 375 000 euros d’honoraires», révèle le média. Et si Noureddin Bongo Valentin n’avait pas hésité à dépenser autant sans qu’on ne sache s’il s’agissait de fonds publics ou de fonds personnels, c’est qu’il aurait eu une autre ambition que celle d’assurer le maintien au pouvoir de son père : lui succéder avec l’aide de sa mère, Sylvia Bongo Valentin, elle-même en détention préventive.

Roland Berger n’était d’ailleurs pas à sa première intervention au Gabon au profit des Bongo. En 2020 et 2021, le cabinet de conseil a accompagné l’ex-Première dame sur un programme national en faveur de l’égalité hommes-femmes et pour les droits des femmes. En 2015, il était venu à la rescousse de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC) pour l’aider à s’imposer sur la place. En 2017, il était intervenu pour la Commission de surveillance du marché financier d’Afrique centrale (Cosumaf) sur les différentes hypothèses au sujet du rapprochement des places boursières de Douala et Libreville, rappelle Consultor.

 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Lavue dit :

    Quand on ignore les réalités locales, c’est comme ça qu’on se perd. A regarder la famille ALI BONGO, on se demandait si ces gens étaient vraiment Gabonais dans leurs âmes. On a toujours eu le sentiment d’avoir des personnes d’ailleurs à la tête de notre pays, entourés d’une horde de courtisans et profito-situationnistes de tous poils. Le coups de Liberté du Gal OLIGUI l’a bien confirmé. DIEU en soit remercié.

    Qu’est-ce que les Cabinets français pouvaient apporter comme effet positifs sur des populations désabusées, maltraitées et en paupérisation continuelle? Les BONGO complètement déconnectés des réalités pensaient que leur maintien au pouvoir passerait par de dilapidation gratuite d’argent de cette manière. C’est fou quand-même. Ils n’ont même pas été intelligents de comprendre que leur pouvoir était adossé sur la GR et qu’il fallait au moins savoir ménager ce corps militaire. Que de pauvres gens !!

    J’espère que Mère et fils feront comme LACCRUCHE, apprendre à lire la BIBLE. C’est la seule voie de rachat pour les égarés, les gens qui pensent et vivent uniquement pour les basses choses de ce monde et ignorent la situation du prochain.

  2. Serge Makaya dit :

    Voilà pourquoi j’insiste sur le fait de ne plus confier les pleins pouvoirs au président de la République. Confiez ces pleins pouvoirs à un Conseil d’Etat ou à l’assemblée nationale ou encore au Sénat. Le rôle du président de la République sera d’assurer les affaires courantes. Il ne faut plus présenter cette fonction comme attrayante. Que celui ou celle qui veut devenir président de la République demain sache que c’est un service désintéressé que l’on rend. En retour, au terme d’un mandat (et de préférence un seul), on pourra accorder des privilèges au président sortant. Mais des privilèges à une seule condition : s’il a rempli consciencieusement sa fonction présidentielle.

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