À quatre jours du référendum constitutionnel tant attendu au Gabon, le président de la plateforme Ensemble pour le Gabon, l’ancien Premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze, et ses compagnons se sont une fois de plus exprimé ce mardi 12 novembre, sur les enjeux que représente, pour le pays, l’adoption d’une nouvelle Constitution. L’organisation du scrutin, la vulgarisation du texte en question, l’accès aux financements, aux médias publics et l’implication des hommes en tenues ont été abordés lors de ce rendez-vous. Là encore, au constat, plusieurs griefs sont faits par ce groupe au regard de l’évolution du processus.

Le président d’Ensemble pour le Gabon, Alain-Claude Bilie-By-Nze, le 12 novembre 2024, à Libreville. © GabonReview

 

Des dysfonctionnements, des remarques, des observations, des constats et même des regrets, la plateforme Ensemble pour le Gabon, cornaquée par l’ex-Premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze, en a fait ce mardi 12 novembre, sur le processus menant au prochain référendum. Cette énième sortie a permis au président de ce groupe d’énoncer plusieurs griefs entachant déjà la sincérité de la campagne, mais aussi l’avenir de ce référendum voir son résultat. Ainsi, ont-ils, une nouvelle fois appelé au rejet massif de la nouvelle Constitution présentée comme «un projet mortifère».

«L’esbroufe, la perfidie et le mensonge»… «la Constitution n’est pas un projet de société»

Pour les constats, Ensemble pour le Gabon estime que les conditions démocratiques d’un débat d’idée n’ont pas été retenues. «Elles ont été ni voulues ni retenues par le pouvoir militaire en place», a indiqué le leader de la plateforme, ajoutant que ce «pouvoir a préféré l’esbroufe, la perfidie et le mensonge».

Les populations gabonaises sont en effet appelées aux urnes le 16 novembre pour la «validation» de la Loi fondamentale. Un texte, explique Bilie-By-Nze, qui doit régir le fonctionnement de l’État de droit, la démocratie, les institutions et les libertés publiques et individuelles, les droits inaliénables. Sauf que pour lui, le droit à l’information a totalement été violé. Le pouvoir ayant préféré «la dissimulation» de ce texte aux populations. Il s’appuie sur le fait que durant leurs causeries, des compatriotes leur font savoir qu’ils n’ont pas lu la Constitution et ne savent où se la procurer. «S’il n’y avait rien à reprocher, le texte serait affiché partout sur le territoire», a fait observer le président d’Ensemble pour le Gabon.

Ensemble pour le Gabon s’offusque également du fait qu’il y a «une campagne mensongère» autour de cette Constitution. Or, note-t-elle, «la Constitution n’est pas un projet de société dans lequel on promet des routes, des hôpitaux, l’électricité, des puits dans les villages». Ce qui fait dire à l’ex-chef du gouvernement qu’il y a une «confusion volontaire des genres» et «ceux qui appellent à voter le «oui» parlent de tout sauf du texte».

De jeunes gens se discutant des billets de banque

Des membres de la plateforme Ensemble pour le Gabon, le 12 novembre 2024, à Libreville. © GabonReview

Il dénonce en outre le refus par les autorités d’un débat démocratique ouvert et transparent. Ce qui en fait une «atteinte grave au droit fondamental à l’information dû aux populations et au libre jeu dans une démocratie qui se voudrait plurielle et exemplaire».

Ensemble pour le Gabon regrette de même la disproportion inouïe des moyens de l’État alloués à la campagne du oui. Pour ce groupe, «cela traduirait un vote sans adhésion, mais par achat de consciences». Alain-Claude Bilie-By-Nze invoque l’image de jeunes gens se discutant des billets de banque, pour étayer son propos.

Il dénonce un système électoral verrouillé et remarque que si le oui venait donc à l’emporter, ce serait «un oui usurpé, un oui préfabriqué». Parce que : «achat des consciences, 27 milliards de francs CFA alloués à une campagne référendaire dans un pays qui manque un peu de tout».

Par ailleurs, la plateforme déplore le fait que «ceux qui appellent à voter le non ne bénéficient d’aucun financement public». Toute chose faisant dire à l’ancien PM qu’il s’agit du vote de la Constitution et d’un débat pour lequel tous les acteurs auraient dû avoir le même niveau de financement, la même égalité d’accès aux médias publics.

«Volonté du pouvoir de piper le jeu démocratique»

Le président de la plateforme revient sur la liste électorale et évoque la «volonté du pouvoir de piper le jeu démocratique». «En autorisant une révision, à quelques jours à peine du scrutin, dans les conditions où seuls deux centres accueilleront les nouveaux votants, et des centres qui sont situés, l’un à Agondjé, et l’autre au centre-ville : deux centres où votent les éléments de la Garde républicaine, il s’agit là d’une volonté de tricher que le pouvoir peine à masquer», a-t-il dénoncé.

À ce propos, il fait savoir qu’il n’y aura pas de «garantie de transparence dans le déroulement du scrutin», d’autant plus que tous les bureaux et centres de vote sont tenus par des partisans affichés du oui.

Enfin, le camp du non porté par Ensemble pour le Gabon constate que ce référendum constitue «une rampe de lancement pour la candidature du président du CTRI -Comité pour la transition et la restauration des institutions- à l’élection présidentielle». Autrement dit, explique Bilie-By-Nze, ce référendum a été conçu comme une précampagne présidentielle. «Car, on ne parle ni du texte référendaire ni de la Constitution, mais bien de la personne du président du CTRI».

La plateforme estime que «toute la campagne est menée autour de sa personne détournant ainsi les populations de l’objet réel du texte». Là encore, elle rappelle que cette candidature serait une violation à la fois de la parole donnée, mais également de nos textes y compris la Charte de la Transition voulue par lui-même. Et de dénoncer le fait que les militaires, contrairement à ce qu’ils avaient annoncé, veulent s’installer durablement au pouvoir.

Ensemble pour le Gabon insiste et appelle à voter le non lors du référendum du 16 novembre.

 
GR
 

14 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Même à l’époque où Ali Bongo et Bilie Bi Nze mettaient en place un régime clairement illégitime, antidémocratique, antirépublicain et profondément arrogant, qui ne respectait ni la dignité ni les aspirations des Gabonais, jamais nous n’avons entendu de superlatifs aussi malhonnêtes pour qualifier le pouvoir en place. Bilie Bi Nze, à travers ses déclarations, semble se décrire lui-même et les membres de son mouvement Ensemble pour le Gabon : « l’esbroufe, la perfidie et le mensonge » sont des termes qui lui correspondent bien.

    Bilie Bi Nze, si Oligui a changé d’avis et souhaite rester au pouvoir avec l’adhésion du plus grand nombre, c’est une très bonne chose, surtout dans un pays où, pendant plus de 50 ans, des dirigeants illégitimes et impopulaires comme toi ont été imposés. Toi, qui en tant qu’ancien Premier ministre, peines à convaincre, étant à peine plus qu’un inconnu aux yeux des Gabonais.

    C’est toi qui refuses le débat en prétendant que tu ne peux débattre qu’avec Oligui, Ndong Sima ou Chambrier. Tu es comme cette vessie qui se prend pour une lanterne, ne comprenant pas ce qui te pousse à exiger une demande aussi grotesque et ridicule.

    Tu te caches sous un masque, mais ton véritable visage finit toujours par apparaître. Tout comme vous avez tenté d’organiser une élection présidentielle sans observateurs ni médias indépendants, tu continues d’imposer que seuls les médias que tu choisis puissent couvrir tes sorties. C’est toi qui restreins l’accès aux médias que tu n’as jamais respecté, et pourtant tu te plains de ne pas avoir de couverture médiatique. Nous avons vu à quel point vos partisans, comme Marlene Essola Efoutane, ont échoué à convaincre lors de leurs interventions médiocres. Votre discours est vide, fondé sur l’émotion, la manipulation perfide et la déformation de l’information.

    Tu n’as cessé de répéter que le chantier politique est plus important que la construction de routes, d’hôpitaux, d’infrastructures électriques, ou de puits dans les villages. Tu demandes à Oligui de mettre de côté les projets d’infrastructure pour une transition de deux ans, alors que le pays est en retard depuis tant d’années sur le plan de l’amélioration des conditions de vie. Cela démontre que tu n’es en phase avec les préoccupations des Gabonais, dont la priorité est d’améliorer leur quotidien par une stratégie d’investissement cohérente. Le problème dans ce pays n’a jamais été la Constitution, mais des dirigeants lâches et corrompus, comme ACCBN et Ali Bongo.

    ACCBN, vous ne tromperez pas les Gabonais. Nous espérons que l’opposition gabonaise finira par se reconstruire autour de leaders désintéressés, qui ne manipulent pas les émotions et les informations, car ils respectent l’intelligence des Gabonais. Toi, Bilie Bi Nze, tu es dans une croisade de vengeance, frustré parce que tu croyais être le remplaçant d’Ali Bongo et que tu ne peux plus débattre avec aucun autre Gabonais, sauf s’il est ministre ou président. Tu sembles penser qu’avoir été nommé Premier ministre, en tant qu’homme façonné par le système, te confère une intelligence supérieure à la moyenne.

  2. Gayo dit :

    Bilie Bi Nze, tu dis à ceux au pouvoir de ne pas se pleurer, sous prétexte que vous avez vous aussi essuyé des critiques par le passé au pouvoir. Mais c’est toi qui pleures, alors que les injustices que tu subis sont bien moindres que celles que tu infligeais aux autres lorsque tu étais au pouvoir ? Pourquoi cette complainte ? Sous la direction de Laurence Ndong, la télévision nationale est plus équilibrée qu’à ton époque, quand tu étais ministre de l’Information. De plus, nous avons eu droit à un débat avec trois représentants du « non » et trois du « oui », d’un même niveau. Même si, il faut l’admettre, les premiers ont révélé au monde la vacuité de leurs idées et arguments.

  3. Gayo dit :

    Toutes les femmes qui ont un caractère pourri et attendent malgré tout l’homme parfait soutiennent le non comme Marlene Fabienne Essola et Annie Lea. Les femmes posées et objectives qui peuvent bâtir et protéger un foyer comme Laurence Ndong votent pour le oui. Nicole Assele a déjà été dans un foyer? Vous ne pouvez pas bâtir une famille, vous vous volez convaincre que vous pouvez rassembler pour bâtir une nation.

  4. Gayo dit :

    Si la démocratie et la république que prône « Ensemble pour le Gabon » sont celles où l’on ne doit plus faire preuve de courtoisie envers les anciens simplement parce qu’on a dix masters comme Marlene Essola, ou encore où la voix de nos leaders ne compte plus sur les sujets politiques que lorsqu’ils ont été ministres, comme semble le suggérer Bilie-By-Nze, que ce rassemblement hétéroclite garde cette vision de la démocratie et de la république pour eux. La république et la démocratie que les Gabonais désirent sont celles qui prennent en compte leurs réalités et besoins profonds, leurs valeurs, qui ne consistent pas à imiter aveuglément un Occident en déclin, dont la culture individualiste est de plus en plus déconnectée des aspirations mondiales des peuples en temoigne l’election de trompe.

  5. Gayo dit :

    Un ancien PM qui demande un débat face à face à ses successeurs à travers les réseaux sociaux, n’est ce pas un usurpateur et un comédien?

  6. Lucas dit :

    Mais ACBBN se moque de qui vraiment?
    Il dit Non à un Président Roi: Il à travailler durant 14ans pour un qui en était et qui privait les gabonais de leurs droits fondamentaux
    Il dit Non à un mandat de 7ans: Lorsque lui même à travailler durant 14ans pour quelqu’un qui a fait 2 mandats de 7ans et qui avait déjà obtenu un 3e mandat de 7ans
    Il dit Non à la concentration des pouvoirs: Lorsque son chef lui même concentrait tous les pouvoirs et cela ne le dérangeait guère.
    Il dit Non à une continuité déguisée: Depuis quand la continuité de ce qui était dérangeait monsieur ACBBN quand il était aux affaires?
    Soyons un temps soit peu sérieux dans notre pays et en toute franchise ce monsieur devrait être le dernier à vouloir se prétendre comme défenseur des droits des gabonais, il crie au loup quand hier avec sa bande ils privaient les autres de médias et autres alors que lui à toute la liberté de cracher son venin sur les autres.
    C’est le monde à l’envers, il parle de cachoterie mais c’est lui qui passait dans les médias nationaux et internationaux confirmé que son chef était en possession de toutes ses facultés cognitives et dirigeait le pays, le temps a fini par donner raison au peuple que les ACBBN, Maganga Moussavou etc… ont trompé et abusé du peuple et cela sans vergogne.
    Ils ne défendent pas nos intérêts et ils ne l’ont jamais fait, ce monsieur pense tout simplement à son nombril et à besoin de visibilité pour exister.

    • Biswe dit :

      Les gabonais sont surprenants….ils plébiscitent une coterie pour avoir renversé un pouvoir dont ils refusent que les tenants de celui-ci leur rappelle les insuffisances, mieux, les excès…

      Mais à quoi donc sert l’expérience si ce n’est de tenir du passé pour éclairer le présent et mieux envisager l’avenir?

      Les haines recuites ne nous aident pas dans notre quête, car en quoi M. OLIGUI vaut-il mieux que M. ACBBN? Ah oui, pardon, ils à les armes, boloo!!!, comme on dit chez nous!

      Bien à vous!

  7. Cyr tiburce MOUNDOUNGA dit :

    Bjr. Le Gabon réaliste=

    1- 2000000000 d’habitants (et encore…)
    2- Système politique: Léon Mba et MMS Bongo de père en fils.
    3- Elections DE 1990 en 2023: le choix du peuple jamais accepté. D’ou à chaque fois des lendemains de chaos.

    Conséquences : Depuis, près de 33 ans le peuple a toujours dit NON
    problématique: qu’est ce qui pourrait autoriser un OUI aujourd’hui ?

    -Hypothèse 1: Le logiciel comportemental du peuple Gabonais a t-il subit des changements entre 2023 et 2024(dernière élection et transition) au point d’envisager un saut qualitatif ?

    -Hypothèse 2: Les tenants du pouvoir de transition actuel peuvent t-il nous certifier sur le cœur qu’ils accepteront le verdict en cas de NON ?

    Amen.

    • DesireNGUEMANZONG dit :

      Bonjour Monsieur Moundounga,

      Selon des données de 2023, le Gabon compte 2.437.000 habitants pour moins de 900.000 électeurs.trices. Le chiffre de 2.000.000.000 est certainement une erreur.

      Par ailleurs, les premières élections multi-partites se sont tenues en 1993 avec deux candidats majeurs : Omar Bongo et Mba Abessolo. 1990 fait date en ce qu’il a consacré la première
      conférence nationale au terme de laquelle le régime en place a permis la coexistence de plusieurs partis politiques.

      Pour finir, je tiens à rappeler qu’il s’agit de l’adoption d’un texte; pas de l’élection d’un candidat à une fonction. Il faut être clair.

      Cordialement.

  8. DesireNGUEMANZONG dit :

    Bonjour Monsieur (Mme) Biswe,

    Relisez le deuxième amendement de la Constitution américaine (*). Ce n’est peut-être pas si choquant que çà!

    (*) « Ah oui, pardon, ils à les armes ». Aucun.e gabonais.e n’ira voter le canon 105 sur la tempe. Toutefois il faudra respecter le « Oui » majoritaire ou le
    « Non » majoritaire. Et en tirer toutes les conséquences du vote exprimé et non exprimé.

    Cordialement.

    • Biswe dit :

      Bonjour M. NGUEMANZONG,

      Pour ce qui est du deuxième amendement de la constitution américaine…,chacun ses griseries!

      pour le reste, vous avez parfaitement raison, « Les haines recuites ne nous aide(ro)nt pas dans notre quête », d’où la nécessité de se tenir aux termes du débat et non sur celui qui porte la contradiction.

      Bien à vous!

      • Gayo dit :

        N’importe quoi. Un flatteur vit au dépens de celui qui l’écoute. On vous avait dit qu’on avait pas besoin de Bilié Bi Nzé dans ce rôle parce qu’il faut s’accrocher à un serpent par désespoir. Le NON allait finir par avoir des représentant de qualités au moment opportun.Le front du NON a un nouveau rassemblement plus légitime, plus honnête. Il a choisît comme nom “front du non OBJECTIF” pour se débarquer du NON de la perfidie de Bilié Bi Nzé. Bilié Bi Nzé à parié sur l’échec du CTRI avant même qu’il ait posé des actes significatif pour le juger parce qu’il n’aime pas ce pays. Son opposition incohérente est basée sur de la frustration et des ressentiments personnels parce qu’il se voyait successeur d’Ali Bongo et que l’herbe lui a été coupé sous les pieds.

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