Qu’ils soient plus ou moins proches collaborateurs du président de la transition, ou qu’ils fassent partie de sa famille biologique, des membres de l’entourage du général Brice Clotaire Oligui Nguema sont accusés par plusieurs acteurs de la société civile de tenter de créer une scission au sein des organisations syndicales du pays, quitte à mettre à mal la politique du chef de l’État en matière de dialogue social.

Les leaders syndicaux « oubliés » lors de leur déclaration, le 5 novembre 2024. © GabonReview

 

Ce mardi 5 novembre s’est tenue, au palais de la présidence de la  République, une rencontre entre le général Brice Clotaire Oligui Nguema et un groupe de syndicats que certains jugent peu représentatifs sur la scène nationale. Pour cause, ni la confédération syndicale Dynamique unitaire ni le syndicat des transporteurs et encore moins celui d’une bonne partie des agents de l’État n’étaient présents. Une absence qui n’a pas manqué de faire réagir. Au même moment où se tenait l’audience du palais du bord-de-mer, une coalition des syndicats représentée par Emmanuel Mvé Mba a accusé l’entourage du président de la transition d’être à l’origine de leur mise à l’écart, pour des raisons obscures.

Une mise à l’écart qui, selon le leader du Mouvement citoyen des volontaires des libertés (MCVL), aurait un seul objectif : créer la scission au sein des organisations syndicales pour en faire des propriétés. «La présidence de la République veut gérer les syndicats comme une épicerie», regrette-t-il lors d’une déclaration faite à la presse ce mardi.

«Nous ne pouvons pas comprendre que depuis le 23 septembre 2024, la Coalition des syndicats du Gabon a déposé sur la table du chef de l’État une demande d’audience après un constat négatif, celui selon lequel certains de ses collaborateurs proches et certains membres de sa famille sont en train de diviser les partenaires sociaux, voire de tuer le dialogue social pour lequel nous nous sommes battus pendant plusieurs années.  Nous n’acceptons plus ça», ont dénoncé les syndicalistes disant vouloir «attirer l’attention du chef de l’État [sur le fait] que certains de ses collaborateurs et certains membres de sa famille sont en train de tuer sa politique».

«Vous vous êtes engagé, Monsieur le Chef de l’État, sur la restauration des institutions. Or, la restauration, ce n’est pas seulement la Constitution. La restauration pourrait être aussi comportementale et administrative», a déclaré le porte-parole de la coalition syndicale rappelant qu’ils avaient décidé,  il y a peu, de ne répondre désormais plus qu’aux «normes conventionnelles». Et s’ils disent attendre que le tir soit rectifié au niveau du Palais, les leaders syndicaux ne préviennent pas moins que les agissements qu’ils dénoncent peuvent avoir des conséquences fâcheuses pour la cohésion sociale ,  notamment dans le rapport entre les partenaires sociaux et l’Exécutif.

 
GR
 

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