Le compte à rebours est lancé au Gabon. Dans moins de trois mois, les Gabonais se rendront aux urnes pour élire leur nouveau président, tournant ainsi la page de la transition militaire. L’annonce, tombée ce mercredi 22 janvier 2025 en Conseil des ministres, fixe au 12 avril un scrutin qui s’annonce déjà comme l’une des élections les plus scrutées d’Afrique centrale en 2025. Un rendez-vous électoral qui soulève autant d’espoirs que de questions, notamment sur la plausible candidature du général Oligui Nguema, l’actuel président de la transition.

Par décret adopté ce mercredi 22 janvier 2025, le collège électoral est convoqué pour une élection présidentielle qui se tiendra le samedi 12 avril 2025. © GabonReview

 

Le Conseil des ministres, présidé par Brice Clotaire Oligui Nguema le président de la transition, a franchi une importante étape dans le processus de transition démocratique. Par décret adopté ce mercredi 22 janvier 2025, le collège électoral est convoqué pour une élection présidentielle devant se tenir le samedi 12 avril 2025, de 7h à 18h. Cette consultation électorale marquera l’aboutissement de la période de transition instaurée à la suite du coup d’État du 30 août 2023.

Cette décision témoigne d’une évolution significative dans le calendrier politique initialement établi. Si le général Oligui Nguema s’était d’abord engagé à organiser des élections «libres, transparentes et crédibles» en août 2025, la montée des pressions politiques a conduit à une accélération du processus de retour à l’ordre constitutionnel, comme en atteste l’avancement de la date du scrutin.

Un dispositif institutionnel renforcé pour garantir la transparence

Pour encadrer ce processus électoral, le gouvernement de transition déploie un dispositif institutionnel renforcé. La création de l’Autorité de contrôle des élections et du référendum (ACER), entérinée par le même Conseil des ministres, en constitue la pierre angulaire. Cette instance indépendante, forte de neuf membres, se voit confier la mission cruciale de superviser la préparation et la gestion des scrutins, garantissant ainsi le strict respect du code électoral.

Les préparatifs techniques sont également en cours, avec une révision des listes électorales lancée le 2 janvier et devant s’achever le 31 janvier 2025. Le cadre juridique a par ailleurs été modernisé avec l’adoption d’un nouveau code électoral par le Parlement réuni en session extraordinaire, posant ainsi les bases définitives pour cette échéance déterminante.

Un scrutin déterminant sous haute surveillance

L’élection du 12 avril cristallise les attentions tant nationales qu’internationales, dans un contexte politique particulier. Le référendum constitutionnel de novembre 2024, ayant acté le passage à un régime présidentiel, influence considérablement les enjeux de cette consultation. Les formations de l’opposition maintiennent leurs exigences, particulièrement concernant l’inéligibilité des militaires en activité – une question qui touche directement le général Oligui Nguema, dont les intentions candidature sont perceptibles mais demeurent non confirmées.

Le décret de ce 22 janvier 2025 marque ainsi un tournant décisif dans l’histoire récente du Gabon. Au-delà de sa dimension électorale, le scrutin du 12 avril représente un moment charnière pour la démocratie gabonaise. Sa réussite conditionnera non seulement le rétablissement de l’ordre constitutionnel, mais également la restauration de la confiance des citoyens envers leurs institutions. Dans ce contexte, la transparence et l’intégrité du processus électoral s’affirment comme des impératifs absolus pour garantir une transition démocratique réussie.

 
GR
 

4 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Oligui agit comme un opportuniste pressé de conclure la transition. Peut-être cherche-t-il à apaiser la communauté internationale, souvent exigeante avec ses dogmes autour de la démocratie et ses sanctions. Cependant, une chose est certaine : cette précipitation laisse place à des approximations flagrantes. Les nombreuses incohérences, tant dans l’élaboration de la constitution que dans celle du code électoral, révèlent un travail bâclé. La restauration des institutions représente une occasion manquée.

    Tout n’est pas perdu. Quoi qu’il arrive, ce premier mandat ne pourra être qu’une extension de la transition. Il sera indispensable de réunir des personnes compétentes et désintéressées, en limitant l’influence des « pédégistes » et des anciens membres du PDG. Ce parti a toujours été le vivier d’opportunistes de l’élite politique gabonaise. On l’a bien vu récemment, lorsqu’ils ont augmenté sans justification objective le nombre de sénateurs dans l’espoir de maximiser leurs chances d’obtenir un poste parlementaire lors des prochaines élections.

    Pour avancer, il faudrait former un comité avec moins de politiques et davantage de spécialistes du droit ainsi que des représentants de la société civile. De tels acteurs pourraient produire des textes axés sur l’intérêt national plutôt que sur un simple partage des avantages. Par ailleurs, il est essentiel de réduire le nombre de postes politiques, car plus il y a de nominations, plus on crée des opportunités pour des individus prêts à faire pression sur l’État lorsqu’ils perdent leur poste électif ou nominatif.

    Enfin, les futurs responsables devraient être choisis parmi ceux qui aspirent sincèrement à servir leur pays, avec des rêves et des ambitions pour le bien collectif, et non pour leurs intérêts personnels.

  2. […] Gabonreview, le gouvernement de transition a déjà mis en place un dispositif institutionnel renforcé pour […]

  3. Rapha dit :

    Une vraie calamité, j’en ai marre de répéter les mêmes choses. Une dictature militaire est en train de tisser sa toile et vous regardez sans rien dire. Pauvre Gayo, un vrai naïf. Oligui sera candidat, il va verrouiller le pouvoir. Si vous n’êtes pas avec lui, c’est que vous êtes contre lui. Il va pourrir la vie de tous ceux qui s’opposeront à lui. Cessez de rêver, c’est une perte de temps. Son modèle est Omar Bongo. Ne validez pas cette mascarade, n’allez pas aux meetings, n’allez pas voter, restez chez vous. Merci m

  4. Prince dit :

    Qui peut croire à la sincérité de cette élection ? Qui pour venir encore nous servire la même chanson, ( allez voter et je ferais le reste, j’ai un carnet d’adresse) depuis 1990 le choix du peuple n’à jamais été respecté et surtout que se sont les mêmes tricheurs qui sont aux commandes, je ne vois pas pourquoi cette élection sera différente des autres ?

Poster un commentaire