Gabon : L’école Montfort a 121 ans
L’Association des Anciens Élèves de l’École Montfort (AAEMO) a organisé, les 27 et 28 avril 2023, une célébration pour le 121ème anniversaire de leur ancienne école à Libreville. L’établissement catholique est connu pour avoir formé les premières élites gabonaises et pour avoir transmis des valeurs essentielles à travers des générations. Les manifestations ont inclus une messe, des conférences et une réunion de camarades de classe anciens et actuels. Les organisateurs ont souligné l’importance de maintenir l’esprit et les valeurs de l’école pour les générations futures. Entre souvenirs, nostalgie et actualité.
Parler de l’école Montfort de Libreville, c’est parler d’une institution qui est à l’origine de la formation des premières élites gabonaises, tous secteurs confondus. C’est parler d’un esprit si particulier qu’il s’est transmis au fil du temps à travers des générations et ce jusqu’à nos jours.
En organisant la célébration du 121ème anniversaire de l’école Montfort, l’Association des Anciens Elèves de l’Ecole Montfort (AAEMO) – en partenariat avec la Direction de l’Ecole Montfort et, l’Association des parents d’élèves – voulait marquer le fait que l’école Montfort est à l’origine de la fondation des nobles actions des âmes de ses élèves à qui elle aura transmises des valeurs essentielles.
La Cour de cette école en était le symbole. Un lieu de médiation. Un environnement du lien, du reçu, du recevoir, d’échange, de solidarité, de camaraderie, de compétition et non de rivalités. Elle a rendu opérationnelle une grande communication des esprits, c’est en cela que la cour était l’âme de l’école Montfort. Autant de ballons, une multitude d’élèves, cela a créé un lieu de socialisation où tout un chacun a appris à être acteur, à se faire une place, à prendre des initiatives et à développer un esprit collectif.
Un lieu qui n’était pas banal, où se sont succédées plusieurs générations, avec des formes d’expressions d’exemplarités transmises par les aînés aux plus petits qui ont construit une vraie identité des élèves passés par Montfort.
Monfortain.e un jour, monfortain.e toujours !
Les manifestations se sont déroulées sur deux jours, les 27 et 28 avril. Elles ont débuté par la célébration d’une messe dite en la chapelle du Séminaire Saint-Jean. La messe a été célébrée par Monseigneur Eusebius Chinekezi Ogbonna Managwu, lui-même ancien monfortain qui a tenu à faire le voyage depuis Port-Gentil. Un moment émouvant qui lui a permis de revoir après plus de 40 ans des anciens condisciples, à rencontrer les nouvelles générations et à délivrer un message d’Amour.
Madame Mengue M’Aboghe Sonia, directrice de l’école Montfort a dans son mot de bienvenue remercié tous les acteurs qui ont contribué à la réalisation de cet évènement et exprimé sa satisfaction quant à la célébration de cet évènement durant son magistère.
La montfortaine Sylvie Kota, coordinatrice de la manifestation, représentant le président de l’AAEMO Jean-Jacques Robacky, a indiqué qu’il s’agissait de la première sortie de l’association, tout en rappelant l’engagement de celle-ci à maintenir l’esprit et les valeurs apprises au sein de cette école. Elle n’a pas manqué de remercier le corps enseignant catholique dont la rigueur a donné les outils nécessaires à la formation des hommes et des femmes qu’ils sont devenus.es
Par la suite, a suivi un cycle de deux conférences animées par des montfortains et modéré par Jean Rémi Agambouè lui aussi monfortain. La première communication qui a porté sur l’Histoire de l’Ecole Montfort a été faite par Imunga Ivanga et Serge Victor Alèka Rébiéno, la seconde avec un titre interrogatif : le livre gabonais est-il le reflet de notre société ? par Marc Kaba.
Imunga Ivanga parlant des origines de l’école Montfort s’appuie sur le Journal de Montfort où l’on peut lire que le 20 juillet 1900, Mgr Adam vicaire apostolique du Gabon écrit au Frère supérieur le révérend Frère Martial au sujet de la création d’une école qui devrait être dirigée par une congrégation enseignante, ce qui était le cas des frères de Saint-Gabriel dont l’expertise n’était plus à démontrer. Les frères Fulgent (Directeur), Théodule, et Roger arriveront ainsi le 15 septembre 1900 à Libreville. Le 18 mars 1902 en la fête de Saint-Gabriel, l’école est dénommée d’entente avec Mgr Adam Ecole Montfort. Elle a donc aujourd’hui 121 ans d’existence.
Serge Victor Alèka Rébiéno quant à lui s’est appesanti sur l’action du frère Macaire, figure emblématique de Montfort, arrivé au Gabon en 1932, qui transforma littéralement la méthode pédagogique locale, en créant des manuels scolaires adaptés au contexte. Il quitta le Gabon en 1967.
Marc Kaba dans sa communication a précisé qu’il faut entendre par « livre gabonais » l’ensemble des productions à caractère littéraire (nouvelles, romans, recueils poétiques, pièces théâtrales, etc.) générées comme porteuses de valeurs et de sens par des écrivains nationaux ou assimilés. Tout en se demandant si ces œuvres reflètent-elles vraiment les données identitaires de la société gabonaise au point de justifier aujourd’hui leur étude à l’école ?
Ces deux conférences ont été soutenues par deux expositions. L’une portant sur des tableaux représentants des photographies des différentes époques de l’histoire de l’école Montfort des origines à nos jours. L’autre sur la littérature, accompagnée d’articles. On y a découvert des œuvres gabonaises éditées notamment par les éditions Raponda-Walker, les éditions Ntsame et les Ateliers Agano. L’association a également acquis des ouvrages pour l’école. Montfort a aussi ses écrivains. Quelques noms Pierre Ondounga Pépé, Marc Kaba, Eric Joël Bekalè, Annie Flore A. Yogoulou Joly… pour ne citer que ceux-là. Quelques court-métrage de Imunga Ivanga étaient projetés grâce au soutien d’Osspro Group et l’on a pu admirer les tableaux de l’artiste peintre montfortain Mendome Fourn Blasco inspirés de la maternité allaitante.
La journée du 28 avril a été entièrement récréative. Des jeux ont été proposés aux jeunes élèves de l’école Monfort qui se sont amusés sans relâche : châteaux gonflables, ludo, baccalauréat, hula-oup, football, danse, etc. Ces jeux ont clos la manifestation de la Saint-Montfort.
La liste des montfortains.es célèbres est interminable. Quelques noms pour l’illustrer : Charles Ntchorere, Léon Mba, Georges Damas Alèka, Charles Mensah, Jean-Bernard Boumah, Régis Manon, Valéry Ondo, les frères Bouchard, Tchissambo, Emmanuel Isozet Ngondet, Marc Nkoma, Bikalou, Serge Deacken, Manuela Bondo, etc. Montfortain.es. un jour, Monfortain.es toujours ! Comme en témoigne le petit poème écrit pour la circonstance par Pierre Ondounga Pépé :
A cette école qui nous a tout enseigné
A cette école qui nous a tout donné
Pour nous par nous tu ne seras jamais oublié
A nous le bonheur, à toi la douceur
A toi les honneurs
A Montfort la Gloire
Auteur : Oréniga
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