Si le projet de Constitution remis ce samedi 31 août au président de la transition par la ministre de la Réforme des institutions, Murielle Minkoue Mintsa, marque une étape décisive pour l’avenir du Gabon, le général Brice Clotaire Oligui Nguema a dit souhaiter son adoption assez rapidement. Le gouvernement a été enjoint de transmettre le document pour examen au Parlement avant le 10 septembre prochain, probable date de la convocation d’un congrès. 

Le général Brice Clotaire Oligui Nguema réceptionnant le projet de Constitution, le 31 août 2024. © D.R.

 

Le 31 août 2024, lors d’une cérémonie solennelle tenue à l’esplanade du Palais de Rénovation, Murielle Minkoue Mintsa, ministre de la Réforme des institutions, a officiellement remis au président de la transition, le projet de Constitution de la République gabonaise présenté comme un «pacte pour l’avenir du Gabon». Ce projet, fruit d’un travail mené par le Comité constitutionnel national, marque un tournant crucial dans la refondation des institutions du pays, en phase avec les aspirations du peuple gabonais.

Structuré en 12 titres et 194 articles, ce projet répond, selon la membre du gouvernement, à des besoins pressants de réformes en restaurant les valeurs fondamentales du Gabon tout en renforçant ses institutions. Parmi les points saillants, le texte consacre un exécutif monocéphale, avec un président de la République exerçant l’intégralité du pouvoir exécutif, soutenu par un Parlement bicaméral et un pouvoir judiciaire aux prérogatives renforcées. Ce cadre vise à éviter les blocages institutionnels tout en garantissant l’indépendance des différents pouvoirs.

Mme Minkoue Mintsa a souligné l’importance de ce projet en tant que réponse aux attentes légitimes du peuple gabonais. La constitution proposée réaffirme l’engagement du Gabon à protéger l’environnement et consacre des droits intangibles, notamment en matière de gouvernance électorale et de respect des mandats présidentiels. Le projet va plus loin en intégrant des dispositions spécifiques pour la protection des membres du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), reconnus comme des héros nationaux.

«Certes nos travaux n’ont pas vocation à se soustraire à toute critique extérieure, mais il est constant, pour notre part, que le projet de constitution que nous vous soumettons aujourd’hui réponde aux aspirations légitimes du peuple gabonais. Il est novateur et repose sur les réalités sociopolitiques et culturelles de notre pays», a-t-elle assuré.

Le Parlement bientôt saisi 

Lors de la remise de ce document, la ministre a exprimé sa gratitude envers les membres du Comité constitutionnel pour leur dévouement et a appelé les Gabonais à se mobiliser autour de ce projet. Elle a insisté sur le fait que cette nouvelle Constitution n’est pas seulement un texte juridique, mais un véritable pacte pour l’avenir du Gabon. Le projet sera expliqué à travers le pays pour garantir une compréhension claire de ses enjeux, dans un esprit d’unité et de fidélité à la patrie. «L’ensemble des membres du Comité se mettent en ordre de bataille pour expliquer partout l’esprit et la lettre de ce projet».

En attendant, le texte doit subir un examen au Parlement. Et le général Brice Clotaire Oligui Nguema souhaite que cela se fasse le plus tôt possible. Il a enjoint le gouvernement de saisir l’Assemblée nationale et le Sénat dans les meilleurs délais. Une assemblée constituante pourrait donc être convoquée le 10 septembre prochain.

À travers cette initiative, les autorités de transition disent s’engager dans la construction d’une nation plus forte, prête à relever les défis de demain en s’appuyant sur des institutions robustes et une gouvernance transparente.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Gayo dit :

    Presques tous les pays du monde tendent à limiter la durée du mandat du président à 5 ans maximum: ce qui est une limite raisonnable pour que le peuple puisse renouveler sa confiance ou passer à un autre chef avant la lassitude et l’usure du pouvoir qui peuvent conduire aux révoltes, dans presque tous les pays du monde il y a un premier ministre mais le Gabon veut prendre le risque de s’inscrire dans l’exception. Comment on fait si le parlement bascule dans l’opposition? Le président démissionne parce sans premier ministre le consensus devient plus difficiles entre un exécutif et un parlement dont les camps sont opposés et c’est le blocage le plus redoutable. Un président sans premier ministre, je ne crois pas qu’on ait souvent entendu les gabonais demander cela et que ca fasse partie de leurs priorités en tant que reforme. Cette mesure a été imposé par les pédégistes comme conséquences de leurs rivalités et luttes de pouvoir sous Ali Bongo. Cette proposition peut aussi être inspiré du fait que sous Ali Bongo le vrai premier ministre qui ne rendait compte devant la chambre du peuple était depuis Accrombessi en passant par Alihanga les chefs de son cabinet. Les pedegistes viennent de transférer le poste de premier ministre dans le cabinet du président, parce qu’a un moment ils trouvait encombrant d’avoir un PM alors que le vrai second du président était désormais un membre de son cabinet.

  2. Akoma Mba dit :

    Une constitution digne de régime militaire et pour enfoncer le clou Amnistie pour les putsistes. Alors, si demain Akoma Mba fait un coup d’Etat Il b3nificiera aussi d’amnistie? S’il vous plait ne soumettez Pas cette constitution au referendum. Des gens qui ont soutenu Ali Bongo pour voler des élections et se présenter avec un faux acte de naissance osent discriminar de veáis gabonais sois prétexte que l’un des parents n’est Pas gabonais. Soyons sérieux

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