En réaction à l’actualité sociopolitique abondante de ces dernières semaines, Gérard Ella Nguéma, le président du Front patriotique gabonais (FPG) et président en exercice de la Troisième voie, deux forces politiques se réclamant «du centre», est sorti du bois, le 14 janvier à Libreville. Entre demande à Ali Bongo Ondimba de ne pas se présenter à la prochaine présidentielle, avis sur la dissolution du Centre gabonais des élections (CGE) et sur la concertation annoncée, il a estimé et martelé que le Monseigneur Jean-Patrick Iba-Ba est l’homme idéal pour la supervision du CGE.

Le président du Front patriotique gabonais (FPG), Gérard Ella Nguema, et ses compagnons, le 14 janvier 2023, à Libreville. © Gabonreview

 

À 48 heures de la rencontre convoquée par le ministre de l’Intérieur, Lambert-Noël Matha, pour préparer le renouvellement du bureau du Centre gabonais des élections (CGE), le président du Front patriotique gabonais (FPG) et président en exercice de la Troisième voie, Gérard Ella Nguéma, a estimé ce 14 janvier que le fauteuil de président de cette institution devait absolument échoir à l’archevêque de Libreville, le Monseigneur Jean-Patrick Iba-Ba. «Nous proposons, si c’est la transparence que nous cherchons, si c’est la vérité, si c’est la paix que nous volons, que le CGE soit remis aux mains de Monseigneur Iba-ba», a-t-il clamé.

En prélude au renouvellement du bureau du CGE, le ministre de l’État à l’Intérieur, Lambert-Noël Matha, a convié les partis politiques légalement reconnus à une réunion qu’il présidera, ce lundi 16 janvier, à l’auditorium du ministère de l’Économie et de la Relance (Immeuble Arambo). Il s’agira en effet d’examiner les contours du nouveau bureau devant avoir en charge l’organisation des prochaines échéances électorales dans le pays.

Brandissant l’argument d’éviter les contestations, protestations et autres grincements de dents comme ce fut le cas lors des précédents scrutins, local ou présidentiel, Gérard Ella Nguema suggère que «le CGE ne doit plus être aux mains des politiciens, comme les magistrats sont facilement corruptibles». «Les magistrats ont échoué. N’ayons pas peur de dire les choses (…) Nous proposons que le CGE soit confié à Iba-ba ainsi qu’aux autres grandes confessions religieuses» a-t-il aussi fait savoir martelant et insistant sur le fait que «les politiciens ont échoué».

Aussi invite-t-il les politiques, ainsi que tous les Gabonais à militer pour que Monseigneur Iba-Ba soit président du CGE, estimant que seul un tel choix pourrait mener à la transparence et éviter les écueils du passé.

Pour de nombreux observateurs, l’idée de Gérard Ella Nguema a pour déterminisme le discours du chef de l’église catholique du Gabon lors de la cérémonie de présentation des vœux au président de la République : Jean-Patrick Iba-Ba s’y est fait le relais des populations gagnées par la désespérance, laissant transparaitre ses craintes pour le vivre-ensemble. L’homme de Dieu ne s’en tenait pourtant qu’à la traduction en actes de la Doctrine sociale de l’Église (DSE). Son discours a fortement marqué les esprits.

Au-delà du souhait de voir le leader religieux diriger le CGE, le président du Front patriotique gabonais a demandé au président Ali Bongo Ondimba de ne pas se porter candidat à la prochaine élection présidentielle.

Gérard Ella Nguema a été candidat à l’élection présidentielle de 2016. En mai 2022, il projetait de manifester contre la présence de l’armée française au Gabon, mais également contre les tentatives d’ingérence de la Justice française dans les affaires gabonaises. Le ministère de l’Intérieur avait apposé une fin de non-recevoir à sa démarche.

 
GR
 

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