L’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) vient de mettre en place un système de production alimentaire durable unissant la culture de plantes et l’élevage de poissons. Dénommé aquaponie, ce dispositif donne la possibilité de produire des végétaux et des poissons sur des espaces réduits avec un minimum d’équipement. L’objectif est de produire des poissons et légumes en même temps.

Le chargé des pêches et de l’aquaculture du FAO, Lionel Kinadjian présentant le système aquaponique, le 19 juin 2024. © GabonReview

 

Afin de permettre à la population de cultiver leurs propres poissons et légumes en même temps, l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a présenté ce mercredi 19 juin 2024 à Libreville, l’aquaponie. Ce nouveau système permet de produire des végétaux et des poissons sur des espaces réduits avec un minimum d’équipement.

«L’aquaponie est un système intégré d’élevage qui couple à la fois la production de poissons (l’aquaculture) et la production végétale. Le système il est basé sur un système d’économie circulaire où l’alimentation donnée aux poissons et les rejets produites par l’élevage des poissons vont produire les éléments nutritifs pour les plantes qui elles-mêmes vont épurer le milieu (l’eau) et permettre aux poissons de vivre dans un environnement sain», a expliqué Lionel Kinadjian, chargé des pêches et de l’aquaculture du Bureau sous-régional de la FAO pour l’Afrique centrale.

«Le système aquaponique est très adapté pour certains types de productions végétales, notamment les légumes feuilles qui sont très fortement appréciés en Afrique centrale, et nous à la FAO on a développé un pilote, où on essaie à la fois de tester certaines variétés de production végétale. En termes d’espèce piscicole on travaille principalement sur les espèces classiques dont on maitrise la production, à savoir le silure et le tilapia et bien sûr dans une optique de rentabilité économique du système», a-t-il fait savoir. L’exploitant peut avoir à la fois des revenus sur un cycle de poisson qui est relativement long. Car pour le silure on parle de 4 mois par rapport à un cycle de production végétale qui lui est plus court. 

Cette initiative peut aussi faciliter des besoins de trésorerie. C’est-à-dire en attendant de récupérer la vente des poissons, on peut récupérer la vente de la production végétale. «Si on prend le cas du basilic qui est très apprécié au Gabon actuellement, on est sur un cycle de croissance de basilic à partir de la pépinière jusqu’à la vente de 26 jours donc beaucoup plus cours que la production piscicole», a souligné le représentant du FAO au Gabon. D’après lui, le Gabon est l’un des pays en Afrique qui consomme le plus de poissons par an et par habitant, avec des niveaux de consommation de plus de 30 kilogrammes. L’idée d’un système aquaponie qui est un élevage hors sol en bac de poisson couplé à des systèmes de recirculation d’eau pour la production végétale, est bien adaptée pour développer des activités en zones urbaines et péri-urbaines où se trouvent les marchés. 

Dans ce système, le département technologie du Bureau sous régional s’est impliqué en installant des équipements pour contrôler à distance à partir du téléphone ou de l’ordinateur tout le fonctionnement de ce dispositif. «Le système, il est simple. Il y a des caméras tout autour pour surveiller l’exploitation et des sondes qui ont été installées dans l’eau, qui relèvent des paramètres très important pour la vie des poissons. La qualité de l’eau va impacter sur la taille des poisons», a dit Magloire François Christophe Blampain, du département technologie du FAO, avant de poursuivre : «l’Afrique ayant le fort taux de jeunes au chômage, les secteurs tels que l’agriculture si on les digitalises, les jeunes étant friands des technologies, ça va être de plus en plus facile pour nous de, non seulement, créer de l’emploi mais aussi d’améliorer la qualité de ce qu’on mange».

 
GR
 

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