Gabon : le député Lionel Ella Engonga plaide pour une amnistie en faveur de Kelly Ondo Obiang et ses compagnons

S’appuyant sur la déclaration du président de la Transition lors de son passage à Mitzic le 21 février 2025, le député Lionel Ella Engonga a déposé, le 3 mars 2025, une proposition de loi d’amnistie en faveur des militaires Kelly Ondo Obiang, Estimé Bidima Manongo et Dimitri Nze Minkom, condamnés à 15 ans de prison en 2021 pour leur tentative de changement de régime du 7 janvier 2019, ces trois soldats restent incarcérés à la prison centrale de Libreville. Cette initiative législative vise à solder les blessures du passé et à parachever le processus de réconciliation nationale engage par les autorités de la transition.

Dans un geste fort en faveur de la réconciliation nationale, le député Lionel Ella Engonga a déposé, ce lundi 3 mars 2025, une proposition de loi d’amnistie visant à réhabiliter Kelly Ondo Obiang, Estimé Bidima Manongo et Dimitri Nze Minkom, incarcérés depuis le 7 février 2019 à la prison centrale de Libreville. © D.R
Dans un geste fort en faveur de la réconciliation nationale, le député Lionel Ella Engonga a déposé, ce lundi 3 mars 2025, une proposition de loi d’amnistie visant à réhabiliter Kelly Ondo Obiang, Estimé Bidima Manongo et Dimitri Nze Minkom, incarcérés depuis le 7 février 2019 à la prison centrale de Libreville. Cette initiative fait suite au discours du Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, prononcé à Mitzic le 21 février 2025, dans lequel il évoquait la situation carcérale du lieutenant Kelly Ondo Obiang.
Cette proposition de loi, déposée auprès du président de l’Assemblée Nationale de la Transition, vise à amnistier les faits survenus entre le 6 et le 7 janvier 2019, conformément aux dispositions du règlement de l’Assemblée Nationale de la Transition, du Code pénal et du Code de procédure pénale gabonais.
Le député Lionel Ella Engonga défend cette loi comme une nécessité pour refermer les blessures du passé : «La restauration de la Nation et la réconciliation de tous les Gabonais seraient inachevées si elles ne s’accompagnaient pas d’une amnistie pour nos trois compatriotes encore incarcérés».
De fait, l’amnistie a toujours été un outil de pacification politique, comme le rappelle Stéphan Gacon, historien spécialiste de la question : «L’amnistie est un geste symbolique de réconciliation sociale, ou, pour être plus précis, de réconciliation civique».
Le Gabon a déjà connu des précédents en matière d’amnistie. En 1998, le président Omar Bongo Ondimba promulguait une loi d’amnistie générale couvrant les faits politiques survenus entre 1964 et 1994. Plus récemment, la Constitution adoptée en novembre 2024 a consacré une loi d’amnistie pour les événements du 29 août 2023 à l’investiture du président de la Transition.
Le président de la Transition favorable à une amnistie
Lors de son discours à Mitzic, le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a exprimé son soutien implicite à cette démarche : «Kelly Ondo, c’est mon frère. Les gens qui l’ont mis en prison l’ont jugé. Pour le libérer, je dois passer par les lois… ». Cette déclaration confirme la nécessité d’une solution légale pour libérer ces militaires et officialiser leur rôle dans l’histoire récente du Gabon.
Le député Lionel Ella Engonga, en déposant cette proposition de loi, place donc l’Assemblée Nationale face à ses responsabilités historiques : «Tant de chemin a été parcouru depuis le dialogue national et l’adoption récente du code électoral. Il est maintenant temps de toucher le cœur des Gabonais en rendant nos jeunes compatriotes à leurs familles et à la nation gabonaise. Cela ne sera que justice».
L’Assemblée Nationale de la Transition a désormais le devoir de trancher. Voter cette loi d’amnistie, c’est refermer une page douloureuse de l’histoire du Gabon et ouvrir celle de l’unité et du pardon.
Les grandes lignes de la proposition de loi
La proposition de loi soumise à l’Assemblée prévoit :
Article 1 : Amnistie totale des faits liés aux événements du 6 au 7 janvier 2019.
Article 2 : Annulation des condamnations et cessation des poursuites judiciaires contre les militaires concernés.
Article 3 : Réintégration des amnistiés dans leurs emplois, grades et fonctions.
Article 4 : Publication et exécution immédiate de la loi dans le Journal Officiel.

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