Gabon : Lasseni Duboze se rêve en présidente de la République

Victoire Lasseni Duboze a annoncé sa candidature à la présidentielle 2023, le 25 mars sur les antennes de Vox Africa, à la faveur de la présentation de son livre intitulé «J’ai un rêve, moi présidente». L’ancienne ministre d’Omar Bongo ambitionne notamment de mettre l’humain au cœur de sa vision politique, qui s’articule en trois axes : éducation et formation, santé et justice sociale.

Victoire Lasseni Duboze lors de son passage à l’émission Echos de Paris sur Vox Africa, le 25 mars 2022. © Capture d’écran I Youtube

Après 2009, où elle fut la première femme à présenter sa candidature à une élection présidentielle au Gabon, Victoire Lasseni Duboze va retenter sa chance. A la faveur de la présentation de son livre au titre assez évocateur, «J’ai un rêve, moi présidente», le 25 mars sur Vox Africa, l’ancienne ministre d’Omar Bongo a annoncé sa candidature à la présidentielle 2023.

«N’ayons pas froid aux yeux, j’annonce ma candidature à la prochaine élection présidentielle. J’avais pris du recul par rapport à la politique : j’ai démissionné du parti au pouvoir dans lequel j’étais, j’ai été rappelé et je pensais que c’était pour travailler. Mais lorsque je me suis rendu compte que c’était pour me tenir en laisse, j’en suis partie définitivement. Et pendant tour ce temps, je me suis occupée des ONG de femmes, à qui nous apprenons à devenir indépendante financièrement», a déclaré l’ancien ministre de la Famille.

Un programme en trois axes

Bien qu’ayant l’ADN du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), Victoire Lasseni Duboze estime avoir quelque chose à apporter aux Gabonais. «J’ai pris du recul et j’ai observé notre pays. Je me suis donc entouré de compatriotes engagés et qui aiment ce pays et qui, comme moi, veulent changer ce qui se passe actuellement», a-t-elle affirmé. La candidate à la présidentielle ambitionne ainsi de mettre l’humain au cœur de sa vision politique : redonner à l’humain sa dignité ; redonner aux Gabonais le goût de dire nous sommes Gabonais et nous pouvons être fiers de notre pays ; redonner aux Gabonais l’espérance que c’est possible de sortir du marasme actuel.

«Dans mon programme la première chose à laquelle j’ai pensé c’est l’éducation et la formation à court et moyen terme, pour sortir les jeunes du chômage», a-t-elle révélé. Le deuxième axe de mon programme sera la santé, parce que les structures ne sont pas suffisantes, il n’y a pas assez de dispensaires et hôpitaux dans les provinces : ce n’est pas normal après 62 ans d’indépendance. Il faudrait que dans chaque province du Gabon, il y ait un hôpital, et même un centre universitaire pour pouvoir former surplace des personnes qui sont engagées dans tous les métiers qui tournent autour de la santé», a révélé Victoire Lasseni Duboze.

Le Gabon appartient à tous

«J’ai également songé à la justice sociale, pour que tout le monde bénéficie des richesses de notre pays. Ce n’est pas normal que les gens croient que lorsqu’on devient sénateur ou député, on devient un roitelet qui peut écraser les autres», a ajouté le chargé de mission au sein de l’assemblée parlementaire de la Francophonie en charge de l’Afrique. Dans la course au Palais du bord de mer, elle assure n’avoir pas peur de la machine PDG et son candidat naturel.

«Le Gabon appartient à tout le monde. Pourquoi aurai-je peur de la candidature d’Ali Bongo ? Le pays ne lui appartient pas et nous ne sommes pas en monarchie pour continuer avec ce système dans lequel j’ai fait mes premiers pas. Tout n’a pas été que mauvais. Mais ce que je lui reproche, c’est ce qu’il devient aujourd’hui : le PDG a mis les hommes dans une catégorie de féminisation qui ne dit pas son nom. En leur enlèvant leur dignité (…) Je veux être la mère de la Nation», a conclu l’ancienne député et sénatrice.