Karen Santullo estime que le président gabonais n’a pas à se réjouir du verdict prononcé récemment par la Cour d’appel de Paris annulant la décision rendue en 2019 par la Cour d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale de Paris. La veuve de l’homme d’affaires franco-italien Guido Santullo, qui annonce un pourvoi en cassation, affirme qu’Ali Bongo a trompé les juges pour parvenir à cette victoire qu’elle juge «ni éclatante ni définitive».

Ali Bongo, en juillet 2016, sur le pont de Mayumba, construit par le Groupement Santullo-Sericom Gabon SA. © D.R.

 

«Félicitations, président Ali Bongo Ondimba ! » Si l’intitulé de la lettre de Karen Santullo peut apparaître, à première vue, comme une reconnaissance de la défaite de son entreprise devant la justice après le rendu de la décision de la Cour d’appel de Paris ayant dispensé l’État gabonais de payer les 91 milliards de FCFA au Groupement Santullo-Sericom Gabon SA, il n’en est rien. C’est bien le contraire. Dans cette lettre parvenue à Gabonreview et authentifiée par des proches, la veuve de l’homme d’affaires franco-italien décédé en 2018 s’en prend vertement à Ali Bongo qui, estime-t-elle, ne devrait pas se réjouir de cette victoire, car «acquise en trompant les juges».

«Vous, Président Ali Bongo Ondimba, vous imaginez pouvoir faire supporter à la famille Santullo le coût total de la construction du pont de Mayumba et celui des routes que nous avons construites, y compris celle de Mouila-Ndendé pour laquelle nous n’avons pas été payés ! Quelle image attrayante du Gabon renvoyez-vous aux opérateurs économiques, lorsque vous tentez de les convertir par la force et l’oppression en mécènes ? N’éprouvez-vous aucune honte à tenter, par tous les moyens, y compris ceux contraires aux droits de l’Homme, de spolier les entreprises qui vous ont fait confiance et ont travaillé pour vous ? Le peuple gabonais ne doit-il donc retirer aucune fierté pour les ouvrages construits sur son sol ?» interroge-t-elle.

Si Karen Santullo juge peu éclatante la victoire du Gabon à la Coup d’appel de Paris, elle assure également que celle-ci n’est pas définitive. «Vous vous imaginez sans doute déjà pouvoir reprendre la pose avec votre famille dans le luxueux sofa et le fastueux décor de l’hôtel particulier parisien que nous avions saisi en espérant un jour voir payer nos ouvrages. Mais tel ne sera pas le cas, le Groupement Santullo Sericom Gabon introduira un pourvoi en cassation pour que justice soit faite», annonce l’actuelle PDG du Groupement.

 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. SERGE MAKAYA dit :

    C’est la MAFIA de la françafrique qui est derrière tout ça. N’allez pas chercher loin.

  2. Julien dit :

    On aurait eu un Hophouet Boigny de Côte d’Ivoire comme président du Gabon depuis 1960, le Gabon serait le plus beau pays d’Afrique jusqu’aujourdhui. Ceci pour dire que la francafrique n’est pas toujours responsable de nos malheurs. Nos pantins en sont aussi malheureusement. Parce que, le Pantin, on lui donne les moyens de travailler, mais il les détourne pour lui et ses proches. C’est ça aussi le malheur de l’Afrique: la très mauvaise gouvernance avec peu qu’on a à gérer dans nos pays qui ont pourtant tout pour se développer.

    En conclusion OUI, la France est responsable de nos malheurs, mais nous aussi.

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