Gabon : La surpopulation carcérale entretenue par des ‘’magistrats corrompus’’ ?

Landry Amiang Washington a révélé, le 21 août à Libreville, que la surpopulation des prisons gabonaises est savamment entretenue par la cupidité des magistrats qui tenteraient de monnayer les jugements auprès des proches de détenus. «Le tribunal de Libreville est devenu l’un des endroits les plus corrompus de la République gabonaise. Les magistrats sont corrompus», a affirmé le cyberactiviste.

Selon Landry Amiang Washington, beaucoup de magistrats sont corrompus au Gabon. © D.R.

De passage à l’émission gouvernementale ‘’Face à vous’’, le 18 août, la ministre de la Justice avait justifié la surpopulation carcérale par un déficit d’infrastructures et le faible effectif de magistrats croulant sur des piles de dossiers. Un argumentaire balayé du revers de la main par Landry Amiang Washington. Selon le cyberactiviste, ancien détenu ayant recouvré la liberté en janvier 2020, la surpopulation des prisons gabonaises est savamment entretenue par la cupidité des magistrats qui entendent monnayer les jugements auprès des proches de détenus.

«Le tribunal de Libreville est devenu l’un des endroits les plus corrompus de la République gabonaise. Les magistrats sont corrompus. Ils touchent de l’argent. J’ai des noms des magistrats et des gens qui ont payé (…) Vous accumulez les dossiers parce que vous voulez marchander», a soutenu Landry Amiang Washington dans une vidéo postée le 21 août sur Facebook. «Même ceux qui passent en jugement, il faut monnayer pour passer en jugement. Je sais de quoi je parle. Je peux dire tel parent a donné tant à tel ou tel a été jugé parce qu’il a donné tant à tel. Tout ça, j’ai ça», a poursuivi celui qui a passé trois ans à ‘’Sans Famille’’.

Dans un entretien accordé au quotidien L’Union en octobre 2019, l’ancien président du Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag) avait ouvertement pointé du doigt la corruption galopante dans le corps des hommes en toge. «Les magistrats sont obligés de se compromettre parce que l’Etat ne les aide pas à être indépendants (…), le magistrat qui va juger des gens et ne sait pas ce qu’il va manger demain, n’est pas un bon magistrat», avait affirmé Germain Nguema Ella.